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Article de couverture

"... L'Amour a une seule race, un seul royaume, un seul pouvoir." Mary Baker Eddy, Poems, p. 22

Différentes cultures, mais une seule race

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2001


Il y a quelques mois, a organisé une conférence téléphonique internationale sur l'entente interculturelle.

Les participants étaient:

, membre du comité de consultation de NHK, la compagnie nationale de radiodiffusion japonaise, pour laquelle elle travaille depuis de nombreuses années en qualité de rédactrice et de réalisatrice; , enseignant et auteur qui vit à Genève, en Suisse. Il a beaucoup d'expérience dans le domaine du développement international et a passé onze ans en Afrique. Il dirige des ateliers ayant pour thème: Simplifier le style de vie en le centrant sur certaines valeurs ;

, directeur de la promotion pour Le Héraut de la Christian Science, des magazines et des émissions de radio qui existent en 12 langues et qui sont diffusés dans le monde entier; et , directrice du marketing pour IBM Global Services. Elle dirige souvent des ateliers sur le thème de la diversité dans les affaires.

Kim Shippey: Comment aider l'humanité à apprécier la richesse de ses diverses races et cultures ?

Toshiko Morikawa: J'aimerais commencer par regarder ce qui se passe chez moi. J'ai été témoin de plusieurs situations délicates. Par exemple, le Japon s'efforce constamment de rétablir des relations diplomatiques avec la Corée du Nord.

Cela me rappelle le récit biblique de l'enfant prodigue, qui, à mon avis, propose une solution de base à toutes formes de relations tendues. Vous vous souvenez sans doute que le fils est revenu vers son père. « Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. » Alors le fils lui dit: « Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi... » Mais le père ne lui a rien reproché. Il a fait donner à son fils la plus belle robe et une bague, puis il a ordonné qu'on prépare un festin en l'honneur de son retour (voir Luc, chap. 15).

J'aime beaucoup le fait que le père l'a vu de loin et l'a tout de suite reconnu. Il est si important de discerner la personne qui a besoin de notre aide et de toujours montrer de la compassion. Nous devrions courir à sa rencontre, ne pas hésiter ni y aller en traînant les pieds. Puis pourquoi ne pas nous jeter à son cou et l'embrasser pour lui faire comprendre que nous l'aimons réellement ? Le père a ordonné qu'on lui donne la plus belle robe. Au lieu de nous montrer avares, soyons généreux !

Pierre Pradervand: Un grand éducateur a dit un jour qu'il existe trois méthodes fondamentales permettant d'instruire les gens: par l'exemple, par l'exemple et vous avez deviné, par l'exemple. Si nous voyons réellement chaque personne ou chaque groupe comme l'expression unique de l'Être divin, et si nous le vivons individuellement, c'est ce qui aide le plus.

C'est particulièrement important aujourd'hui avec la mondialisation, où dans le monde entier la tendance est à l'uniformisation économique et sociale.

Un écrivain suisse, Charles-Ferdinand Ramuz, a dit que c'est l'arbre aux racines les plus profondes qui peut étendre ses branches le plus loin. Plus nous sommes solidement enracinés dans notre véritable identité spirituelle, plus nous serons prêts à accepter l'identité des autres, même si elle est très différente de la nôtre. Un grand nombre d'études menées sur le racisme ont montré que les gens racistes sont en réalité, au fond d'eux-mêmes, des gens qui ne se sentent pas en sécurité par rapport à leur propre identité, alors ils rejettent l'identité des autres.

Peu de gens savent qu'il existe 3000 nations indigènes — c'est-à-dire environ 300 millions de gens — sur la planète qui aspirent à être reconnus dans leur identité culturelle. Ces peuples ont quelque chose d'extraordinaire à donner au monde, et il y a lieu d'encourager ces minorités à apporter leur contribution à la culture mondiale afin que cette riche diversité ne soit pas éliminée par l'uniformisation culturelle et économique dont j'ai parlé.

Lorita Williams: Pierre, vous aviez parfaitement raison quand vous avez cité cet éducateur qui a dit que le meilleur moyen d'instruire, c'était par l'exemple. J'ai pensé que nous pouvons montrer l'exemple en exerçant la capacité que nous avons de voir en chacun d'entre nous l'expression parfaite de Dieu. Or, si nous nous voyons les uns les autres en tant qu'identités spirituelles égales, en tant qu'enfants de Dieu, nous voyons que nous avons tous droit à ce qui nous revient de manière légitime et que cela ne peut pas interférer avec ce qui revient à quelqu'un d'autre.

Puis il y a le facteur « curiosité ». Très souvent, nous pourrions éliminer une grande partie de ce qui nous sépare et nous divise si nous nous parlions, si nous posions des questions. C'est bien de poser des questions, c'est une façon de s'instruire et d'éclairer autrui.

Je me souviens d'un incident survenu quand j'étais en vacances en Suisse, dans les années 70. Un petit garçon s'est avancé dans ma direction. Il se tenait près de sa mère. Et il me regardait fixement. Je voyais que sa mère était très gênée. Elle essayait d'empêcher son fils de me dévisager, mais je savais qu'il était simplement curieux parce qu'il n'y avait pas beaucoup de Noirs là où nous étions.

Alors, je me suis approchée, j'ai pris sa main et je l'ai frottée contre ma peau pour qu'il se rende compte de quelque chose: 1. La couleur ne s'en allait pas. 2. J'avais une peau normale. Son petit visage s'est éclairé. La curiosité innocente d'un enfant au sujet de quelqu'un qui était différent de lui avait été satisfaite. Sa mère était soulagée de voir que je ne m'étais pas offensée, et nous avons tous continué notre petit bonhomme de chemin.

On peut faire face à la peur d'offenser les autres. On peut vraiment avoir la foi et savoir que c'est bien de parler de choses qu'on ne comprend pas. C'est très bien.

Ricardo Saldivar: La technologie — Internet et tous les autres progrès de la science — nous oblige à nous rassembler et à cesser de nous considérer séparés, divisés géographiquement par les fleuves, les montagnes et la langue. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière ces murs de séparation. Nous ne formons réellement qu'un seul peuple. Nous sommes unis à Dieu et unis les uns aux autres parce que nous sommes les enfants de Dieu.

Je suis issu d'un couple mixte. Mon père était mexicain et ma mère est née et a été élevée aux États-Unis. Ses ancêtres étaient français, allemands et anglais. J'ai donc un héritage culturel très riche, et pendant longtemps j'ai cru que tout le monde était comme moi.

Mais j'avais beaucoup à apprendre. Et ma sœur aussi. Quand elle avait douze ans, un garçon de son âge lui a demandé de sortir avec elle. Elle était ravie parce qu'elle l'aimait bien. Elle aimait aussi beaucoup porter la gourmette du garçon qui lui en avait fait cadeau. Mais au bout d'une semaine, le garçon a rompu, parce que sa mère n'aimait pas le fait que ma sœur soit hispanique alors que son fils était blanc. Sa mère lui a demandé de reprendre la gourmette. Tout cela fut très difficile à comprendre pour ma sœur.

Ma mère nous a alors expliqué ce qu'étaient les préjugés et comment leur faire face. Depuis, j'ai pour but dans la vie de détruire ces murs de préjugés, y compris les miens dont je n'avais pas conscience.

T. M.: J'aime bien ce que Pierre disait sur l'importance de l'identité et des racines profondes. En fait, les valeurs humaines fondamentales sont toujours universelles parce que nous voulons tous être aimés et aimer. Nous voulons tous connaître la joie, être honnêtes et connaître la vérité. Les choses de base sont vraiment communes à tous.

Bien entendu, nous sommes différents dans la façon dont nous exprimons notre affection, dont nous parlons de la vérité, dont nous manifestons notre joie. Quand nous sommes au milieu de relations tendues, nous pouvons toujours revenir aux valeurs fondamentales. Nous découvrons alors ce qui nous rapproche en tant qu'enfants de Dieu et finalement nous ressentons tous l'amour de Dieu.

P. P.: Finalement, le droit le plus important que nous ayons, c'est l'assurance que donne le père dans la parabole de l'enfant prodigue: « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. »

Quand les gens comprennent que nous reflétons tous et que nous exprimons tous la plénitude de Dieu, alors ils apprécient cette plénitude chez les autres — quelle que soit la forme qu'elle prend.

J'aime beaucoup comparer Dieu à un diamant aux millions de facettes. Chaque facette est unique. Il n'existe pas deux individus semblables sur la planète, pourtant chaque facette reflète la totalité de l'Être divin. Cette vision spirituellement scientifique de l'univers est quelque chose d'extraordinairement précieux pour le monde.

Nous sommes unis les uns aux autres parce que nous sommes les enfants de Dieu.

Vous savez, j'ai été ce qu'on pourrait appeler un activiste social toute ma vie: travaillant à l'amélioration de l'entente internationale entre les cultures, entre les peuples. Et il y a des millions de gens sur la planète qui font la même chose.

L. W.: Ricardo, vous avez parlé du mélange des cultures. Plus ce mélange se fait, plus les gens se demandent: « Qui suis-je ? Que suis-je ? » Tiger Woods, le célèbre joueur de golf, en est une bonne illustration. Il y a eu de grands débats sur le fait de savoir s'il était asiatique ou noir américain. Et à mesure que les étiquettes se mélangent, les murs s'effondrent. A mesure que nous découvrons le caractère unique de notre individualité, nous ne pouvons plus nous accrocher à de fausses étiquettes qui définissaient qui nous étions — ce qui est très bien.

Quand ces changements surviennent, et à mesure que nous adoptons une optique plus universelle, nous voyons sous un nouveau jour ces mythes et ces traditions auxquels nous étions attachés depuis de nombreuses années. Il est impossible d'avancer en s'accrochant aux anciennes façons de penser. Le progrès nous oblige à redéfinir ce que nous voyons autour de nous, la manière dont nous nous définissons et ce que nous pensons de nous-mêmes. C'est vraiment extraordinaire de voir les étiquettes disparaître.

R. S.: J'aimerais faire part d'une autre idée qui me tient à cœur. Elle est symbolisée par trois mots: harmonie, éternité et amour.

La vision matérialiste du monde essaie de nous convaincre que les conflits feront toujours partie de notre vie, que la haine fera toujours partie de notre vie. Nous connaissons des moments d'harmonie et d'éternité, mais le matérialisme affirme que tout se détruit, se décompose et meurt: les civilisations, les plantes, les animaux et les gens.

Pourtant, ce qui se passe réellement, c'est que tout est Dieu, et que chaque identité est incluse dans cette totalité; nous sommes inclus dans l'être de Dieu, dans l'amour universel. Et dans cet univers spirituel, l'harmonie est la seule chose qui soit réelle. L'éternité est un fait. L'éternité, c'est là où nous vivons tous maintenant même, et l'amour est le seul pouvoir. C'est pour cela que je vis avec ces trois mots. A mon sens, ils contrebalancent tout ce que dit le point de vue strictement matériel, et ils m'apportent l'inspiration dont j'ai besoin pour défier ce point de vue.

P. P.: Au niveau historique, l'assimilation culturelle est un processus qui prend du temps, comme dans mon pays, la Suisse, qui est le pays d'Europe avec le plus fort pourcentage d'étrangers. Ce qu'il faut savoir, c'est que d'un point de vue spirituel, l'harmonie est déjà en place.

L'éternité, c'est maintenant. Mary Baker Eddy écrit: « ... comprendre Dieu est l'œuvre de l'éternité et exige une consécration absolue de la pensée, de l'énergie et du désir. » (Science et Santé, p. 3) Si nous pensons que l'éternité, c'est le temps qui ne s'arrête jamais, c'est une situation décourageante. Si nous comprenons que l'éternité, c'est maintenant — dans la conscience divine — alors rien ne dépend du temps.

Prenons un exemple: l'Afrique du Sud. Les articles qu'on lisait dans la presse sur l'Afrique du Sud avant l'indépendance laissaient présager un terrible bain de sang. Ce n'est pas ce qui s'est passé !

Donc, si nous comprenons mieux que l'éternité, c'est maintenant, cette compréhension donne un formidable élan permettant des changements dans tous les domaines de la condition humaine. Le royaume de Dieu, c'est maintenant. Il est déjà en nous, achevé et parfait.

L. W.: Il n'y a pas encore si longtemps, ces questions dont nous débattons aujourd'hui n'auraient même pas été soulevées. Les gens tolèrent beaucoup moins le mal qu'avant, et se rassemblent pour faire bouger les choses.

Cela nous ramène à la question: Que voyons-nous ? De quelle lentille nous servons-nous pour observer le monde ? Il faut que nous nous en tenions à l'image réelle de ce que nous sommes, de ce qu'est le progrès, de ce que sont l'amour et l'harmonie. Il faut que nous nous attendions à voir le bien se manifester. Le progrès, c'est la loi de Dieu. On ne peut pas nous empêcher d'avancer, même si nos premiers pas sont modestes.

Le mal prend de nouvelles formes, en essayant de se cacher sous l'apparence du bien, en se présentant sous un aspect que nous nous sentons obligés d'accepter comme vrai.

Or, ces mues successives du mal nous font prendre conscience des progrès qui s'accomplissent. C'est ce qui me remplit de joie. J'aime voir les gens prier et participer activement à la vie de leur quartier.

T. M.: Je pense souvent à la définition du mot « désert » que donne Mary Baker Eddy: « Solitude; doute; ténèbres. Spontanéité de pensée et d'idée; le vestibule où le sens matériel des choses disparaît, et où le sens spirituel révèle les grands faits de l'existence. » (Science et Santé, p. 597) Spontanéité de pensée et d'idée ! On trouve aussi cela dans le monde.

Pensez aux progrès magnifiques qui ont été accomplis avec la chute du mur de Berlin et la réunification allemande, et avec la Corée du Nord et la Corée du Sud défilant ensemble lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sydney. La prière a joué un grand rôle dans toutes ces réussites. Il existe un pouvoir, un grand pouvoir, un pouvoir aimant, juste, au-delà de l'humain, auquel nous pouvons tous faire confiance.

R. S.: Dans son livre Feeling at Home [Se sentir chez soi], Alexandra Stoddard, une décoratrice d'intérieur américaine, a écrit ceci: « Essayer d'embellir nos moments les plus modestes, les plus intimes, est un moyen sûr de mener une belle existence. » Feeling at Home (New York: William Morrow and Co., Inc., 1999), p. 131.

J'aime beaucoup cette idée, parce qu'elle reflète vraiment ce que j'ai vécu. J'ai une amie proche qui est noire. Nous nous connaissons depuis neuf ans et j'estimais que je n'avais aucun préjugé quand je l'ai rencontrée. Mais peu à peu, à mesure que notre amitié a grandi, je me suis rendu compte que mes préjugés étaient subtils, cachés au fond de moi. Elle me fait part d'idées auxquelles je n'avais jamais pensé et je me dis: « Oh non, j'ai pensé cela d'une autre personne ! »

J'ai commencé à prier au sujet de tout cela, et ma vie a changé. Je suis allé habiter dans un quartier où diverses races se côtoient. Mes voisins sont devenus des amis. Je m'aperçois que lorsque je regarde vraiment les gens, je ne vois plus s'ils sont noirs, blancs ou asiatiques. Même si j'aime beaucoup les différences culturelles, dans mon cœur les gens autour de moi sont des individus à part entière. Cela revient à ce que nous disions sur l'importance de remplir chaque moment de beauté, remplir chaque moment d'amour — même nos moments les plus profonds et les plus intimes. Si nous remplissons nos moments d'amour, les préjugés n'ont plus la possibilité d'exister, et ils n'existeront pas !

En lisant ce magazine, vous remarquerez que les mots « Science Chrétienne », y compris dans le titre du Héraut, apparaissent désormais en anglais. Christian Science est le nom que Mary Baker Eddy a donné à sa découverte. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle écrit: « En l'an 1866, je découvris la Science du Christ ou lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour, et je nommai ma découverte Christian Science. » (p. 107) Toutes les traductions de Science et Santé ont gardé les mots « Christian Science » en anglais dans ce passage. En accord avec cet usage, le Conseil des Directeurs de la Christian Science étend donc l'utilisation des mots anglais à chaque texte qui paraîtra dorénavant, ce qui permettra ainsi aux termes « Christian Science » d'être reconnus universellement tels que Mary Baker Eddy les a introduits à l'origine.

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