On entend parfois les gens dire : « Quand je serai au ciel… » ; et puis ils songent à tout le bien qui se déroulera à l’avenir dans le royaume de Dieu, situé dans quelque lieu lointain.
Certes, on associe le royaume des cieux au bien inépuisable pour tous, à la santé et au bonheur éternels, ainsi qu’à l’être immortel. Là, Dieu gouverne toute Sa création avec amour et harmonie, selon Son dessein sacré. Aucune limite de temps ou d’espace ne définit le royaume, seulement l’Entendement divin et sa création qui se déroule continuellement. Dans le royaume des cieux, tout est spirituel ; on n’y trouve donc aucune substance matérielle limitée, sujette aux accidents, à la douleur, à la maladie, au handicap, au péché ou à la mort. Les lois, les forces, les croyances, les opinions, les théories et les pronostics matériels sont inexistants, car la loi divine de l’harmonie permanente règne à jamais.
Mais le ciel est-il un lieu ou un événement lointain ? Faut-il attendre pour connaître cette harmonie divine ? Christ Jésus avait beaucoup de choses à dire sur le royaume des cieux, et notamment ceci : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Matthieu 4:17) La bonté et l’harmonie infinies associées au royaume des cieux sont donc déjà présentes maintenant, tout autour de nous.
Bien que nous ne puissions pas le voir grâce à nos sens physiques, nous sommes déjà à l’abri dans le royaume, et ce royaume est en nous. Jésus déclare : « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17:20, 21) Alors, chacun de nous est donc déjà dans le royaume des cieux, où les bienfaits de l’Amour divin environnent chaque enfant de Dieu. Réjouissons-nous de ce que Dieu nous donne le royaume, la conscience de l’harmonie universelle et la compréhension de notre être individuel véritable et complet, dans toute sa gloire.
Un mot-clé que Jésus a inclus dans sa belle affirmation de la présence du royaume est repentir, qui est traduit du terme grec signifiant « penser différemment ». C’est un changement de la pensée qui passe d’un point de vue matériel à un point de vue spirituel, et non un changement de temps ou de lieu, qui révèle l’harmonie céleste. Ce changement survient grâce à l’activité du Christ, « le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine », comme l’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures (p. 332). Ce message divin de Dieu à l’homme révèle les faits de l’être, provoquant ainsi un changement de pensée, l’amenant à réfléchir en se fondant sur Dieu. On trouve cette conscience spirituelle Christ, ce renouvellement de la pensée, dans le Sermon sur la montagne, dans la trentaine de paraboles de Jésus et dans ses autres enseignements.
Par exemple, dans le Sermon sur la montagne, on lit ceci : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:48) Qu’il est merveilleux d’être appelés à la perfection parce que notre plénitude a son origine en Dieu ! Ce message-Christ nous invite à penser différemment, à ne plus nous considérer comme matériels pour avoir pleine conscience de notre perfection et de notre santé, en notre qualité d’enfants spirituels de Dieu, et de découvrir ainsi l’harmonie du ciel.
Non seulement Jésus prêcha la présence éternelle du royaume des cieux, mais il démontra la présence et la réalité de ce royaume par ses guérisons innombrables. Il mit en lumière le pouvoir et la présence de l’amour de Dieu exprimés sur terre dès maintenant. On lit dans Luc : « Les foules… le [Jésus] suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu ; il guérit aussi ceux qui avaient besoin d’être guéris. » (9:11) En guérissant l’homme à la main sèche, il démontra la perfection de l’homme maintenant même. Sa capacité à nourrir des milliers de gens avec une faible quantité de nourriture démontra que l’abondance est présente maintenant même. Sa résurrection prouva que la vie indestructible est la réalité maintenant même. Toutes les guérisons de Jésus sont comme des fenêtres grandes ouvertes à travers lesquelles nous voyons la réalité céleste présente ici et maintenant.
Ainsi, Jésus fit le lien entre le royaume des cieux et la guérison. Il dit à ses disciples : « Allez, prêchez, et dites : Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10:7, 8) Ne disait-il pas que, puisque le royaume des cieux est proche et éternel, cela exclut le péché, la maladie et la mort ?
Notre travail, c’est d’embrasser par la pensée, d’affirmer et de reconnaître ce qui est bien et de rejeter ce qui est mal.
Le commandement de Jésus s’adresse à nous aujourd’hui. Nous surmontons des conditions discordantes lorsque nous comprenons que le royaume de Dieu est proche, qu’il est au-dedans de nous. Science et Santé contient cette définition spirituelle du royaume des cieux : « Le règne de l’harmonie en Science divine ; le royaume de l’Entendement infaillible, éternel et omnipotent ; l’atmosphère de l’Esprit, où l’Ame est suprême. » (p. 590) Ce royaume des cieux au-dedans de nous manifeste le tendre gouvernement de l’Amour et le règne de l’Ame. Lorsque nous avons une guérison métaphysique, nous voyons que le royaume des cieux règne en nous.
L’occasion m’a été donnée de me repentir, de « penser différemment », et d’entrevoir le règne du royaume des cieux dans ma vie. Nous avions récemment emménagé dans une nouvelle maison. J’ai eu besoin de faire une course rapide. La commande électrique de la porte du garage ne fonctionnait pas et il n’y avait pas de poignée extérieure. J’ai donc glissé les doigts dans l’espace qui existait entre deux sections horizontales de la porte, pensant pouvoir actionner la fermeture en appuyant sur les panneaux, et retirer aussitôt les mains avant que l’espace entre les deux sections horizontales ne se referme. Mais la porte s’est close avec une rapidité surprenante et l’une de mes mains est restée en partie coincée lors du mouvement de la porte qui se fermait violemment.
Voyant que la porte s’était refermée sur mes doigts, je me suis demandé comment mes doigts pouvaient être coincés dans un espace… où il n’y avait aucun espace ! J’ai aussitôt rejeté mentalement cette image ainsi que la douleur extrême due au choc, et j’ai vite relevé la porte de l’autre main, pour libérer mes doigts. Je suis montée dans la voiture et j’ai prié.
C’était le moment de penser différemment, de me détourner de l’image matérielle pour accepter le point de vue du royaume des cieux. Cette parabole de Jésus m’est venue à l’esprit : « Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent ; et après s’être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. » (Matthieu 13:47, 48)
A mes yeux, cette parabole explique que, pour démontrer l’harmonie céleste, il faut faire le tri dans l’image matérielle composée d’éléments mixtes, qui suggère la coexistence du bien et du mal. Notre travail, notre joie d’exister, c’est d’embrasser par la pensée, d’affirmer et de reconnaître ce qui est bien et de rejeter ce qui est mal.
En l’occurrence, j’ai d’abord embrassé le bien en reconnaissant clairement où j’étais, savoir en sécurité dans le royaume où l’Esprit est suprême et où règne la Science divine de l’harmonie. Pour ce qui est du mal, j’ai d’abord rejeté la tentation de regarder ma main. Si je me fiais à l’image matérielle pour qu’elle m’instruise sur l’état de ma substance, je perpétuerais la fausse image au lieu d’honorer le « règne de l’harmonie en Science divine ».
La première phrase de « l’exposé scientifique de l’être », dans Science et Santé, m’a bien aidée pour savoir ce qu’il fallait rejeter : « Il n’y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. » (p. 468) Reprenant chaque mot de cet énoncé, j’ai rejeté la pensée qu’il puisse y avoir vie dans la matière, une force destructrice capable de nuire. Il n’y avait ni vérité ni réalité présente dans l’image matérielle, car elle ne s’accordait pas avec le point de vue céleste. Il n’y avait pas d’intelligence dans la matière pour commettre une erreur ni d’intelligence causant ou entretenant la douleur. Il n’y avait pas de substance dans la matière, sujette à un accident ou à une blessure.
Ensuite, j’ai médité la phrase suivante de l’exposé : « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Toute vie, toute vérité, toute intelligence et toute substance expriment l’Entendement infini, déployant perpétuellement l’harmonie.
Je ne doutais absolument pas que ces vérités qui inspiraient ma prière étaient des affirmations de la Science divine, le royaume des cieux intérieur, révélant l’harmonie ininterrompue et éternelle de mon être déjà présent ! Ce n’était pas une conviction personnelle que je devais me forger, mais la conviction qu’avait l’Esprit de sa suprématie, rayonnant par mon être conscient et témoin de l’Esprit. Comme il est dit dans la première épître de Jean : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » (4:4) Quel que soit le point de vue du monde, le royaume des cieux en nous est suprême.
Cette prière n’a duré que quelques minutes, mais c’était comme si une fusée m’avait transportée instantanément dans les hauteurs célestes. En une fraction de seconde, ces vérités spirituelles m’ont propulsée au-dessus des ténèbres apparentes du sens matériel de la douleur et d’une blessure grave, jusqu’à la lumière solaire et les cieux transparents de la présence de l’harmonie céleste ! Cela ne faisait aucun doute, je n’étais jamais sortie de la loi céleste d’harmonie de Dieu.
J’ai ressenti la présence aimante du Christ qui me révélait mon unité avec Dieu, maintenant même. Ici et maintenant, mon être ne faisait qu’un avec l’Esprit. Dieu prenait soin de moi, me conservant telle qu’Il m’avait créée, parfaite et complète. L’amour inébranlable de l’Amour, la réalité de la Vérité, la suprématie absolue de l’Esprit, dont j’étais le témoin, tout était parfaitement clair ! J’ai ressenti la joie pure d’être dans le royaume des cieux, et j’ai su que tout était bien.
Je suis allée faire mes courses comme prévu, j’ai préparé le repas, je me suis rendue à une réunion d’église et j’ai participé au comptage des bulletins de vote sur les questions à l’ordre du jour, tout cela avec facilité, sans douleur. Lorsque mon mari et moi sommes rentrés à la maison après la réunion à l’église, je lui ai raconté ma guérison. Prenant ma main, il a vu que mes doigts étaient normaux, qu’ils n’étaient pas blessés et bougeaient librement.
Une profonde gratitude donnait toujours des ailes à mes pensées. Au cours des jours suivants, j’ai médité avec émerveillement les implications infinies de cette simple preuve du royaume des cieux et de mon être spirituel. Cette expérience m’a fait entrevoir le ciel et donné un clair aperçu du fait que nous sommes bel et bien spirituels, exprimant la vie et la substance immortelles que nous avons reçues de Dieu, dans le royaume maintenant même. Le gouvernement du royaume est l’adhésion et la cohésion de la Vie, une force qui environne tout et soutient et perpétue éternellement la perfection de notre être. On trouve la paix, la sécurité, l’assurance et la guérison dont on a besoin quand on voit que les cieux sont la sainte conscience de la perfection divine universelle, ici et maintenant.