Ces deux dernières années, des gens ordinaires sont devenus des héros : les enseignants, les travailleurs sociaux, les caissières de supermarché, le personnel soignant, les agriculteurs, les voisins. La compassion dont ils ont fait preuve a aidé d’autres personnes à faire face à l’inquiétude, ou à ce que l’on pourrait qualifier d’« anxiété sociale ».
Lorsque j’entends parler de personnes qui ont survécu à des événements très inquiétants tout en gardant intacts leur courage et leur amour, je me remémore l’histoire de l’arche de Noé (voir Genèse, chapitres 6 à 9). A cause d’une inondation qui recouvrait la terre, Dieu a dit à Noé de construire une arche pour se mettre en sécurité, ainsi que sa famille et des représentants de toutes les espèces animales.
Je trouve tout à fait intéressante l’une des instructions données par Dieu à Noé sur la manière de construire cette arche. Noé devait l’enduire de poix, un revêtement qui empêcherait l’eau de pénétrer à l’intérieur.
On peut se demander : « Est-ce que je suis en train de rendre mon arche étanche ? » D’un point de vue spirituel, cela pourrait signifier : « Ai-je confiance en Dieu, de sorte que les flots de la tristesse et de l’anxiété ne puissent pas pénétrer mes pensées ? Suis-je capable de soutenir les autres afin qu’ils ne sombrent pas dans l’inquiétude ? »
Répondre à ces questions, c’est comprendre et exprimer les attributs spirituels, tels que l’intelligence, la joie, l’amour et le courage, qui appartiennent à l’homme de Dieu, la ressemblance de l’Esprit divin. C’est votre moi réel et le mien ; et le moi réel de votre ami, du voisin et de l’inconnu que nous rencontrons chaque jour.
En tant que ressemblance spirituelle, chacun de nous est l’enfant de Dieu, l’Amour divin, et il est gouverné par l’amour et non par son contraire, l’inquiétude. Le courage est une réaction naturelle lorsque nous sommes touchés par l’amour. La miséricorde a le pouvoir de faire disparaître la colère dans des conditions stressantes. L’altruisme consiste à reconnaître qu’il y a toujours quelque chose de positif à accomplir pour les autres. Ces qualités sont comme la poix qui enduit un bateau.
Calfeutrer notre arche ne signifie pas nous isoler des autres ou des préoccupations auxquelles ils sont confrontés. Cela signifie suivre les instructions de la Bible pour chasser la peur. Christ Jésus a souvent dit « N’ayez pas peur », c’était à la fois un réconfort et un ordre. Il a sauvé des gens de situations dangereuses – y compris la maladie, la faim et les tempêtes – en supprimant leurs craintes et en les guérissant. Jésus a toujours considéré le mal et la peur du mal comme une seule et même chose, à la fois irréelle et impuissante, car le mal n’est pas créé par Dieu. Sinon, comment Dieu pourrait-il nous protéger autrement qu’en étant le seul pouvoir et la seule présence réels dans nos vies, là même où semble être ce que nous craignons ?
Christ, la nature divine de Jésus, lui a donné un discernement clair et précis de ce qui est spirituellement réel et ce qui ne l’est pas. Jésus guérissait parce qu’il savait que Dieu, l’Esprit parfait, ne pouvait pas créer un mortel matériel et craintif – le contraire de la substance indestructible et incorporelle de l’Esprit. Ses prières détruisaient les effets hypnotiques de la peur dans les pensées de ceux qu’il guérissait. Jésus remplaçait la croyance que la vie est entièrement ou partiellement basée sur la matière – une croyance qui engendre la peur – par la vérité que l’homme est la création spirituelle de Dieu.
L’une des déclarations de Jésus, « N’ayez pas peur », illustre la raison pour laquelle nous pouvons être délivrés de l’inquiétude : « Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous ? Cependant, pas un d’eux n’est oublié devant Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux. » (Luc 12:6, 7)
Cette vérité met l’amour au premier plan de nos pensées, l’amour de Dieu pour nous, et notre amour pour Dieu et pour les autres. Nous sommes tous à jamais protégés par l’Amour infini qui nous a créés, comme en témoigne l’histoire de Noé.
Lorsque les eaux se sont retirées, Dieu a promis à Noé que l’existence de toutes les créatures serait à jamais sous Sa sollicitude. Aujourd’hui, cette promesse demeure la même : la création de Dieu est aussi indestructible que Dieu, le créateur. Nous sommes indispensables à Dieu en tant qu’expressions de tout ce qui est spirituellement réel et vrai.
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, a recherché la signification spirituelle de la Bible et des histoires qu’elle contient. Dans le Glossaire de son livre Science et Santé avec la Clef des Ecritures, elle donne la définition de « Noé » et de l’ « arche ». Celle de l’ « arche » précise en partie : « Dieu et l’homme coexistants et éternels ; la Science montrant que les réalités spirituelles de toutes choses sont créées par Lui et existent à jamais. » (p. 581)
Savoir que Dieu, l’Esprit, préserve et protège « les réalités spirituelles de toutes choses », détourne notre attention des événements inquiétants pour la porter sur ce qui est activement présent, Dieu, le bien, et sur notre capacité à savoir que nous sommes l’enfant spirituel de Dieu, sain et sauf.
Comme Noé, nous avons une précieuse cargaison à protéger : nos pensées concernant le monde, notre ville, notre famille et nous-mêmes. C’est le Christ, l’esprit de Vérité, qui nous parle aujourd’hui et nous dit que l’inquiétude n’a pas le dessus. Lorsque nous savons que nous sommes tous protégés par Dieu et que nous exerçons cette conviction spirituelle avec courage, joie et compassion, nous pouvons être sûrs que l’inquiétude ne pourra pas pénétrer dans notre pensée.
Susan Stark
Rédactrice administrative
