Aussi surprenant que cela puisse paraître pour les Scientistes Chrétiens, certaines personnes considèrent la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) comme une forme de fuite ou d'auto-illusion. Toutefois il y a un monde entre les diverses formes de manipulation de la pensée, la force de volonté, la pensée positive d'une part, et d'autre part la percée de la révélation qui a illuminé la mission de Christ Jésus et rendu possible son œuvre de guérison, ainsi qu'elle s'exprime aujourd'hui dans la Science Chrétienne.
Lorsqu'on voit ce qui se passe aujourd'hui, il ne fait aucun doute que l'esprit humain est particulièrement disposé à s'illusionner. Ainsi que Mary Baker Eddy l'écrit: « ... l'entendement mortel est susceptible de croire n'importe quoi. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 419. Mais un état d'hypnose que l'on provoque soi-même est tout à fait différent de la découverte de la réalité éternelle et divine et des lois spirituelles du Principe divin ou Vérité. Cet état est radicalement différent de la démonstration de ces lois dans la guérison et la régénération telles que les pratiquaient le Maître et ses premiers disciples et telles que les pratiquent les Scientistes Chrétiens aujourd'hui.
Les systèmes actuels de manipulation de la pensée ont pour point de départ l'entendement humain et s'appuient sur le pouvoir de l'entendement humain. Ils se fondent sur l'hypothèse que la pensée est le produit de la matière organique, même lorsqu'un certain pouvoir est attribué à des influences mystiques ou psychiques supposées. La Science Chrétienne a pour points de départ un Dieu infini, l'Esprit, l'Amour, le Père dont parlait Christ Jésus, l'Entendement infini, ainsi que la définition de la réalité et de la conscience comme étant totalement spirituelles, par contraste avec un univers et un homme physiques.
Les gens sont souvent peu disposés à attribuer à Mrs. Eddy le mérite de la découverte de la Science de la réalité, réalité qui est fondamentalement différente de l'univers de la matière. Des comparaisons simples peuvent, toutefois, nous aider à toucher le cœur de la question. Par exemple, le champ magnétique terrestre a existé de tout temps, pourtant les gens furent incapables d'en percevoir l'existence jusqu'à ce que leurs sens physiques eussent été affinés par des instruments — en l'occurence, il suffisait de mettre au point une simple aiguille en fer aimantée, équilibrée pour pouvoir se tourner vers le pôle magnétique de la terre, en d'autres termes, une boussole.
Voici un exemple plus frappant encore. L'air est rempli d'ondes électromagnétiques traduisibles en musique, en voix humaine et en toutes sortes d'images visuelles. Néanmoins, nous n'avons pas conscience de ces ondes ni des informations qu'elles véhiculent tant que nos sens ne sont pas renforcés par un récepteur de radio ou de télévision.
On pourrait ici établir un certain parallèle avec l'aveuglement dont font preuve les hommes à l'égard des réalités, des vérités et des lois spirituelles. Les sens physiques ne témoignent nullement de ces réalités. Celles-ci ne peuvent être ni vues, ni touchées, ni pesées, ni mesurées. La pensée mortelle, à la différence du sens spirituel, est incapable de percevoir leur existence. Néanmoins, au cours des âges, ces réalités ont été perçues de plus en plus clairement par ceux dont la pensée était d'une spiritualité telle qu'ils furent capables de maîtriser les sens physiques et d'employer les sens spirituels de l'homme, que les mortels laissent si souvent en sommeil. La perception inspirée des prophètes, le fait que certains aient pris conscience de la magnifique lumière du Christ, ainsi que la découverte et la démonstration en Science Chrétienne des lois ou Science de la réalité spirituelle, en sont des exemples.
Christ Jésus était un réaliste. Il comprenait notre Père céleste, le créateur de tout. Il connaissait et comprenait le royaume des cieux et enseigna à l'humanité la nature de ce royaume. Il percevait et saisissait les merveilles de la création de Dieu. Non seulement il témoigna de ces réalités, mais ses œuvres de guérison remarquables confirmèrent le bien-fondé de la vérité qu'il enseignait et prouvèrent que comprendre les lois de la vérité avait une dimension pratique.
Outre la profondeur et la pureté de sa compréhension sans pareille de Dieu, le Maître faisait preuve de réalisme dans ses relations humaines. Il mit en lumière, décrivit et dénonça les tendances pécheresses de l'entendement humain. Face aux pires éléments de l'entendement charnel, à ses instincts les plus haineux, les plus envieux et les plus meurtriers, Christ Jésus fit front, et grâce au pouvoir spirituel, il triompha de chacune de ces provocations, y compris de la mort. Grâce à la pureté de sa compréhension de ce qui est réel aux yeux de Dieu, il démontra que de telles provocations n'ont pas de fondement et qu'on peut donc en prouver l'irréalité.
Mrs. Eddy était, elle aussi, une réaliste. Alors qu'elle était à toute extrémité — à un moment qui fut aussi celui d'une humilité extrême — elle saisit, dans une vision pénétrante, les réalités spirituelles de la véritable création de Dieu. Elle découvrit, ainsi qu'elle nous le dit, « que tout l'être réel est en Dieu, l'Entendement divin, et que la Vie, la Vérité et l'Amour sont tout-puissants et toujours présents; que le contraire de la Vérité — appelé erreur, péché, maladie, infirmités, mort — est le faux témoignage du faux sens matériel, de l'entendement dans la matière; que ce faux sens fait naître, en croyance, un état subjectif de l'entendement mortel que ce même prétendu entendement nomme matière, excluant ainsi le vrai sens de l'Esprit. » Ibid., p. 108.
Ainsi, Mrs. Eddy atteignit une vue réaliste non seulement de ce qui est vraiment réel, c'est-à-dire la création infinie de l'Esprit ou Entendement, mais aussi de ce qui, de façon tellement mensongère, apparaît comme étant réel à l'entendement humain qui se trompe lui-même. Mrs. Eddy était réaliste dans sa perception des multiples erreurs de l'entendement charnel aussi bien que de l'artifice et de la perversité de ce dernier. Au cours des nombreuses années où elle fut leader religieux, elle rencontra, tant chez ses amis que chez ses adversaires, les traits les plus grossiers et les plus malfaisants de l'entendement humain et elle les affronta sans défaillance, avec courage et détermination, par le pouvoir spirituel. Mrs. Eddy ne fuyait pas et elle ne se prélassait pas non plus, tranquille, oisive et béate, au soleil de la Vérité. Elle agissait, elle était un leader spirituel inspiré, un juge de la nature humaine d'une perspicacité exceptionnelle et, par-dessus tout, un serviteur humble et courageux du Très-Haut.
Nous pouvons bien, nous aussi, nous permettre d'être des réalistes au vrai sens scientifique du terme. Les bouleversements terribles de ce siècle, les immenses défis collectifs qui se mettent en place sous nos yeux, les découvertes dans des domaines tels que la physique, la chimie et la génétique, dont l'aspect destructif nous inquiète, les tensions exceptionnelles qui se font sentir dans tant d'existences personnelles, tout cela nous clame aux oreilles la nécessité du réalisme spirituel. Nous devons réfléchir, agir et voir de façon inspirée; nous devons mettre en pratique les lois spirituelles invincibles de la Vérité et de l'Amour par la prière, la guérison et la démonstration. Rien d'inférieur à la Science de l'Entendement infini ne peut cerner les éléments les plus dépravés de l'entendement humain et les maîtriser, puis les détruire.
L'occasion de servir s'offre à nous ainsi que les moyens de la mettre à profit. Comme l'écrit Mrs. Eddy: « La réalité grandiose du fait que l'homme est la vraie image de Dieu, non point déchu ni inverti, est démontrée par la Science Chrétienne. C'est parce que l'ordre si précieux du Christ: “Soyez donc parfaits”, est justifié, qu'on verra la possibilité de s'y conformer. » Christian Science versus Pantheism, p. 11.
