Pendant mon enfance, la Science Chrétienne eut sur notre grande famille une influence stabilisante faisant régner la santé, une bonne entente et, mieux que tout, une amitié avec des Scientistes qui consacraient leur vie à servir cette Cause curative en travaillant dans une filiale de l’Église du Christ, Scientiste.
Plus que je n’en avais conscience à ce moment-là, cet humble et constant dévouement des membres envers Dieu, et le fait qu’ils vivaient les enseignements de la Science dans notre localité influencèrent profondément ma conception de l’engagement spirituel. Grâce à l'exemple de leur désintéressement et de celui de ma grand-mère, qui était praticienne de la Science Chrétienne, j'appris de bonne heure l'importance de servir l'Église et la joie inévitable qui s'ensuit.
Quand j'eus l'âge d'aller à l'université, nous n'avions pas de grands moyens dans la famille. Cependant je sus sans l'ombre d’un doute que Dieu prenait soin de tout dans tous les domaines. Et Il le fit. Une bourse généreuse pour des études de musique, un emploi sur le campus et un poste d'organiste pourvurent amplement à mes besoins financiers et me maintinrent joyeusement occupée.
Avant la fin de mes derniers examens, on m’offrit un contrat d'enseignement — autre preuve de l'amour incessant de Dieu. Il n’y avait pas d'église filiale dans cette nouvelle localité, et pendant bien des mois, je ne connus personne étudiant cette Science. Le résultat fut que ma propre étude s'approfondit et que je dépendis davantage des Leçons bibliques indiquées dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. J'appris à chérir les périodiques comme des compagnons solides, riches en inspiration spirituelle, que je pouvais consulter et dans lesquels je pouvais avoir confiance, et je m'appuyai sur The Christian Science Monitor pour conserver des vues larges et claires.
Trois ans plus tard, je me mariai et acquis du même coup une famille. La difficulté de fonder un foyer avec mon mari et sa petite fille, tous deux ayant des relations très étroites, exigeait une maturité spirituelle pour reconnaître la base véritable de concepts tels que « l'identité », « la parenté » et « la famille ».
J'appris petit à petit à subordonner un sens mortel du moi et de la maternité à l'unique Parent véritable, l'Entendement divin. Quand des proches soucieux offraient leurs conseils sur la façon d'élever les enfants, je cessai d'avoir du ressentiment envers leur comportement bien intentionné, et au lieu de cela, je corrigeai le concept que j'avais d’eux en reconnaissant qu’en réalité chaque individu est une idée de Dieu intelligente et pleine d'amour.
Cette période d'épuration du comportement et de spiritualisation des concepts se poursuivit avant et après la naissance de notre fils. Entremêlées avec les satisfactions et les activités animées de notre famille croissante, il y eut des guérisons de sensibilité extrême, d'émotivité et d'impatience. Quand ces défauts mortels furent remplacés par la grâce, la sérénité et la considération pleine d'amour, qualités qui sont plus proches du Christ, une éruption inquiétante disparut de la peau du bébé.
Quand mon mari s'engagea dans l'armée, nous connûmes à nouveau la sollicitude affectueuse de Dieu. Après avoir loué notre maison du Midwest d’une façon satisfaisante, nous avons trouvé rapidement un appartement idéal à New York. J’y ai bénéficié de tout l'enrichissement apporté par les services du dimanche et les réunions de témoignage du mercredi soir, les conférences sur la Science Chrétienne et les Salles de Lecture. Je saisis les occasions de me développer spirituellement. C'était comme la lumière brillant à travers un prisme qui tourne sur lui-même, étendant et approfondissant mon concept de l'Église.
Très peu de temps après, je suivis le cours de Science Chrétienne, et après m'être préparée à devenir membre de l'église filiale, je présentai ma demande d'admission. Coïncidant pour ainsi dire avec mon rendez-vous avec le comité de réception des membres, on offrit un poste à mon mari dans notre état natal du Midwest. Ce poste l'attirait, et son officier supérieur l'encouragea à l'accepter. Au début, cependant, je fus déçue, car cela contrariait mon désir d'avoir une activité plus grande dans une église filiale en en devenant membre. Toutefois les leçons apprises précédemment sur la grâce m'aidèrent à me débarrasser de ces sentiments négatifs et d’une vision étroite, me permettant de faire entièrement confiance à la sagesse infinie de Dieu.
Je trouvai un grand réconfort dans les paroles de Mrs. Eddy sur les bienfaits de ce qui semble tout d'abord être un revers (Science et Santé, p. 266): « Lorsque viendra cette heure de développement, même si vous vous attachez à un sens de joies personnelles, l’Amour spirituel vous contraindra d'accepter ce qui favorise le plus votre développement. »
Notre retour dans le Midwest m’encouragea à étudier plus à fond et me rendit avide de comprendre la réalité, ou la Science de l’être. J’explorai la Bible et le livre d'étude de la Science Chrétienne, utilisant les Concordances et le dictionnaire pour étendre ma compréhension de Dieu, de la Vie, et de l’univers de Sa création. Cette recherche spirituelle apporta les fruits que Mrs. Eddy promet dans Science et Santé (p. 66): « Chaque stade successif d'expérience révèle des vues nouvelles de bonté et d'amour divins. »
Pas à pas, le désir spirituel se transforma en la conviction que l'intelligence et l'Amour divins gouvernent toutes les affaires humaines, car Dieu, l'Entendement divin, est Tout-en-tout. Cela m'apporta la paix et l'expectative du bien et la prise de conscience qu’un Dieu toujours agissant exige de l'homme, Son idée pure, qu’il exprime l’activité infinie. Je vis qu’une mission utile était mon droit divin.
Quelques semaines après, on m’offrit le poste de représentante du Christian Science Monitor et je me mis à le répandre largement. Maintenant, la promesse de Dieu contenue dans Ésaïe devenait vivante (43:19): « Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d’arriver: Ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude. »
Cette activité satisfaisante harmonisa non seulement ma vie, mais ouvrit également la voie pour que se tiennent chez nous des services de la Science Chrétienne et une École du Dimanche; il était évident que la semence de la Vérité prenait racine et croissait aussi dans la pensée des autres. Cette entreprise parsemée de difficultés, menée de concert avec ceux qui aimaient la Science et désiraient la faire connaître, aboutit à l'ouverture d’un lieu public de réunion quand s’est élargie notre compréhension de l'unique Eglise véritable, à la structure spirituelle.
Ce « stade d'expérience », le dernier en date, est dû à la reconnaissance que l'homme, reflétant le Dieu infini, est pour toujours libre et n’est jamais fixé à un lieu ni attaché à des possessions ou à son environnement matériels. La vente facile de notre maison et des meubles dont nous n’avions pas besoin fut une preuve de ce fait — bénissant ceux qui avaient besoin de ces choses et simplifiant notre style de vie.
Je suis chaque jour reconnaissante de cette paisible transition, et je la reconnais comme étant l'évidence du bien abondant que l'homme a hérité de Dieu, le grand Dispensateur qui promit à Abraham (Gen. 13:15): « Tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. »
Le fait d'être membre de notre église filiale me donne une occasion des plus satisfaisantes d'apprendre, et je considère ce service comme vital pour ma croissance spirituelle. J'attribue tous ces bienfaits, y compris le bien-être physique et le bonheur de notre foyer, à Dieu, qui Se manifeste à l'infini ainsi que l'enseigne la Science Chrétienne.
Reno (Nevada), U.S.A.
    