Dans Mon Enfance, les moniteurs de l'école du dimanche de la Science Chrétienne m'avaient très tôt enseigné les valeurs spirituelles et, à la maison, mes parents m'avaient appris à respecter de strictes normes morales. Cependant, devenue adulte, j'étais attirée par les romans et les images très explicites, au point d'en devenir presque esclave. J'étais aussi influencée par les théories qui voient dans la moralité une attitude démodée et excusent les actes immoraux, prétendant que des pratiques sexuelles variées ne représentent que des choix de vie différents. Comme je ne fréquentais personne à l'époque, et que j'avais bien l'intention de ne pas avoir de relations sexuelles avant d'être mariée, je ne voyais rien de mal à m'intéresser ainsi à la sensualité. Je ne me rendais pas compte à quel point mes pensées m'entraînaient vers la chute.
Qu'entendez-vous par là ? — La sensualité peut avoir un effet hypnotique. Lorsqu'on lui cède, lorsqu'on s'y abandonne, on s'enfonce dans un tel brouillard mental que les limites entre le bien et le mal paraissent confuses. Cet état d'esprit amène à faire des choses auxquelles on n'aurait jamais consenti en ayant la pensée claire.
Cela s'est-il passé ainsi pour vous ? — Oui. J'ai eu une liaison avec une amie. Nous ne l'avions pas prévue. Notre relation avait été différente au début. Je désirais échapper à la solitude. Cette liaison était un secret bien gardé, mais j'avais toujours peur que cela finisse par se savoir.
Je me sentais coupable, parce que je savais au fond de moi-même que toute activité sexuelle, en dehors des liens du mariage entre un homme et une femme, était contraire aux enseignements de Christ Jésus et de la Science Chrétienne. J'essayais cependant d'étouffer ce sentiment de culpabilité et de justifier mes actes, en me disant que notre relation n'était pas si condamnable puisque « nous nous aimions » et nous ne faisions qu'exprimer cet amour. Je n'en étais pas moins en proie à une terrible lutte intérieure et, dans mes moments de lucidité, je savais que je faisais quelque chose de mal. J'avais le sentiment que ma conduite n'était pas conforme à ma véritable nature spirituelle.
Pour certains, il s'agit là d'un conflit entre des tendances hétérosexuelles et des tendances homosexuelles. Était-ce le cas pour vous ? — C'était un problème d'identité, mais qui dépassait le cadre des préférences sexuelles. Je luttais surtout pour mieux percevoir mon identité spirituelle d'enfant de Dieu, pure et bonne, obéissant à Ses lois et non à l'appel des sens et des émotions.
Qu'est-il advenu de cette liaison ? — Je comptais y trouver joie et sécurité, mais c'était plutôt une vie tourmentée, avec des accès de colère et des injures causés par la jalousie et des sentiments possessifs. Mon amie me menaçait sans cesse de révéler la nature de nos relations à ma famille et à mes amis.
Combien de temps cela a-t-il duré ? — Quelques années, en fait. Mais la situation devenait de plus en plus insupportable. J'étais trop gênée pour parler à qui que ce soit du gâchis que je semblais avoir fait de ma vie. J'ai alors écrit à une praticienne que je ne connaissais pas, et elle a accepté de m'aider par la prière. Cette aide m'a fortifiée. J'ai cessé d'avoir des rapports physiques avec mon amie, et j'ai été en partie libérée de la dépendance affective qui me liait à elle. Mais elle ne pouvait se passer de moi.
J'ai interrompu le traitement par la Science Chrétienne à ce moment-là. Je ne me rendais pas compte que ma pensée avait encore besoin d'être corrigée et spiritualisée, que l'abandon des relations sexuelles n'était qu'un premier pas.
Pourriez-vous préciser ce point ? — J'étais toujours fascinée par la sensualité, et cela me rendait fragile face à la tentation.
Mon amie parlait avec regret du passé. Mon esprit était toujours un peu embrumé, et il n'a pas fallu plus de quelques mois pour que, la solitude aidant, nous retombions dans l'ancienne routine.
Mais je n'étais jamais véritablement heureuse. Ma perception spirituelle semblait émoussée et je ne faisais aucun progrès. J'ai souvent craint de perdre la raison et j'ai parfois souhaité mourir.
Recherchiez-vous l'aide de Dieu ? — Oui, par intermittence. Je me tournais vers la Bible et le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé. Mary Baker Eddy y écrit: « Le chagrin d'avoir fait le mal n'est qu'un seul pas vers la réforme et c'est le pas le plus facile. Celui qu'il faut faire ensuite, le grand pas qu'exige la sagesse, c'est celui qui met notre sincérité à l'épreuve savoir, la réforme. A cette fin, il nous faut faire face aux circonstances. La tentation nous engage à renouveler l'offense, et la souffrance qui s'ensuit est la conséquence de ce que nous avons fait. » Science et Santé, p. 5.
En quoi consiste pour vous la réforme ? — Elle implique que l'on purifie à fond ses pensées, ses mobiles et ses actes, c'est-à-dire qu'on les re-forme. Le moment est venu où je me suis sentie prête à le faire. Je ne désirais pas passer toute ma vie de cette façon, avec un sentiment de honte. Mon véritable désir était de progresser sur le plan spirituel et de suivre le cours de Science Chrétienne. J'avais une conscience aiguë de l'abîme qui séparait mon style de vie de la pureté de pensée la norme spirituelle des pensées et des actes que représente le cours.
Le progrès spirituel était donc votre but, votre mobile ? — Oui, mon but était de grandir sur le plan spirituel, d'obéir à Dieu. Je désirais être libérée de l'homosexualité, et je sentais que je pouvais être guérie, mais je n'avais ni le courage ni la force d'aborder la question avec mon amie, qui ne voyait pas les choses comme moi.
Je me suis mise à étudier la Science Chrétienne avec plus de sérieux et je me suis efforcée de mieux mettre en pratique ce que j'apprenais. Méditant l'article de Mary Baker Eddy « Des voies qui sont vaines », que l'on trouve dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, j'ai compris que j'avais été trompée par cette influence dégradante que la Science Chrétienne appelle magnétisme animal, cette croyance qu'il existe une force du mal opposée à Dieu, le bien. Mary Baker Eddy écrit dans son article: « Le magnétisme animal, dans sa progression vers le mal, séduit sa victime par des arguments invisibles et silencieux. Inversant les méthodes du bien et leurs appels silencieux à la santé et à la sainteté, il incite l'entendement mortel à des erreurs de pensée et induit à commettre des actes contraires aux inclinations naturelles. » Miscellany, p. 211.
Grâce à l'étude et à la prière, je suis devenue plus sage et plus vigilante sur le plan spirituel. J'ai compris que les pensées et les impulsions coupables ne naissaient pas dans ma conscience, et que j'avais toute autorité pour les rejeter. En réalité, je ne pouvais avoir d'autres pensées que celles qui venaient de Dieu, des pensées pures et saintes.
Quel a été le résultat de votre étude ? — L'attraction physique n'a plus été aussi forte. J'ai entrevu que mon identité réelle était l'image et la ressemblance pures de Dieu, et j'ai ressenti l'amour de Dieu.
Plusieurs mois se sont écoulés, et ma croissance spirituelle s'est poursuivie grâce à mes efforts sincères de plus en plus soutenus.
Mais j'ai connu aussi de sombres moments, parce que l'immoralité dans laquelle je vivais me semblait plus abjecte que jamais. Un jour, ma peine était presque insupportable, et j'ai ressenti le besoin de m'approcher de mon Père. Je suis allée prier à la salle de lecture de la Science Chrétienne.
Une de mes amies était de service ce jour-là. Au moment où elle allait partir, je lui ai demandé si je pouvais lui parler en tête à tête.
Était-elle au courant de votre liaison ? — Non. Elle m'a dit par la suite qu'elle n'avait rien soupçonné, bien qu'elle ait remarqué la domination exercée sur moi par mon amie.
Au début de notre conversation, mon angoisse était tout à fait perceptible. Mon amie m'a assurée de mon droit à être libérée de cette domination. « Tu ne peux savoir à quel point je désire être libre », lui ai-je répondu. Je n'avais jamais autant aspiré à une totale liberté. Mon interlocutrice a perçu tout à coup la nature du problème auquel j'étais confrontée. Elle ne m'a pas condamnée et a accepté, à ma demande, de m'aider par la prière, en me donnant un traitement spécifique par la Science Chrétienne. Et elle m'a demandé gentiment, mais avec fermeté, de prendre position.
C'était là une attitude pleine de compassion. — Oui, elle sentait que j'étais prête à être guérie. Son attitude était conforme à l'exemple que nous a donné Christ Jésus, notre Sauveur. Il pardonnait les péchés, mais il n'excusait pas, par des raisonnements, les fautes qui avaient été commises. Il ne se contentait pas non plus de passer l'éponge sur les erreurs passées. Il guérissait le péché ! Et il attendait de chacun qu'il joue un rôle important dans le pardon de ses péchés. Il dit un jour: « Va, et ne pèche plus. » Jean 8:11.
Parfois, les gens parlent d'un tournant décisif dans le combat qu'ils mènent pour surmonter une tentation. Étiez-vous arrivée à ce point ? — Tout à fait. A partir de ce moment, je me suis sentie moins seule et moins angoissée. Au début, je désirais surtout guérir des troubles émotionnels qui résultaient de notre liaison, mais j'ai vite compris ce qu'avait voulu dire mon amie Scientiste en me demandant de prendre position. J'ai eu le courage de dire à mon amie que nous n'aurions plus de rapports sexuels. Elle a fort mal pris la chose, et les tensions se sont accrues. Mais je me suis sentie beaucoup plus libre. Je n'avais désormais plus aucun désir d'avoir des relations physiques avec une femme, et je savais que je devais aussi rester pure dans mes rapports avec les hommes. J'ai pris la ferme décision de ne plus avoir aucune relation sexuelle en dehors du mariage.
J'ai prié et étudié la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy chaque jour. J'étais aussi très réconfortée de lire, dans les périodiques de la Science Chrétienne, des articles et des témoignages qui traitaient de la moralité.
La prière m'a fait comprendre que je n'étais pas à la merci des sollicitations du corps. La Science Chrétienne nous apprend que l'homme est créé à la ressemblance de l'Esprit, non de la matière. Ses sentiments et ses élans véritables viennent de l'Esprit. La matérialité, les caractéristiques physiques ne dominent pas la véritable nature de l'homme. C'est Dieu, l'Esprit, qui nous gouverne. En priant avec persévérance et en prenant toujours position avec fermeté, j'ai réussi à triompher de suggestions mentales très agressives, qui essayaient de m'attirer vers d'autres formes de sensualité.
Je ressentais une pureté et une liberté nouvelles, et cela se voyait. J'étais rayonnante, débordante de joie. A mesure que je comprenais la totalité du pouvoir de Dieu et que j'apprenais à distinguer le mal de la personne, à voir qu'il ne fait pas partie de l'enfant de Dieu, je sentais mieux que Dieu gouvernait ma vie.
Au cours des mois suivants, alors que je continuais de prier, de nouveaux progrès et d'autres changements se sont manifestés dans tous les domaines de ma vie. La solitude et le besoin que l'on s'occupe sans cesse de moi ont disparu lorsque j'ai senti la présence et la sollicitude protectrices de l'Amour divin. Je suis devenue plus forte dans de nombreux domaines, plus avisée, plus capable. J'ai découvert la perfection qui avait, en réalité, toujours été mienne, puisque je suis l'enfant de Dieu.
Des changements dans ma manière de penser, d'agir et de parler se sont produits tout naturellement. La sensualité a cessé de me fasciner. Un an après avoir pris position pour la pureté, j'ai senti qu'il était temps de demander à suivre le cours de Science Chrétienne, et j'ai été acceptée. Lorsque le cours a commencé, quelques mois plus tard, je me suis rendu compte de l'importance de cette étape pour mes progrès spirituels; je n'aurais pas pu la franchir auparavant. J'ai fait part des détails de ma guérison à mon professeur, qui s'en est réjoui avec moi.
L'obéissance à Dieu a amené une joie indicible dans ma vie. Cette guérison a aussi béni mon amie: à présent, elle respecte tout à fait ma prise de position et a elle-même pris des décisions afin de modifier sa façon de vivre.
Que diriez-vous à quelqu'un qui se trouve aux prises avec une situation similaire ? — Vous pouvez être tout à fait libre, pour toujours. Si vous vous adressez à Dieu de tout votre cœur, Il vous guidera vers le recours dont vous avez besoin. C'est Dieu qui vous a créé, et Il vous a donné la domination. La sensualité et un attachement personnel n'ont aucun pouvoir sur vous. Il n'est jamais trop tard pour être guéri, et aucune situation n'est si confuse qu'elle ne puisse être démêlée par l'Amour divin.
Le juste se réjouit en l'Éternel
et cherche en lui son refuge,
tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
Psaume 64:11
