Mes amis et ma famille, c'est ce qui compte le plus pour moi. Et puis aussi l'amitié, l'affection que les autres me portent.
Pour moi, la spiritualité, ça va ça vient, mais j'essaie de lui accorder une place importante dans ma vie. Pour moi, c'est être proche de Dieu avant tout, croire en un pouvoir supérieur, avoir la possibilité de maîtriser tant soit peu son existence. Je ne sais pas ce que je ferais si je ne croyais pas qu'il existait un Dieu qui m'aide, qui sait exactement ce qui se passe et qui a un plan. Même quand je pense que quelque chose va vraiment de travers, cela m'aide beaucoup de savoir que Dieu est là et qu'il ne va pas laisser les choses partir dans tous les sens.
J'essaie de résoudre les problèmes par la prière. Je ne le fais pas aussi souvent que je le voudrais. J'aime beaucoup prier pourtant. La prière, c'est important. Pour moi, c'est un moment intime passé avec Dieu. En général, je prie seule. Je ne suis pas très à l'aise quand il s'agit de prier avec d'autres personnes; il y a très peu de gens avec lesquels j'ai envie de partager quelque chose d'aussi intime. Pour moi, la prière, c'est juste moi, en tête-à-tête avec Dieu, je Lui ouvre mon âme et j'observe où me mène la conversation. J'essaie de refléter l'amour que Dieu porte à tous Ses enfants, y compris moi, de prendre l'amour et la compassion qu'il m'a donnés pour le manifester envers d'autres. J'essaie d'être ce que Dieu voudrait que je sois, mais c'est difficile parfois.
J'ai participé à plusieurs actions bénévoles. La principale s'appelle Appalachia Service Project (ASP). Elle consiste à aller réparer des maisons dans la région montagneuse des Appalaches, là où la Virginie, le Kentucky et le Tennessee se rencontrent. Un grand nombre de gens vivent en dessous du seuil de pauvreté là-bas. L'ASP fait venir des bénévoles de tous les États-Unis pour aider à réparer leurs maisons, leur apporter une aide spirituelle et créer des liens avec eux.
Je prie beaucoup depuis quelque temps pour savoir où Dieu veut que j'aille, parce que j'aimerais vraiment beaucoup travailler pour l'ASP. Ce qui est encore plus important que la réparation des maisons, ce sont les liens qu'on tisse avec les gens. On ressent tant d'amour.
Leur niveau de vie étant très bas, ils ne considèrent pas les biens matériels comme essentiels, je pense. Ils sont fiers de ce qu'ils ont, mais ils ne cherchent pas à acquérir davantage. Et donc Dieu, l'amour du prochain et leur famille comptent beaucoup plus pour eux que tout autre chose. Ils donnent l'impression de mener une existence bien plus riche que ce que vous ou moi pourrions vivre. Votre foi grandit au contact de ces familles.
Je me souviens que j'avais très, très peur du vide et j'étais sujette au vertige. Mais au bout d'une semaine, je travaillais sur le toit. Il y a une expression dont nous nous servons beaucoup: « Dépasser ses limites. » On n'est plus la même personne quand on a participé à quelque chose comme l'ASP. C'est incroyable ce que Dieu peut changer en vous en si peu de temps.
Pour ma troisième année avec l'ASP. nous étions dans le Kentucky. Il y avait une maison qui avait besoin de beaucoup de réparations, mais pour des raisons financières, c'était la dernière semaine que des bénévoles de l'ASP pouvaient travailler dessus. Les planchers s'affaissaient, le toit et les toilettes fuyaient, et nous étions surpris que la baignoire soit encore dans la maison et non en dessous. Les nids de frelons avaient fait des trous dans les murs.
Deux petites filles vivaient dans cette maison. Pendant la pause déjeuner, elles venaient s'asseoir et manger avec nous, et nous bavardions. Je pense qu'elles avaient six et huit ans. Je me souviens que je regardais autour de moi en me demandant ce qu'elles faisaient toute la journée, parce qu'à leur âge j'étais toujours en train de courir, de jouer avec mes copines ou avec mes poupées. J'étais toujours en train de faire quelque chose. Les seuls jouets que nous avons vus consistaient en un hoola-hoop, qui datait d'un certain nombre d'années, et une bicyclette trop grande pour elles. Elles jouaient avec ces deux choses constamment. Nous avons appris plus tard qu'elles n'avaient vraiment aucun autre jouet.
A l'heure du déjeuner, elles venaient nous voir et nous demandaient de participer à un concours de hoola-hoop et bien sûr elles gagnaient tout le temps parce qu'elles jouaient avec sans arrêt. Elle ne réclamaient jamais rien. Elles ne se plaignaient jamais. Nous sommes devenus très proches et j'ai vécu là une expérience incroyable.: )