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Les enfants et le gouvernement de soi-même

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 2016

Original en anglais


On ne saurait mieux élever un enfant qu’en lui apprenant à penser par lui-même, c’est-à-dire de manière vraiment in­dépendante. Et le meilleur moyen d’y parvenir, c’est d’entretenir des pensées spirituelles.

Trouvez-vous cela surprenant ? Peut-être pensez-vous que cela s’applique à des adolescents mais probablement pas à de jeunes enfants. Or, Mary Baker Eddy nous donne ce conseil bien précis : « Enseignez de bonne heure aux enfants le gouvernement de soi-même, et ne leur apprenez rien de faux. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 240) 

En parlant de l’humanité, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Dieu a doué l’homme de droits inaliénables, parmi lesquels on compte le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience. L’homme n’est bien gouverné par lui-même que lorsqu’il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l’Amour divins. » (p. 106)

Le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience sont des droits qui ont une base spirituelle ; ils nous appartiennent parce que nous sommes en réalité les fils et les filles spirituels de Dieu. Ces « droits inaliénables » constituent le droit de naissance de chacun. Ils proviennent de l’intelligence suprême, de l’unique En­tendement-Père (voir ibid., p. 336) ; ils nous rendent libres et soutiennent nos progrès illimités – ce qui, dans la vie quotidienne, se traduit magnifiquement par des pensées indépendantes et des actions constructives.

Comme il est de la responsabilité des parents – mais c’est aussi une joie – de savoir quelle est la chose juste à faire dans telle situation ou à tel moment, les droits divins qui nous sont octroyés sont très utiles. Ils nous sont magnifiquement révélés dans les Dix Commandements, le Sermon sur la montagne et les épîtres de Paul – par exemple dans l’énonciation de règles comme celle-ci : « Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. » (I Thessaloniciens 5:15) Ces droits et ces règles fournissent un cadre et des directives qui aident chacun à trouver sa place dans le vaste univers du bien.

Considérons d’un peu plus près l’uti­lité de ces « droits inaliénables » quand il s’agit d’élever et d’éduquer des enfants. 

Le gouvernement de soi-même : Notre Père-Mère Dieu et Ses enfants forment une seule famille. L’homme reflète des qualités spirituelles car son origine est en Dieu. C’est ce lien qui est exprimé dans un sens « familial » entre Dieu et Ses enfants. Nous avons tous accès à tout ce qui est bon parce que nous sommes les enfants de Dieu.

Saisir ne serait-ce qu’une lueur de cette vérité spirituelle impose silence à la vo­lonté humaine, ce qui permet d’écouter l’Esprit divin. Nul ne peut nous parler autant que Dieu. C’est pourquoi glorifier la nature semblable à Dieu qui est en l’homme revient à louer l’aptitude de celui-ci à se gouverner lui-même. Savoir que l’homme, reflet de Dieu, se gouverne lui-même libère parents et tuteurs de la pensée qu’ils doivent intervenir en personne pour ne pas perdre le contrôle de la situation.

La raison : « La raison est la faculté humaine la plus active », lit-on dans Science et Santé (p. 327). Cette capacité de raisonner dérive de l’Entendement, Dieu ; elle est l’effet de la sagesse divine qui enveloppe toutes choses. La raison est liée à l’intelligence, que l’homme reflète en tant qu’idée de Dieu ; par conséquent tout le monde, et à tout âge, peut l’exprimer.

La conscience : la conscience est un guide intérieur qui met en garde contre ce qui est mal et met l’accent sur ce qui est bien. C’est une force morale qui fait en sorte que notre compréhension des lois de Dieu soit mise en pratique au quotidien. La conscience est l’alliée de la raison. La voix s’adressant à la conscience humaine, c’est le Christ qui nous éloigne de la crainte, de la confusion, de l’indifférence et de la négativité, et nous conduit à agir de façon constructive.

Ces « droits inaliénables » que sont le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience représentent des balises quand on élève et éduque des enfants. D’abord et surtout, ils nous rappellent que nous ne pourrons jamais enseigner aux enfants ce que nous ne vivons pas déjà nous-mêmes. Ensuite, ces droits s’appliquent à toute l’humanité, et ils nous ouvrent les yeux à la corrélation étroite qui existe entre l’éducation donnée par la famille et l’éducation du genre humain en général. Troisièmement, ces droits sont respectés avec la plus grande constance là où l’humour, la joie et la reconnaissance ont trouvé place.

Si je devais résumer nos vingt années de vie à quatre avec nos enfants, je dirais que, dans la mesure où mon mari et moi avons compris que Dieu est notre Père-Mère à tous, et où nous nous sommes efforcés d’exercer le droit de nous gouverner nous-mêmes, en privilégiant l’humilité et la bonne humeur dans nos relations avec eux, cela a amélioré d’autant la qualité de notre vie de famille. Aujourd’hui, nous continuons de nous soutenir mutuellement dans nos progrès spirituels. Nous soutenons aussi nos deux enfants dans leurs occupations actuelles, l’une étant assistante de résidents d’une cité universitaire, et l’autre moniteur d’une classe d’enfants de cinq ans, à l’école du dimanche. Notre fille et notre fils continuent humblement d’exercer leur droit au gouvernement de soi-même, à la raison et à la conscience, chacun à sa façon, ce qui leur permet d’approfondir leur étude de la Science Chrétienne au quotidien.

A sept ans, notre fille, Anna-Zoë, s’est trouvée devant un dilemme. Elle avait fait une promesse à quelqu’un, mais du fait d’un changement de circonstances, elle avait le sentiment qu’en tenant sa promesse, elle risquait de passer à côté de quelque chose qui lui semblait soudain bien plus intéressant. Nous avons prié en affirmant qu’elle était unie à l’Amour divin en tant que son idée spirituelle, et nous nous sommes abstenus d’intervenir personnellement. Nous estimions être de notre devoir d’affirmer la capacité que Dieu lui avait donnée de faire appel à la raison et à la conscience, puis de la laisser prendre elle-même sa décision. 

Quelques heures plus tard, Anna-Zoë est venue me faire part de ce qu’elle avait compris de la totalité de Dieu, avec sa pensée d’enfant : « Tu sais, me dit-elle, si Dieu est tout, tout ce qui est bon sera toujours là. C’est important de tenir sa promesse. Alors je ne peux rien perdre en faisant ce qui est juste. »

Quelques années plus tôt, notre fils Vincent, alors âgé de quatre ans, avait démontré le gouvernement de soi dans une garderie qui accueillait de nombreux enfants. (Mon mari et moi assistions à une conférence.) Entouré d’une quarantaine d’enfants extrêmement bruyants, il était allé se coucher à son heure habituelle et dormait paisiblement, comme un îlot au milieu d’une mer démontée. Bien que nous n’ayons pas été là pour le surveiller, sa sagesse innée lui avait dicté ce qu’il devait faire. Nous avons eu le sentiment que ce merveilleux sens d’indépendance, qui l’avait libéré de l’influence des autres enfants, était le fruit de nos efforts concertés pour faire ce qui est juste, quel que soit le comportement des autres. Ce petit incident avait incité plusieurs parents à nous aborder, ce qui avait donné lieu à une longue et profitable conversation sur les vertus du gouvernement de soi appliqué à l’éducation des enfants. 

Quelques années plus tard, alors que notre fils devait avoir huit ans, une intuition spirituelle nous a incités, mon mari et moi, à le laisser veiller assez tard tous les soirs, car il estimait avoir besoin de plus de temps pour lire et de moins d’heures de sommeil. Les pressions exercées par d’autres parents n’ont pu nous convaincre de nous immiscer dans la façon dont notre fils se gouvernait lui-même. Il s’est avéré par la suite que la liberté et la confiance que nous lui avions accordées lui ont donné tout le loisir de réfléchir à de nombreuses bonnes idées qu’il a mises ensuite en pratique.

Une amie ne croyait pas si bien dire lorsqu’elle a fait remarquer en plaisantant : « L’éducation en général ne sert à rien, car les enfants reproduiront quand même nos comportements ! » Ce ne sont pas tant nos paroles que notre exemple qui compte. Les gens peuvent bien entendre ce qu’on leur dit, ils sont surtout convaincus par la manière dont on se comporte réellement.

Tandis que nous revendiquons notre droit de vivre en nous gouvernant nous-mêmes à l’ombre d’un Père-Mère Dieu aimant, nous ne pouvons faire autrement que d’accorder ce même droit à nos enfants. Les pressions exercées par l’entourage, l’influence des médias, les modes et les tendances risquent moins de nous influencer dans la mesure où nous nous efforçons – la famille, les parents, les enfants – d’écouter la voix de Dieu.

Original en anglais

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