Lorsque récemment un Africain me demanda si la Science Chrétienne pouvait guérir une déchirure dans une aura, j’eus la certitude que c’était possible. Je ne savais pas comment une aura pouvait se déchirer, ni même exactement ce que pouvait bien être une aura. Mais je sais que la Science Chrétienne guérit, si bien que je pus le rassurer sans risque de me tromper.
Le jeune homme m’expliqua alors qu’on lui avait appris — et il le croyait — que chacun de nous est entouré d’une aura qui le protège contre le mal, comme une sorte d’armure mentale. J’en conclus qu’elle différait de l’aura psychique qui définit, dit-on, l’état physique et mental d’une personne. L’aura du jeune homme semblait quelque peu fragile car, me dit-il, une force mauvaise venait fréquemment la déchirer. Celui dont l’aura aurait été déchirée se trouverait sans défense contre les esprits mauvais qui pourraient alors pénétrer à leur guise. Pis encore, il ne connaissait aucun moyen de réparer une aura déchirée.
Je ressentis à l’égard de ce jeune homme une profonde compassion et je lui expliquai que tout ce qu’il m’avait dit n’était qu’une fausse croyance, et que rien de tout cela n’était possible ou vrai. Je ne réussis pas à le convaincre. Il avait cru ces choses toute sa vie et avait vu des preuves innombrables de la nécessité d’avoir une aura intacte. Quand je lui fis remarquer gentiment qu’il était, comme bien d’autres, victime de la superstition, il se mit en colère: il était, en effet, cultivé. Finalement, je cessai d’argumenter avec ces fausses croyances et à leur propos; au lieu de cela, je commençai à lui expliquer la nature de Dieu et la relation de l’homme à Dieu.
Ouvrant la Bible, je lui montrai l’endroit où il est écrit: « Dieu est amour. » I Jean 4:8. L’Amour peut-il vouloir créer une force mauvaise destructrice ? Existe-t-il deux pouvoirs, le bien et le mal ? Le bien peut-il vouloir créer le mal, ou, en l’occurrence, le mal peut-il vouloir créer le bien ? Il faut que l’un ou l’autre soit faux. Les deux ne peuvent être vrais en même temps. J’expliquai que la Science Chrétienne révèle que Dieu est le bien infini, l’Esprit omniprésent, l’Amour omnipotent. L’homme est entièrement spirituel, à jamais parfait, l’enfant de l’Amour. Il est protégé par son Père-Mère céleste, à tout moment.
« Alors, d’où vient le mal ? » demanda-t-il. Je lui dis que plus nous apprenons à connaître Dieu et Sa bonté infinie, plus nous comprenons clairement que le mal ne vient de nulle part et pouvons le prouver par la guérison. C’est une illusion, une suggestion hypnotique. Le mal est une croyance selon laquelle il existe un autre entendement, un pouvoir distinct de Dieu, le bien.
Le jeune homme n’était pas disposé à accepter l’irréalité de ces esprits mauvais: ils lui semblaient, en effet, très réels. Je suis sûre, toutefois, que notre conversation l’a béni. L’infinité de l’Amour dont nous avons parlé constitue une protection qui ne peut jamais être déchirée ni envahie par le mal. Notre conversation me fut aussi certainement très profitable, car elle m’incita à m’examiner moi-même et à examiner mes propres croyances avec un regard neuf.
Je pouvais aisément traduire les propos du jeune homme dans mon propre langage. Ce qu’il appelait une aura — sa protection contre le mal — je pouvais l’identifier avec ma compréhension de la Science Chrétienne. Ce qu’il appelait esprits mauvais, je l’appelais croyances mortelles. Mais les croyances que j’entretenais différaient-elles vraiment de ses esprits mauvais? Non, car Mrs. Eddy déclare, se référant à l’œuvre de guérison de Christ Jésus: « Jésus chassait les esprits mauvais, ou fausses croyances. » Science et Santé, p. 79.
Je commençai alors à être reconnaissante, comme jamais auparavant, pour les enseignements de la Science Chrétienne concernant l’irréalité du mal. Tout ce qui diffère du bien n’est qu’une idée fausse et nous pouvons prouver ce fait scientifiquement. La Science Chrétienne guérit en corrigeant les croyances matérielles, grâce à la compréhension spirituelle. Que la superstition ou d’autres erreurs puissent revêtir de nombreuses formes — maladie incurable, fracture des os, foyer désuni, ou même aura déchirée — ce n’est vraiment pas là ce qui importe le plus. Ce qu’il nous faut comprendre, c’est que Dieu, le bien, ne les a jamais créés.
Je me demandai alors: d’où viennent ces croyances trompeuses ? Où est la brèche par laquelle elles peuvent entrer dans ma conscience ? Est-ce que je crois que ma compréhension de la Science Chrétienne peut être déchirée ? Si oui, qui provoque la déchirure ? La réponse fut immédiate: le magnétisme animal, terme utilisé en Science Chrétienne pour désigner le mal.
Mais jamais, sur aucun point, les enseignements de la Science n’accordent de pouvoir, de substance ou de réalité au magnétisme animal. Ils expliquent et démasquent le néant du mal. Puisque Dieu est l’Entendement infini, le magnétisme animal doit être faux, irréel. Je poussai un soupir de soulagement: le parallèle possible entre mes croyances et celles du jeune homme s’errêtait là. Après tout, il n’y a rien de dangereux dans une force mauvaise appelée magnétisme animal, une fois que l’on a réalisé que ce n’est ni une force ni le mal, mais seulement une supposition mesmérique, et que l’on en tire les conséquences dans sa propre vie.
Supposez alors qu’un Scientiste Chrétien ait la tentation d’être effrayé par un problème physique. L’ « esprit mauvais », en l’occurence la spéculation sur la nature du mal, lui suggère, par exemple, qu’il présente les symptômes d’une maladie mortelle. Alors, si quelqu’un lui disait: « N’ayez pas peur, la seule chose qui ne va pas chez vous, c’est une aura déchirée; courage, elle peut se raccommoder », il serait sans nul doute surpris. Cependant, une maladie à l’issue fatale et une aura déchirée sont identiques en ce qu’elles sont toutes deux des croyances dans la réalité et le pouvoir du mal. Ni l’une ni l’autre ne sont vraies.
Peu d’entre nous accepteraient aisément qu’on les taxe de superstitieux. Dans notre immense majorité, nous ne croyons pas que nous avons une aura, et à plus forte raison une aura déchirée ou mutilée. Et, cependant, nous agissons souvent comme si nous le croyions. Chaque fois que nous acceptons comme nôtre toute notion qu’il y a un pouvoir en dehors de Dieu, nous admettons une superstition sans le savoir. Chaque fois que nous ajoutons foi à la suggestion mesmérique qu’il existe quelque chose d’autre qu’un Dieu parfait et Sa création, l’homme parfait, nous avons ouvert une brèche dans notre conscience par où les « esprits mauvais », ou fausses croyances, peuvent entrer. Mais notre Leader, Mrs. Eddy, nous donne cette explication: « La Science divine de l’homme forme un seul tissu d’harmonie sans couture ni déchirure. La simple spéculation ou superstition ne s’approprie aucune partie de la robe divine, tandis que l’inspiration restitue intégralement la robe de justice du Christ. » Ibid., p. 242.
L’inspiration ! L’inspiration nous élève au-dessus des illusions mesmériques du mal. L’inspiration nous restitue chaque partie de notre « robe du Christ ».
Aussi veillons à ce que notre conscience soit toujours remplie d’inspiration. Car, après tout, c’est un moyen de guérir la croyance selon laquelle nous avons une aura, soit intacte, soit déchirée.
