Le rôle d’un homme politique peut impliquer un grand nombre de choses: mettre à exécution la volonté du peuple, répartir les richesses de la nation, exercer le pouvoir humain. Il peut s’agir de personnalités, d'idées, de moyens de communication, d'idéologies, de notions, de théories. Pour beaucoup, ce sujet est obsédant et fascinant, ce qui n’est pas surprenant. La politique et tout ce qui la concerne intéressent également les penseurs spirituels, en particulier le métaphysicien qui porte ses regards au-delà de ce qui est matériel et mortellement personnel pour contempler le spirituel et le divin afin d'aider sa ville, son pays et le monde en général.
Qu’elle soit bonne ou mauvaise, l'activité politique commence avec nous, les individus. Nous « jouons à la politique » dans notre propre pensée, probablement beaucoup plus que nous ne nous en rendons compte. Ne nous arrive-t-il vraiment jamais d'user mentalement d’un pouvoir personnel, et de manipuler en pensée la vie des autres et leur position ? Certains d’entre nous sont-ils toujours entièrement innocents de certaines petites tactiques machiavéliques au bureau, dans la famille ou dans un comité d'église ? Nous avons peut-être tous rêvé de contrôler les choses ici ou là.
Tout cela n'a peut-être pas beaucoup d'importance. Ce sont des tendances qui font partie intégrante de la nature humaine pécheresse. Mais afin de jouer un rôle constructif, de contribuer au progrès et à la guérison en tant que citoyens, nous devons examiner avec soin la scène politique de notre propre pensée. Manipuler les émotions et la pensée humaines est aussi étranger à la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) authentique que manipuler le corps.
Les moyens de communication modernes ont la possibilité de faire un bien énorme et c’est vrai dans bien des cas. Mais on peut en faire un mauvais usage aussi bien qu’un usage constructif. « Les média... a-t-on écrit, sont sur le point de devenir une source importante de pouvoir, influençant leur vaste public par des mots et des idées, dans la présentation des nouvelles, des opinions, de la publicité, des documentaires et des spectacles, et tout cela influence profondément les achats des consommateurs et les attitudes politiques. » U.S. News & World Report, 25 février 1980. La télévision est peut-être le plus puissant des media. Nous devons veiller à ne pas lui permettre d'influencer notre jugement politique et de façonner entièrement notre opinion. L' « influence » qui doit nous diriger est le Christ, l'intelligence et l'amour de l'Ame, Dieu, agissant dans les affaires humaines.
Lorsque Samuel dut choisir un homme au sein d'un groupe, la Bible nous dit que Dieu le conseilla de la façon suivante: « Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Éternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur. » I Sam. 16:7. En raison de sa nature même, la télévision considère ce qui frappe les yeux. Nous pouvons être tentés d'en faire tout autant. En tant que métaphysiciens chrétiens actifs, cependant, nous devons regarder au cœur. Comment ? En exerçant notre perception spirituelle. Ce n'est pas une activité à laquelle il faut se livrer uniquement au moment des élections. Nous devons exercer cette faculté chrétienne unique dans tous les domaines, régulièrement, afin de devenir de véritables experts en la matière.
Le discernement spirituel nous informe que le pouvoir divin est le seul pouvoir. Un observateur perspicace et peut-être cynique de la scène humaine a dit: « Le pouvoir a tendance à corrompre, et pour le pouvoir absolu, c'est une certitude. » Le pouvoir divin est absolu, mais il ne corrompt certainement pas. Et c'est là où nous pouvons jouer un rôle dans la vie politique. Nous pouvons surveiller la scène de notre propre pensée avec attention, veiller à contrôler la volonté mortelle, faire en sorte que la volonté personnelle égocentrique ne soit pas en jeu, même en coulisse.
La volonté divine est l'unique volonté, universellement. Chaque fois que nous l'affirmons, chaque fois que nous réprimons la tendance à bousculer les autres simplement par intérêt personnel et sans tenir compte de celui des autres, tout en reconnaissant que le gouvernement divin agit, et que nous lui faisons confiance, alors nous « faisons de la politique » d'une manière vraiment utile. Attribuer le pouvoir à Dieu — et c'est là qu'il réside toujours — c'est faire baisser la température politique au foyer et au bureau; c'est aider les campagnes électorales à ne pas se laisser gagner par la fièvre, et rendre inoffensives les injures personnelles, qui ne sont jamais utiles mais facteur de confusion et de destruction.
Notre rôle dans la vie politique, comme dans la vie en général, c'est d'accepter l'unicité de Dieu et de vivre une vie qui soit intégrée au bien commun, qui y contribue et qui ne soit pas absorbée en soi. En raison de sa vérité fondamentale et démontrable et de son à-propos éternel, ce passage de Mary Baker Eddy est bien connu des Scientistes Chrétiens: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne — tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux — établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. »Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 340. Voilà une définition complète des possibilités immenses de l'humanité, lorsque la pensée repose sur une base juste.
Qui doit accepter un seul Dieu ? Chacun de nous, individuellement. Accepter Dieu en tant que Vérité, c'est aborder les problèmes en prenant comme point de départ la Vérité divine, et non l'erreur du pouvoir dans la matière. Et c'est ainsi que nous trouvons des solutions.
Une auto-évaluation correcte est importante, en période d'élections, comme en tout temps d'ailleurs. Quelle opinion les candidats ont-ils d'eux-mêmes ? Se considèrent-ils comme des serviteurs de la nation ou comme des hommes en quête de leur bien propre ? Comment les électeurs se considèrent-ils ? Comme des mortels qui recherchent leur propre intérêt, qui sont tourmentés par le résultat final d'une élection et soucieux uniquement de savoir le bénéfice qu'ils en retireront dans leurs affaires personnelles ? Nous contribuons à purifier le point de vue que nous entretenons tous de nous-mêmes, lorsque nous connaissons et vivons la vérité suivante: l'homme est l'idée intelligente de la Vie et l'homme réel n'est pas capable de créer la pensée.
Dieu seul est la conscience véritable totale. Par conséquent l'homme est incapable de donner naissance à la pensée erronée. Il est incapable de se concevoir faussement lui-même comme un mortel faillible, ou même comme un mortel tout court.
Par ailleurs, si cela nous amène à négliger les arguments de la pensée mortelle, nous ne devrions pas penser ou dire: « J'essaie d'élever ma pensée au-dessus de choses telles que les conflits d'opinions, les pieux mensonges, l'influence et la concurrence, les fausses promesses aux électeurs. Tout cela n'est pas réel. » Si les activités électorales ont cet aspect peu reluisant, il nous faut nous attaquer à « ces choses-là » avec la Vérité qui dénonce l'erreur, avec le Principe qui corrige et avec l'Amour qui guérit. Alors nous amènerons sur la scène politique l'influence divine, le Christ.
« Une connaissance de la Science de l'être, nous assure Mrs. Eddy, développe les facultés et les possibilités latentes de l'homme. Elle donne plus d'étendue à l'atmosphère de la pensée, accordant aux mortels l'accès à des domaines plus larges et plus élevés. Elle élève le penseur à son élément natif de pénétration et de perspicacité. »Ibid., p. 128. Accepter d'accéder « à des domaines... plus élevés » nous permet de jouer un rôle dans la vie politique, un rôle en faveur du bien dans le domaine de nos affaires privées et nationales.
