J'étais en plein emménagement, quand je me suis fait très mal en tombant dans mon nouvel appartement. J'ai senti que quelque chose n'allait pas au niveau de mes côtes. La douleur était intense et je ne pouvais presque pas bouger. Je me suis relevé à grand-peine et je me suis attaché à comprendre que l'harmonie prévalait, en dépit du chaos qui régnait dans mon nouvel appartement. Ce désorde me troublait beaucoup. Et puis un passage du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la clef des Écritures de Mary Baker Eddy, m'a été d'un grand secours: « L'Amour peut faire de la circonstance même que, dans votre souffrance, vous appelez un châtiment et une affliction, un ange que vous avez reçu pour hôte sans le savoir. Alors la pensée murmure doucement: “Venez ! Quittez votre faux état de conscience pour vous élever jusqu'au vrai sens de l'Amour...” » (p. 574) Cette dernière phrase m'a fait beaucoup réfléchir.
L'Amour divin voit l'homme uniquement dans sa perfection, conformément à la loi divine. Je me suis dit: « Du fait de sa nature spirituelle, l'homme est en bonne santé. Tout ce qui voudrait prouver le contraire est faux. Ne te laisse pas berner et ne te focalise pas sur ce qui ne correspond pas à l'image d'un homme actif et en bonne santé. Rejette toute pensée de limite ou d'incapacité. Reconnais que ton environnement est gouverné par l'ordre divin. Appuie-toi sur ta connaissance de l'invulnérabilité de l'homme. La matière ne peut prendre la parole, elle n'a aucun pouvoir, elle est néant. » C'est surtout cette négation de la réalité de la matière qui est restée au cœur de mes pensées.
Le lendemain, ma belle-fille est venue me donner un coup de main. Comme elle est auxiliaire médicale, elle aurait aimé que j'aille tout de suite me faire examiner à l'hôpital. Elle m'a proposé des antidouleurs et d'autres médicaments. J'ai cependant refusé, ayant la ferme intention de m'appuyer uniquement sur la prière.
Le fait de ne pas avoir accepté de me limiter dans mes activités a été très important pour moi.
Ma belle-fille m'a alors apporté un corset, et je l'ai essayé. Mais je me sentais comme David avant de combattre Goliath, lorsque Saül lui fit revêtir une armure. David dit: « Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n'y suis pas accoutumé. » (I Samuel 17:39) Je lui ai rendu le corset en la remerciant, et j'ai pensé aux cinq pierres qui servirent d'armes à David contre son adversaire belliqueux. J'ai imaginé que les pierres étaient cinq synonymes de Dieu – par exemple, l'Amour, la Vérité, la Vie, l'Esprit et l'Entendement – que j'allais utiliser contre mon agresseur, en l'occurrence cette blessure qui semblait si impressionnante. Une seule pierre avait suffi à David pour faire pencher la victoire de son côté. À mes yeux, cette pierre était l'Amour. « Aucune puissance ne peut résister à l'Amour divin », écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé (p. 224). Cette déclaration a éliminé toute crainte.
Les jours suivants ont été marqués par l'arrivée de mains secourables, pleines d'amour. Mes petits-fils sont venus m'aider à vider les cartons trop lourds. Ma belle-fille a rapidement confectionné des rideaux qu'elle a accrochés aux fenêtres. Le monde a soudain repris une tournure très agréable, et au bout de trois jours, j'ai pu me déplacer dans l'appartement et m'occuper moi même des tâches restantes. J'étais aimé, guéri et en paix. Je me sentais complètement libéré, et la preuve définitive de cette pleine liberté de mouvement n'allait pas tarder à arriver.
En effet, peu de temps après, mon fils m'a dit: « Ce serait vraiment agréable d'aller faire du ski. » C'est à ce momentlà que je me suis rendu compte que, ces derniers jours, j'avais pensé: « Après cette chute, je ne pourrai plus jamais faire de ski. » Mais j'ai pourtant répondu à mon fils: « Je viens avec toi ! » Nous avons passé une très belle journée dans les Alpes suisses. J'ai pris un immense plaisir à skier sur de longues pistes, dont certaines parfois très difficiles. Je me sentais en aussi bonne forme que durant toutes ces dernières années.
Le fait de ne pas avoir accepté de me limiter dans mes activités a été très important pour moi. Qu'il s'agisse de sport, de jardinage ou de création artisanale, nous ne sommes jamais obligés de renoncer à ce que nous aimons faire. Nous sommes toujours en pleine possession des capacités qui nous viennent de Dieu, et ces capacités ne disparaissent jamais.
Cette guérison, qui m'a donné un grand élan, m'a permis de reconnaître pleinement que nous ne sommes jamais seuls, car Dieu veille sur nous et nous protège sans cesse. Son amour est toujours présent. Chaque guérison nous revigore et nous rend plus forts, tout en faisant également du bien aux autres.
BRUCKMÜHL
Original en allemand
