Que Faire Face à un désastre, qu'il soit de nature financière, affective ou autre ? Les désastres sont-ils l'accomplissement de la volonté de Dieu ? Pour celui qui a subi une perte accablante, la réflexion amenée par de telles questions peut redonner la force et une confiance absolue dans le fait que Dieu est toujours présent et intervient dans notre vie.
Il y a quelque temps, j'eus l'occasion d'accomplir ce genre de progrès spirituel alors que je m'efforçais de surmonter une catastrophe qui semblait irrémédiable.
J'avais économisé pendant de nombreuses années pour acheter ma première maison, et j'avais mis tout ce que j'avais dans cet achat. Le lendemain mon emménagement, la moitié de la route qui dominait la maison s'effondra à la suite d'une violente pluie. L'éboulement endommagea et déstabilisa les fondations de la maison, et les réparations nécessaires étaient au-dessus de mes moyens. En outre, on m'annonça que la colline sur laquelle était bâtie ma demeure pourrait bien continuer à glisser.
Comme mon assurance ne couvrait pas ce dommage, il semblait que j'avais perdu aussi bien ma maison que mes économies. Et, pire encore, j'avais l'impression que Dieu m'avait retiré Son amour. Je savais cependant que cela ne pouvait être vrai et je me tournai de tout mon cœur vers l'Entendement divin pour être guidé.
La prière m'indiqua que la première chose à faire pour surmonter cette impression de désastre qui m'anéantissait était d'être reconnaissant. Mais comment y parvenir ? Que trouver de positif dans ma situation ? Eh bien, je pouvais au moins être reconnaissant de ce que les autres propriétaires du quartier aient été préservés d'un tel malheur. Cette gratitude initiale me sortit d'un abattement presque total. Armé de cette pensée et d'une pelle, j'entrepris de dégager la route couverte de boue.
Peu après que je me sois mis à l'ouvrage, une dame qui habitait dans les environs passa en voiture. Après m'avoir aimablement salué, elle m'apprit que la route avait déjà été endommagée de la sorte quelques années auparavant. Les autorités locales avaient, à l'époque, annoncé qu'elles la consolideraient, mais rien n'avait été fait. L'amabilité de cette voisine ne fit pas que me réconforter, elle m'amena, en outre, à examiner avec attention d'importants documents relatifs au précédent éboulement. Je ne revis jamais cette dame. Mais, plus qu'une simple coïncidence, cette rencontre me montra qu'une guérison peut commencer par la gratitude. J'avais acquis de nouvelles raisons d'être reconnaissant.
Je pris contact avec les conseillers municipaux au sujet des réparations à effectuer sur la route. Ils rejetèrent l'idée d'engager la somme nécessaire. Ils étaient encore moins disposés à m'indemniser pour les dommages subis. Plusieurs hommes de loi consultés se montrèrent très sceptiques quant à une éventuelle compensation, et je découvris que plusieurs procès relatifs aux glissements de terrain qui avaient eu lieu quatre ans plus tôt étaient toujours en cours.
Je demandai à une praticienne de la Science ChrétienneChristian Science ('kristienn' saïennce) de m'aider par la prière à venir à bout de mon découragement. Elle me signala les versets suivants d'un merveilleux poème de Mary Baker Eddy:
Fais que mon cœur soit joyeux et fervent,
Malgré l'oubli, les larmes, le dédain ;
Si l'on me hait, rends mon amour plus grand,
Dieu bon, qui changes toute perte en gain !Écrits divers, p. 389.
Ces lignes m'amenèrent à réfléchir à l'idée qu'une perte puisse devenir un gain. Je perçus avec clarté que ce qui semble être une perte selon l'optique de ce monde peut nous apporter un gain tangible. En effet, lorsque nous sommes forcés de cesser de dépendre des circonstances matérielles, nous comprenons la réalité spirituelle sous-jacente qui est à jamais intacte et irrévocablement bénéfique pour l'homme. A son tour, cette perspective spirituelle nous redonne confiance en la sollicitude divine. Elle nous aide à prendre des décisions avisées lorsque nous nous efforçons de surmonter un désastre.
Je vis aussi qu'en « perdant » mes craintes, mes incertitudes concernant la présence active de Dieu et toute pensée centrée sur moi-même, je « gagnais » la compréhension spirituelle et je démontrais ma domination. Dès lors, je priai afin que, pour chacune des personnes concernées, toute perte soit un gain.
Grâce à ces prières, je sentis que je pouvais trouver une solution satisfaisante sans intenter de procès ni à la commune ni au précédent propriétaire de la maison. Je résolus de rechercher une solution équitable, et non mon seul avantage. Je savais que je devais résister à la tentation de préconiser avec obstination une solution, afin de mieux percevoir la solution divine qui, je le savais, bénirait chacun. La Science Chrétienne m'avait appris à ne pas rechercher les biens terrestres, mais à m'efforcer de voir s'exprimer la loi divine.
Peu à peu, les réticences de la commune à procéder aux réparations diminuèrent. Le conseil municipal obtint une subvention fédérale prévue en pareil cas et dont il ignorait l'existence. Au bout de nombreux mois, on accepta même de m'indemniser.
Preuve supplémentaire que mes prières avaient été exaucées, je pus vendre la maison à un prix convenable à un entrepreneur capable d'effectuer lui-même les réparations nécessaires. La vente eut lieu au meilleur moment possible, juste quelques semaines avant mon mariage et mon installation dans une autre ville. De bien des manières, je découvrais comment une perte pouvait se transformer en gain. Et non seulement pour moi, mais pour la ville et pour mes voisins, qui possédaient maintenant près de chez eux une route stable et une maison qui ne risquait plus de s'effondrer.
D'un point de vue spirituel, le bien est impérissable. Nous pouvons faire l'expérience de cette vérité à chaque instant, même au milieu d'une catastrophe. Il peut être difficile d'affirmer la présence du royaume de Dieu lorsque nous sommes face à une grande perte. Il nous faudra peut-être nous tourner avec humilité vers l'Entendement divin comme nous ne l'avions encore jamais fait. Mais ce genre de prière nous fera toujours comprendre la leçon que nous donnent les circonstances. Nous découvrirons que la croissance spirituelle qui en résulte nous laisse dans une situation meilleure que la précédente.
Cela ne veut pas dire que Dieu nous envoie des catastrophes pour nous donner des leçons ! Les désastres ne sont jamais conformes à la volonté de Dieu, contrairement à ce que prétendent certaines croyances populaires. La volonté de Dieu est toujours bonne et les désastres n'ont aucune place dans Sa création. C'est pourquoi, en comprenant son irréalité absolue, nous pouvons surmonter tout désastre, toute difficulté et, ce faisant, acquérir une nouvelle conception de la sollicitude d'un Dieu qui est tout amour. L'Entendement, qui sait tout, n'a pas créé des mortels désarmés devant les caprices des forces terrestres. Il a créé l'homme à Son image, Il lui a donné la domination sur toute la terre, ainsi que nous l'apprend la Genèse. Voir Gen. 1:26, 27.
Face à une grande perte, il faut se détourner du tableau matériel pour s'attacher fermement à l'Esprit. C'est ainsi qu'on gagne la perspective spirituelle qui révèle l'amour de Dieu et la permanence de Sa création parfaite. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Si le disciple avance spirituellement, il fait des efforts pour arriver. Il se détourne constamment du sens matériel et porte ses regards vers les choses impérissables de l'Esprit. S'il est sincère, il prendra la chose au sérieux dès le début et avancera chaque jour un peu dans la bonne direction, jusqu'à ce que finalement il achève sa course avec joie. » Science et Santé, p. 21.
Il semblera paradoxal de croire qu'on puisse progresser, voire gagner quelque chose, lorsqu'on paraît avoir tout perdu. C'est pourtant là une des plus belles choses qui soient dans la vie d'un chrétien. En travaillant et en priant dans ce sens, on en conclut que rien de bon ni de réel ne peut jamais se perdre. Dans les circonstances difficiles, il nous est demandé de développer notre patience, notre confiance en Dieu, notre gratitude, notre désintéressement. Lorsque nous reconnaissons la perfection de la création et l'unité de l'homme avec Dieu, le bien, puisqu'il est Son image, nous démontrons la domination que Dieu donne à l'homme et faisons les progrès spirituels que nous attendons.
Ce que nous apprenons lorsque nous surmontons les désastres et la croissance spirituelle qui s'ensuit peuvent nous rendre davantage capables de suivre Christ Jésus en guérissant la maladie aussi bien que le péché. Lorsque nous avons rencontré de graves difficultés et que la prière nous a montré comment en sortir, nous acquérons la certitude que Dieu répond à tous nos besoins sans exception.