L'Entendement, Dieu, ne connaît que la perfection. Si seulement nous exprimions toujours cette perfection dans nos églises, quelle œuvre de guérison n'accomplirions-nous pas !
Et si se commettent des erreurs ? Eh bien, nous pouvons exprimer la miséricorde, envers nous-mêmes comme envers les autres, jusqu'à ce que nous ayons acquis l'évidence de la perfection de l'Entendement.
Il est pourtant des gens, parmi nous, dont on dit parfois: « Il ne supporte pas “volontiers les insensés”. » II Cor. 11:19. Ce sentiment de supériorité, ce mépris intellectuel, constitue une entrave au développement des individus comme à celui de notre Église. Cet état d'esprit donne de la réalité aux erreurs, au lieu de n'accepter comme vraie que la perfection spirituelle. Il ne tient aucun compte du conseil du Psalmiste: « Observe celui qui est intègre, et regarde celui qui est droit; car il y a une postérité pour l'homme de paix. » Ps. 37:37. Cependant, la miséricorde peut guérir même cette dureté de cœur.
La miséricorde, cette qualité chrétienne, nous aide à voir, en chaque individu, l'homme spirituel et parfait. Elle obéit à la Règle d'or: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. » Matth. 7:12. Comprendre la miséricorde nous fait percevoir la profonde sagesse de Mary Baker Eddy lorsqu'elle écrit: « C'est une règle en Science Chrétienne de ne jamais répéter l'erreur, à moins que cela ne devienne nécessaire pour mettre la Vérité en évidence. » Écrits divers, p. 346.
La miséricorde, c'est la tendresse avec laquelle Christ Jésus tendit la main à Pierre comme celui-ci sombrait, alors qu'il essayait de marcher sur les flots pour rejoindre le Maître. Jésus lui fit remarquer son erreur: « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », mais il n'abandonna pas son disciple. Il ne l'enfonça pas non plus davantage dans l'eau par une condamnation qui n'aurait pas manqué de le noyer, au lieu de lui montrer comment marcher.
Jésus lui saisit la main. Il alla avec Pierre jusqu'à ce que tous deux fussent en sécurité dans le bateau. C'est alors seulement que les eaux se calmèrent. Voir Matth. 14:22–32.
Peut-être Pierre avait-il besoin d'une expérience semblable pour sentir le pouvoir de l'Entendement, et Jésus le laissa faire son expérience. Sans aucun doute, cela aida Pierre à comprendre plus à fond le moi spirituel de Jésus. Par la suite, Pierre put affirmer: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », ce à quoi Jésus répondit: « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église... » Matth. 16:16, 18.
Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, Mary Baker Eddy donne l'explication suivante: « En d'autres termes, Jésus se proposait de fonder sa société, non sur le Pierre personnel en tant que mortel, mais sur la puissance de Dieu sur laquelle reposait la confession que fit Pierre du vrai Messie. » Science et Santé, p. 138.
Jésus recommanda aux autres de pratiquer la miséricorde. Lorsqu'il fut critiqué par les pharisiens qui aimaient sûrement la loi mais en comprenaient mal l'esprit, il répondit ainsi: « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Matth. 9:12, 13.
Si nous exprimons, un peu ou beaucoup, le pouvoir chrétien de la miséricorde, nous fortifions l'Église du Christ, Scientiste. Et où trouverons-nous de meilleurs sujets que les membres de notre église, pour commencer à exercer notre miséricorde ?
Mais quelle est notre réaction si l'ensemble des membres, le conseil exécutif ou un comité de notre église filiale prend une décision à laquelle nous sommes opposés, une décision qui paraisse annuler des heures de travail, une décision qui nous retire un poste important pour nous en donner un autre qui le semble moins ?
Donnons-nous notre démission et refusons-nous un nouveau poste ? Souffrons-nous dans notre amour-propre ? Nous laissons-nous gouverner par des sentiments de déception et par la volonté humaine au point d'exprimer de l'amertume et de la colère ?
Tout cela est impossible si nous exerçons la miséricorde.
Ces paroles d'Osée auxquelles Christ Jésus fit allusion: « Car j'aime la [miséricorde] et non les sacrifices » Voir Osée 6:6., calment la tempête du moi.
Même lorsque nous confrontent les pires effets de l'erreur, nous pouvons malgré tout être bons. Pour être miséricordieux en de telles circonstances, il nous faut nous tourner vers Dieu et apprendre davantage la compassion chrétienne.
Christ Jésus exprima pleinement cette qualité, la miséricorde, lorsqu'il pardonna à ceux qui le crucifièrent et s'inclina devant la nécessité du crucifiement. Il le fit, car il comprenait que c'était pour lui le moyen de prouver aux autres la réalité de la vie éternelle. Sa soumission démontra un fait capital pour toute la race humaine: la miséricorde de l'Amour exprimée pleinement détruit la prétention qu'a l'erreur de triompher de la vie. Aurait-il pu exprimer plus grande miséricorde envers ses ennemis comme envers ses disciples ?
Nous pouvons de même faire preuve de compassion alors qu'une erreur est en train d'être rectifiée ou une leçon apprise. Une telle attitude de miséricorde n'a rien à voir avec de la suffisance. Il n'y entre point non plus de ressentiment. Bien au contraire, tous peuvent progresser dans la compréhension de la miséricorde, même si une personne seulement reconnaît qu'en réalité, seule la volonté de Dieu gouverne.
Chacun de nous a le privilège de continuer à travailler et à prier jusqu'à ce que la preuve de la perfection de l'Entendement devienne évidente et soit acceptée. Ou encore, si l'Entendement nous retire d'une situation discordante, nous pouvons laisser ceux qui s'y trouvent travailler à leur propre salut.
Nous n'attachons pas une erreur à l'identité ou au caractère d'une personne. Cela concéderait de la réalité à l'erreur, une réalité qu'elle ne possède pas. La miséricorde exige que nous discernions, au travers de chaque forme de l'erreur, la perfection de l'Entendement. Ce faisant, nous traitons l'erreur pour ce qu'elle est en réalité: rien. Ce n'est ni « M. Dupont » ni « Jeanne ». L'erreur n'est qu'une fausse croyance mortelle entretenue à l'égard de la perfection de Dieu et de Son idée parfaite, l'homme, croyance qui est à corriger.
Et tout en travaillant pour parvenir, par des moyens spirituels, à des solutions pour notre Église, nous apprenons à nous aimer les uns les autres. Nous apprécions nos points forts et nous remplaçons les faiblesses — que nous les percevions en nous ou chez les autres — par des vérités chrétiennes. Nous trouvons ainsi l'harmonie par notre exercice actif de la miséricorde, et notre Église acquiert la réputation d'être une Église qui guérit !
Notre Leader, Mary Baker Eddy, écrit: « Examinés à la lumière de la Science divine, les mortels présentent plus qu'on ne discerne à la surface, puisque les pensées inverties et les croyances erronées sont forcément des contrefaçons de la Vérité. La pensée est empruntée à une source plus élevée que la matière, et, inversées, les erreurs servent de poteaux indicateurs guidant vers l'unique Entendement, où toute erreur disparaît dans la Vérité céleste. » Science et Santé, p. 267.
Si des erreurs se produisent, nous savons alors quoi faire: renverser ces erreurs. Ce faisant, l'occasion nous est donnée d'apprendre et d'exprimer plus de miséricorde, plus de modération, plus de patience, plus de gentillesse, plus de compassion. Nous progressons, non seulement dans notre façon d'exprimer ces qualités dont la source est l'Amour, mais aussi dans notre compréhension de l'Amour divin lui-même.
Il se peut aussi que l'Amour nous révèle la nécessité d'être miséricordieux envers nous-mêmes. Il se peut que le Christ nous montre que c'est notre propre pensée, et non celle d'autrui qu'il faut corriger. Mais là où la correction s'effectue dans un esprit chrétien de miséricorde, l'Amour devient plus réel pour tous. Et l'Amour est à la base de la guérison qui se produit lorsque la perfection de l'Entendement devient plus apparente.
Oui, soyons miséricordieux envers nos frères, membres de nos églises, et envers nous-mêmes. Nous pouvons alors mieux aider les pécheurs et les malades à trouver l'Amour, leur vrai Médecin. Nous suivrons notre Leader, comme elle-même suit le Christ, et reconnaîtrons plus largement l'Église Universelle et Triomphante qu'il nous est donné d'exprimer.
