La Bible fait son retour sur scène. Depuis le début du mois d'octobre, le spectacle d'Élie Chouraqui « Les Dix Commandements » fait exploser le box office parisien et les ventes de disques en France.
Cette adaptation d'une histoire biblique en comédie musicale n'est pas la première: on se souvient de « Jésus-Christ Superstar » ou encore de « Joseph's amazing technicolor dreamcoat » ... Mais à l'aube du nouveau millénaire et en regard de l'actualité au Proche-Orient, « Les Dix Commandements » prennent une dimension particulière.
En s'octroyant les services de Pascal Obispo, chanteur-compositeur en vogue, Élie Chouraqui, lui-même fort de plusieurs gros succès sur le grand écran, s'est donné les moyens d'atteindre un public très large avec son spectacle. Le metteur en scène affirme qu'il a voulu utiliser la musique pour faire partager le message des Dix Commandements à ceux qui ne les connaîtraient pas encore ou qui les auraient trop vite oubliés.
On peut regretter que les auteurs aient jugé nécessaire de reformuler les commandements pour les besoins de la chanson, mais la réalité historique est dans l'ensemble respectée. Fraternité, paix et générosité sont au cœur d'une mise en scène délibérément épurée et sans parti pris.
Si la distribution est majoritairement juive, Élie Chouraqui affirme avoir écrit un spectacle à vocation universelle qui, espère-t-il, « sera une des rivières qui rejoignent le fleuve de la Paix ».
Sabine, 16 ans, musulmane pratiquante, en est à sa troisième représentation et semble partager cet avis: « Je n'ai pas l'impression d'avoir vu un spectacle juif. » « Je crois que tout le monde peut comprendre le message de l'histoire de Moïse », poursuit-elle, « et ça me donne beaucoup d'espoir pour la paix. »
C'est tell'ment simple l'amour
Tellement possible l'amour
A qui l'entend regarde autour A qui le veut vraiment
C'est tell'ment rien d'y croire
Mais tellement tout pourtant
Qu'il vaut la peine de le vouloir
De le chercher tout l'temps.
Ces paroles de la chanson phare
des « Dix Commandements » sont simples mais elles ont une signification particulière dans le climat international actuel. Alors que l'approche diplomatique passe par des hauts et des bas dans la résolution du conflit israélo-palestinien, cette comédie musicale rappelle que l'impasse n'est pas définitive et que la religion, souvent perçue uniquement comme l'objet du contentieux, est aussi porteuse de la seule issue possible à la guerre.
Toutes les religions — comme vecteurs d'amour plutôt que de haine — voilà ce qui ressort de ce spectacle, dont le succès ne peut que réjouir les défenseurs de la paix.
Élie Chouraqui affirme d'ailleurs que s'il pouvait ajouter un onzième commandement, il choisirait: « Paix, ici et maintenant. »
Lien internet: « Le site des Dix Commandements »:
http://www.vizzavi.fr/10com/
    