Ici, en Afrique du Sud, comme dans de nombreuses parties du monde, les gens font encore l’expérience de la haine et de la division nées du spectre hideux du racisme et des tensions raciales. Chaque jour, je prie pour la guérison. Pourtant, je me suis souvent demandé : « Comment la prière – mes prières – peut-elle contribuer à guérir cette maladie apparemment incurable qui continue d’être un fléau pour la société ?
En réfléchissant à cela, il m’est apparu que commencer par guérir en nous les idées fausses, les préjugés et les peurs peut avoir un effet curatif sur l’atmosphère de la pensée du monde, dans la mesure où cela élève notre propre pensée. Grâce à mon étude de la Science Chrétienne, j’ai appris que cela signifie que je dois me demander si je suis véritablement disposée à aimer mon prochain comme Dieu l’aime. En d’autres termes, suis-je désireuse de renoncer à un sens personnel et limité de mon prochain, et à le voir comme l’enfant sans péché de Dieu, digne d’être aimé ? Cette vision spirituelle de nous tous en tant que créatures de Dieu prend sa source dans le premier récit de la création, dans la Bible : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici, cela était très-bon. » (Genèse 1:31) Oui, nous sommes faits à la ressemblance de Dieu, qui est spirituelle – une ressemblance incapable d’être malade et de pécher, ou d’avoir une identité différente de Dieu, le bien. La conscience qu’avait Christ Jésus de cette individualité spirituelle ôtait les étiquettes et les limitations que les sens physiques avaient apposées sur les gens, et restaurait la santé et la paix.
Lorsque je vois des conflits s’embraser au cours des interactions quotidiennes des personnes, ce qui m’arrive parfois, je m’efforce dans mes prières de m’attacher plus résolument à la vérité de notre être spirituel. Je reconnais qu’il y a un seul Dieu, qui est Entendement – notre unique Entendement à tous, et le seul qui soit réel – et que nous reflétons cet Entendement. C’est l’Entendement que Christ Jésus exprimait, au sein duquel il n’y a aucun préjugé, aucune haine, aucune ignorance, aucune désunion, et aucune peur – seulement l’amour. Bien que les circonstances humaines puissent dépeindre un tableau différent, j’ai vu, lorsque j’aime avec persistance et que je maintiens dans ma conscience ce qui est vrai spirituellement, que des ajustements harmonieux se produisent dans les situations humaines.
Je me souviens d’un incident survenu il y a quelques années, qui m’apparaît comme une puissante illustration de la façon dont la prière qui s’appuie sur une base spirituelle contribue à rendre une atmosphère plus paisible. Mon mari et moi nous étions rendus au commissariat de police un dimanche après l’église pour déclarer un vol dans notre localité. Alors que nous attendions d’être reçus, plusieurs travailleurs noirs sont entrés dans le poste de police, vociférant contre un jeune homme blanc qui leur avait fait du tort. Le jeune homme est alors entré, et la conversation est rapidement devenue encore plus enflammée. Tout le monde parlait en même temps, exigeant de l’attention, de la reconnaissance et de la justice. Plus un côté criait, plus l’autre répondait de la même façon, et les officiers de police présents sur place ne parvenaient apparemment pas à mettre fin à l’altercation, qui dégénérait en une véritable confrontation raciale.
J’ai immédiatement commencé à prier silencieusement, et je savais que mon mari priait également. Je me suis détournée mentalement de ce que je voyais et j’ai essayé de reconnaître que seule l’image de Dieu – honnête, droite, sans haine, sans préjugé, sans peur – était présente dans cette pièce. Durant ces instants de communion silencieuse, c’est tout ce que j’ai vu. J’ai ressenti seulement la présence du Christ, la Vérité – le message divin qui s’adresse à tous – rétablissant l’harmonie, et j’ai affirmé que chacun de nous dans ce commissariat le ressentait aussi. J’ai été convaincue que ce message de guérison serait entendu malgré tout le bruit. La clameur des pensées humaines et des opinions ne peut pas étouffer la douce petite voix de Dieu, la Vérité et l’Amour divins.
Bientôt, le bruit a cessé. Tout le monde était tranquille. Les hommes qui, quelques minutes plus tôt seulement voulaient s’agresser ont échangé des sourires et des poignées de main. Un des hommes s’est tourné vers moi, il a souri, m’a dit au revoir et est parti.
L’officier en chef a été manifestement frappé par ce qui venait de se passer. Il s’est tourné vers mon mari et moi, et nous a demandé si nous avions de la littérature chrétienne à partager. Il avait dû remarquer les deux livres que nous avions avec nous, la Bible et le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy. Nous n’avions aucun périodique avec nous à donner à l’officier de police ; nous sommes donc revenus le lendemain avec un exemplaire de chaque livre, que nous avons déposés à son attention au comptoir principal.
Nous avons été agréablement surpris de voir ce cher homme dans notre salle de lecture de la Science Chrétienne la semaine suivante ! Il nous a proposé de nous rapporter les livres lorsqu’il aurait fini de les lire, mais je lui ai dit qu’il pouvait les garder. Il semblait soulagé – il s’est avéré que ses filles avaient pris son exemplaire de Science et Santé pour le lire. Je lui en ai donné deux de plus.
Chaque fois que je sens que je ne peux pas faire grand-chose pour changer les choses dans le monde, cette expérience me rappelle de façon puissante que toute prière a un effet guérisseur. Voir l’univers et tout ce qu’il contient à travers la lentille de l’omniprésence et de l’omnipotence de Dieu, l’Esprit divin, dissout la haine et la discorde, et bénit toute l’humanité d’une façon dont nous n’avons pas idée.
