Dans les débuts de mon étude de la Science Chrétienne, je tombais fréquemment malade et rencontrais des hauts et des bas, passant successivement de l'exaltation à la dépression. Cela me déconcertait parce que je savais qu'un Scientiste Chrétien devrait exprimer la joie et la santé de façon continue. J'hésitais à parler à d'autres des bienfaits curatifs de la Science Chrétienne à cause de mon piètre exemple personnel. Et cependant, j'essayais d'être un membre actif d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, ce qui était le fait, me semblait-il, d'une conduite bonne et intègre.
Qu'est-ce qui n'allait pas ? Tandis que je priais pour avoir une réponse, il me vint un jour à la pensée que mon enthousiasme pour la Science Chrétienne se concentrait essentiellement sur l'engagement extérieur plutôt que sur le don de soi. Préoccupé davantage par les multiples activités d'église que par la quête de l'intégrité et du progrès spirituels, je m'étais considéré comme un mortel s'efforçant d'atteindre un idéal personnel de bonté, au lieu de me consacrer à être ce que l'homme est réellement: le reflet de Dieu, le bien infini. Il devint alors clair pour moi que ce bien devait s'exprimer à chaque instant dans toutes mes activités, plutôt que d'être réservé uniquement aux tâches d'église. Bien que les activités extérieures des membres d'église constituent une aide nécessaire et inestimable pour le progrès de la Science Chrétienne et la croissance spirituelle individuelle, je réalisai que ces activités ne devraient pas être tenues pour une fin en soi. La vraie mesure de notre loyauté se trouve dans notre dévouement au Christ guérisseur, grâce à la conscience et à la démonstration de la Vérité et de l'Amour divins.
La compréhension de ces vérités marqua pour moi un tournant. Au fur et à mesure que je commençais à accorder plus d'importance à l'expression de qualités provenant de Dieu, telles que l'intégrité, l'humilité, l'amour compatissant, mon attitude fondamentale de Scientiste Chrétien devint peu à peu plus impersonnelle. Je commençai bientôt à ressentir la joie et le bien-être de manière plus suivie et je me mis tout naturellement à partager les vérités spirituelles avec d'autres.
La Bible rapporte qu'un jeune homme riche s'approcha un jour de Jésus et lui demanda: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui répondit: « Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » Matth. 19:16, 17. Le jeune homme expliqua qu'il avait observé les commandements depuis sa jeunesse. De toute évidence, il sentait qu'il avait encore quelque chose « de bon » à comprendre afin de progresser. Jésus lui fit alors remarquer que s'il voulait « être parfait », il devrait vendre ce qu'il possédait et le donner « aux pauvres », il aurait alors « un trésor dans le ciel » V. 21;.
Jésus n'indiquait-il pas là que l'attachement du jeune homme au rang que lui conféraient ses possessions matérielles, et son sens personnel d'honorabilité limitaient en fait sa croissance spirituelle ? Notre Maître n'impliquait-il pas aussi que le véritable perfectionnement de soi exige une authentique spiritualisation de la conscience ?
La Science Chrétienne nous montre comment progresser scientifiquement en revendiquant et en démontrant notre unité avec Dieu, l'Amour divin, et en étant ce que nous sommes vraiment: le reflet du bien infini. La liberté, l'abondance et la santé sont les attributs naturels du reflet de Dieu. Il nous faut donc discerner clairement que les qualités divines que nous reflétons ne sont pas les caractéristiques personnelles d'un entendement séparé de Dieu, mais sont bien l'émanation de l'unique Entendement, qui est Dieu. Comprendre cela nous libère des souffrances que nous nous imposons nous-mêmes et qui proviennent de la croyance que la perfection peut être matérielle et personnelle.
Si nous avons pour but de devenir de bons mortels, nous nous limitons en fait. Nous soutenons involontairement la croyance erronée que la matière et la personnalité matérielle sont réelles et que Dieu existe et agit sur une base matérielle mortelle. Cette croyance pharisaïque se punit elle-même en raison de son propre concept erroné de séparation d'avec Dieu, la source et la substance de tout bien. Mrs. Eddy écrit: « Un Dieu personnel est basé sur des prémisses finies où la pensée débute faussement pour comprendre l'infini, voire la qualité ou la quantité du bien éternel. Ce sens limité de Dieu, en tant que bien, limite la pensée et l'action humaines dans leur bonté, et leur impose des chaînes mortelles dès le début. » L'idée que les hommes se font de Dieu, p. 3.
Nous accomplissons un important progrès dans notre recherche d'une compréhension démontrable du bien spirituel lorsque nous repoussons totalement la croyance que nous sommes des mortels, soit bons soit mauvais, et que nous affirmons dans notre prière la vérité de la nature immortelle de l'homme: le reflet parfait de Dieu, l'unique bien infini. Grâce à une telle prière, nous commençons à réaliser que la conscience humaine ne peut, par elle-même, atteindre au bien spirituel, puisqu'elle semble inclure le faux élément que constitue une façon de penser matérielle. Cet élément illusoire, que la Science Chrétienne nomme entendement mortel, est en fait dépourvu d'entendement, d'intelligence. « L'entendement mortel s'ignore lui-même, écrit Mrs. Eddy, sinon il ne pourrait jamais se duper. Si l'entendement mortel savait être meilleur, il serait meilleur. » Science et Santé, p. 186.
Puisque l'Entendement, Dieu, est Tout, l'entendement mortel est irréel; il ne peut devenir réel ou immortel. De même, le « vieil homme » dont parle Paul ne peut devenir « l'homme nouveau » Éph. 4:22, 24.. Le « vieil homme » (le concept humain limité) est irréel et doit être « dépouillé » (totalement nié et rejeté) afin que « l'homme nouveau », qui a toujours existé, étant notre véritable identité spirituelle à la ressemblance de Dieu, puisse être mis en évidence. Cet « homme nouveau » est déjà parfait, harmonieux, exprimant la bonté et la pureté éternelles de l'unique Entendement.
Comme il est important de savoir que seul l'Entendement est bon ! Il n'y a aucun autre entendement qui puisse être bon. Maintenant même, vous et moi, dans notre vraie identité spirituelle, sommes le pur reflet de cet Entendement. Reconnaître cette vérité et exprimer les qualités de l'Entendement, c'est trouver le chemin indiqué par le Christ, menant à la bonté et à l'amour divins qui constituent le ciel, l'harmonie. Mrs. Eddy déclare: « Le ciel n'est pas une localité mais un état divin de l'Entendement dans lequel toutes les manifestations de l'Entendement sont harmonieuses et immortelles, parce que le péché ne s'y trouve pas et qu'on y découvre que l'homme n'a pas de justice qui lui soit propre mais qu'il possède « l'esprit du Seigneur », ainsi que le dit l'Écriture. » Science et Santé, p. 291. Les qualités morales ne sont pas des attributs acquis personnellement; elles ont leur source en Dieu et constituent par conséquent une expression essentielle de notre vraie nature, la ressemblance avec Dieu. Dans la Science, une bonne moralité est indispensable au progrès spirituel.
Si, à l'instar du jeune homme riche, nous voulons découvrir ce quelque chose « de bon » qui nous est nécessaire pour progresser dans notre démonstration du bien immortel, il nous faudra peut-être laisser tomber certains de nos poids terrestres. Être obsédé par les possessions matérielles, être préoccupé de sa place dans le monde des affaires, dans la vie quotidienne ou à l'église, de telles erreurs tendent à entraver notre dévouement spirituel à l’idéal Christ. Mais ces obstacles peuvent être éliminés si nous apprenons à céder au Christ, la Vérité, et laissons l’Entendement diriger notre progression vers l’Esprit.
Nous n'avons pas à créer la bonté. Le bien est déjà infini et se déroule continuellement. Notre démonstration progressive du bien a donc des possibilités infinies. Au sens humain, il y aura toujours le besoin et l'occasion de progresser spirituellement. Grâce à la Science du christianisme, nous pouvons nous consacrer à la spiritualisation de notre conscience et à l'amélioration de notre démonstration désintéressée du bien spirituel.
