Un reportage télévisé montra un jour des zèbres dans un enclos spécial où ils devaient être soignés avant d'être relâchés dans un autre endroit d'Afrique. Or, cette enceinte était très vulnérable. Les murs n'étaient constitués que d'une fine cloison en nylon et il aurait suffi aux zèbres de foncer sur cette clôture pour la déchirer sans grand effort et sans se faire de mal. Mais ils étaient trompés par ce qu'ils percevaient comme un obstacle réel et s'en trouvaient effectivement prisonniers.
Attirée par la promesse de l'infini, l'humanité désire peut-être sortir du fini, mais se trouve prise au piège de murs imaginaires, obstacles qu'elle s'est elle-même créés mentalement. L'enclos qui semble retenir l'humanité prisonnière est un corps matériel limité, à la vie courte. Il est vrai que depuis quelques décennies, beaucoup de limitations ont été surmontées, mais l'humanité bute toujours contre le mur de la mort et ressent souvent la futilité d'une existence qui a commencement et fin.
A l'opposé, la Genèse débute par cet énoncé: « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » Gen. 1:1. Mrs. Eddy commente ce passage comme suit: « Ce mot commencement est employé ici pour exprimer le sens de le seul — c'est-à-dire l'éternelle vérité et l'éternelle unité de Dieu et de l'homme, y compris l'univers. » Science et Santé, p. 502.
Dans la conscience divine, ciel et terre ne font qu'un dans une union harmonieuse. Aucun mur ne sépare l'homme de Dieu, la Vie éternelle. L'Esprit infini exclut toute création matérielle qui suppose que la vie vient puis s'en va, n'apparaissant que pour disparaître sans que l'on comprenne pourquoi. Christ Jésus vivait dans cette conscience spirituelle et s'identifiait à elle, conscience dans laquelle se trouvait son être véritable. Pour lui, le vrai ciel et la vraie terre étaient la seule création.
Mais que dire du mal qui paraît si puissant ? Nous devons réfuter ce mensonge au sujet de l'infini parfait et harmonieux. Toute puissance appartient à Dieu, le bien. Du fait que Dieu est infini, il ne peut y avoir de création quelque part en dehors de Lui, fondée sur le mal.
Lorsqu'on souffre physiquement ou moralement, les difficultés peuvent sembler très réelles, mais lorsqu'on souffre dans un rêve, cela paraît aussi très vrai jusqu'à ce que l'on se réveille et se réjouisse de l'irréalité du rêve. La Science Chrétienne nous réveille de ce rêve à l'état de veille, du rêve que nous sommes sujets aux plaisirs et aux douleurs éphémères de la vie dans la matière. Nous aimerions peut-être nous réveiller une fois pour toutes, mais ce réveil spirituel se fait graduellement par la compréhension acquise jour après jour.
Il arrive que l'impatience, l'irritation, le doute, le découragement nous retiennent dans cet état de rêve. Il nous faut du courage, de la persévérance et de la discipline pour nous tenir éveillé et ne pas perdre de vue notre but, rester dans le chemin conduisant à la libération du matérialisme, le chemin ascendant vers la vision de l'infini. Un mensonge doit être vu pour ce qu'il est; une erreur doit être corrigée par la vérité, une illusion par la réalité. Dieu vu à travers la lentille des cinq sens nous apparaît comme déformé et incompréhensible parce que cette lentille est mensongère, brumeuse et spécieuse. La lentille limpide de la Science divine nous montre beauté et lumière. « C'est l'ignorance et la fausse croyance, fondées sur un sens matériel des choses, qui cachent la beauté et la bonté spirituelles » Ibid., p. 304., dit Mrs. Eddy. L'ignorance nous cache l'infini et nous empêche d'être libres.
Jésus nous a montré comment sortir de cette ignorance. Il refusait de croire qu'il pourrait être séparé de Dieu. Après la résurrection, il apparut à ses disciples, alors même que les portes étaient fermées. Voir Jean 20:26. Les portes et les murs n'étaient plus un obstacle pour lui, car il avait réalisé pleinement l'irréalité de la matière et la totalité de l'Esprit. Il savait que Dieu, son Père, lui donnait la domination sur toute illusion matérielle.
Jésus s'appuyait sans cesse sur l'infini. Mrs. Eddy, notre Leader, écrit: « Lorsque j'ai vu le plus clairement et ressenti le plus vivement que l'infini ne reconnaît aucune maladie, cela ne m'a pas séparée de Dieu, mais m'a liée à Lui à tel point, que j'ai pu guérir instantanément un cancer qui avait rongé les chairs jusqu'à la veine jugulaire. » Unité du Bien, p. 7.
Même si nous n'avons pas encore, comme Jésus, renversé complètement le « mur de séparation » Éph. 2:14., nous pouvons nous réjouir de la belle promesse qui nous est donnée, savoir que sur le chemin menant vers ce but, de riches bénédictions nous attendent.
