Peu après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’ai fait la connaissance d’une personne qui était scientiste chrétienne depuis très longtemps. C’était une femme admirable, et comme je l’appréciais et la respectais, j’écoutais ce qu’elle avait à dire même si ses croyances étaient bien différentes de ce que j’avais appris étant enfant. Comme beaucoup de points dans l’enseignement de la Science Chrétienne me paraissaient logiques, je me suis mise à étudier et à mettre en pratique cette religion.
Je ne connaissais pas cette personne depuis très longtemps quand elle m’a dit (à ma grande surprise) que je gagnerais à prier au sujet de mon caractère. Je ne pensais pas avoir mauvais caractère, je ne m’étais même jamais mise hors de moi en sa présence, et nous n’avions pas eu non plus de discussions houleuses. Mais, grâce à Dieu, j’ai eu le bon sens d’écouter ma nouvelle amie, et je me suis rendu compte que j’avais besoin de changer.
Force m’était d’admettre que j’avais déjà connu des moments d’emportement. Je me souviens qu’un jour, j’étais tellement agacée que j’avais crié et lancé des oreillers contre un mur. Même si j’en arrivais rarement à ce point, je me suis rendu compte que la colère peut prendre différentes formes, allant de l’agacement à la rancune en passant par la rage. J’ai reconnu que je m’offusquais souvent de ce qu’on me disait, et que je critiquais les gens. En effet, mon caractère avait grand besoin d’être amélioré.
L’une des premières pensées qui me sont venues concernait l’importance de l’humilité. Je considérais que j’étais intelligente et n’appréciais guère qu’on me dise ce que je devais faire ou qu’on me corrige. Cela me remplissait d’indignation. Pourtant, Christ Jésus déclara : « Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Matthieu 18:3) Je savais que pour écouter avec un cœur pleinement réceptif et progresser, je devais ravaler ma fierté. Nulle part dans la Bible on ne lit : « Heureux les je-sais-tout », mais : « Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! » (Matthieu 5:5) J’ai aussi compris qu’admettre que je n’avais pas réponse à tout n’était pas un signe d’ignorance ou de faiblesse, mais témoignait d’une volonté d’apprendre et de progresser.
Plus j’exprimais d’humilité, plus j’appréciais que l’on m’éclaire et que l’on me reprenne. Cela m’a fait voir que j’avais beaucoup à apprendre. Comme il est dit dans la Bible : « Car le Seigneur châtie celui qu’il aime... » (Hébreux 12:6) Lorsqu’un ordre ou une correction s’avère nécessaire, considérons que ce sont là des expressions de l’amour, et acceptons-les avec humilité pour en tirer profit.
Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, exprime en ces termes la valeur de l’humilité : « L’expérience montre que l’humilité est le premier pas en Science Chrétienne, où tout est gouverné, non par l’homme ou les lois matérielles, mais par la sagesse, la Vérité et l’Amour. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 354)
Cet apprentissage de l’humilité s’est avéré le moment le plus précieux de ma vie.
J’ai appris une autre grande leçon au sujet de l’humilité : il faut accepter que Dieu, notre Père-Mère, sait tout mieux que quiconque, et Le laisser gouverner en toute situation. Puisque Dieu était omniscient, ma volonté devait s’incliner devant la Sienne. Après tout, pendant des années, j’avais prié avec la Prière du Seigneur qui comprend la phrase : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6:10) Je devais mettre en pratique cette prière dans ma vie quotidienne et faire confiance à Dieu, même quand je pensais savoir mieux que les autres.
Cet apprentissage de l’humilité s’est avéré le moment le plus précieux de ma vie.
Heureusement, pour avoir constaté la sagesse des directives de Dieu pendant bien des années, il m’est devenu plus facile de prier avec humilité pour qu’Il me guide, et d’accepter avec gratitude les réponses qu’Il m’apporte et les résultats de ce travail.
Le cantique 359 de l’Hymnaire de la Science Chrétienne résume parfaitement cette idée :
Sois plein de foi, prêt à la repentance,
Chasse le mal de ton cœur orgueilleux ;
Comme un enfant, garde ton innocence
Et trouve l’immortalité en Dieu.
(William P. McKenzie, trad. © CSBD)
J’ai découvert un autre aspect très important de l’humilité : l’acceptation de la vraie nature de chacun en tant qu’enfant de Dieu, quelles que soient nos différences d’apparence, de croyances, de points de vue, d’idées politiques ou de modes de vie. Une telle acceptation libère de la crainte et de la colère sous ses formes diverses, dont l’impatience, l’irritation, la rancune et la haine. Quand on comprend la vérité de cet énoncé : « N’avons-nous pas tous un seul père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » (Malachie 2:10), on réalise alors que l’on est tous à parts égales l’enfant bien-aimé de Dieu. C’est sur cette base que l’on peut s’aimer les uns les autres.
Mary Baker Eddy a adopté le point de vue exprimé dans ce paragraphe, qui est tiré d’Ecrits divers : « Nous devrions nous rappeler que le monde est vaste ; qu’il existe des millions de volontés humaines différentes, d’opinions, d’ambitions, de goûts et d’attachements humains différents ; que chaque personne diffère de toutes les autres par son histoire, sa constitution, sa culture et son caractère ; que la vie humaine, c’est le travail, le jeu de ces différents atomes, leur action et leur réaction incessantes les uns sur les autres. Nous devrions donc aller de l’avant dans la vie avec les plus petites espérances, mais avec la plus grande patience ; avec un goût et une appréciation marqués pour tout ce qui est beau, noble et bon, mais avec un caractère si bienveillant que les frictions du monde ne pourront porter atteinte à notre sensibilité ; avec une si parfaite sérénité qu’aucun souffle passager, aucune perturbation fortuite ne pourront l’agiter ni la troubler ; avec un amour assez vaste pour couvrir le mal du monde entier, et assez doux pour neutraliser l’amertume que ce dernier recèle – décidés à ne pas être offensés lorsqu’il n’y a pas de mauvaise intention, ni même s’il y en a une, à moins que l’offense ne soit faite à Dieu. » (p. 224)
Les preuves de mes progrès m’ont été confirmées lors d’une réunion de famille. Un couple m’a demandé si je me mettais parfois en colère ou si je me vexais. Ils ne m’avaient pas vue montrer le moindre signe de colère ou d’impatience au plus fort d’une période très active et très mouvementée. En y repensant, je me suis rendu compte que je ne m’étais pas mise en colère depuis un bon moment. D’autre part, au lieu de critiquer les autres, j’ai constaté que j’étais sincèrement plus tolérante. De ce fait, je menais une existence plus paisible et plus harmonieuse.
Je suis très heureuse de savoir qu’il est toujours possible de prier pour éviter ou corriger des sentiments de colère ou de mécontentement. Après tout, à cause de qui ou de quoi y aurait-il lieu d’être en colère quand nous faisons humblement confiance au gouvernement de notre Dieu omniscient et tout aimant, et que nous reconnaissons que nous sommes tous enfants de Dieu – frères et sœurs, aimés et guidés par le même Père céleste ?
