Christ Jésus en parlant de lui-même dit: « Moi qui vous ai dit la vérité » et qui « suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » Jean 8:40; 18:37;. Il serait donc apparemment juste d'en conclure qu'il se considérait comme chargé de la mission d'enseigner et de prouver ce qui constitue la Vérité immortelle, savoir que Dieu est Vérité et que Dieu est la Vie et le Principe déterminants et opérants de l'homme.
Mrs. Eddy a offert sa découverte de la Science Chrétienne comme la confirmation et l'explication des paroles et des œuvres de Jésus. « Le christianisme démontre à nouveau la Vie qui est Vérité, et la Vérité qui est Vie, par l'œuvre apostolique de chasser l'erreur et de guérir les malades »Science et Santé, p. 97;, écrit-elle dans Science et Santé.
La guérison qu'effectue la Science Chrétienne a persuadé bien des gens dans le monde moderne que Dieu est Vérité et que la Vérité est en fait la Vie véritable de l'homme. Pareille guérison leur a également enseigné que la connaissance de Dieu en tant que Vérité non seulement a comme résultat progrès humain et guérison, mais éveille la pensée humaine à la vérité que la réalité n'est pas matérielle mais ici même et maintenant infiniment spirituelle.
Cela semble-t-il une proposition séduisante, peut-être facile à accepter en théorie mais souvent difficile à saisir en pratique ? Un écrivain anglais fait la remarque suivante, qui, pour être juste, n'en est pas moins bizarre: «Il est peut-être difficile pour un œuf de devenir oiseau, mais il lui serait autrement difficile d'apprendre à voler tout en demeurant œuf. » C. S. Lewis, Mere Christianity (New York: The Macmillan Company, 1952), p. 154;
Récemment en lisant ces mots, je me rappelai quelque chose que Mrs. Eddy a écrit dans Science et Santé: « Les mortels doivent émerger de cette idée de la vie matérielle comme étant tout en tout. Ils doivent briser leurs coquilles à l'aide de la Science Chrétienne, et avoir des vues plus étendues et plus élevées. »Science et Santé, p. 552;
Ne plus croire que nous sommes emprisonnés devrait être apparemment chose facile — c'est-à-dire facile si nos pensées ont une assise spirituelle, prenant la Vérité comme point de départ. Toutefois peu d'entre nous trouvent que c'est chose facile. La Science Chrétienne nous aide à comprendre que nos croyances en la matière sont plus profondément ancrées que nous ne l'imaginons souvent — qu'elles consistent en attitudes et habitudes mentales auxquelles nous nous accrochons obstinément.
Nous persistons à penser, par exemple, qu'au moyen de mentalités personnelles et limitées, nous nous efforçons de connaître Dieu, la Vérité infinie. Nous permettons à des éléments perturbateurs d'imposer leurs propres conditions. Bien qu'étant peut-être parvenus à une certaine vision spirituelle, nous sommes trop vite disposés à céder, à abandonner devant des difficultés. Nous optons pour une mesure moindre de sagesse, d'amour.
Il est logique, en partant du point de vue que la Vérité est réellement Dieu, de s'attendre à ce que la Vérité même nous permette de savoir ce qui est vrai. Du point de vue de la Vérité, savoir ce qui est vrai devient naturel et inévitable. On n'y parvient pas en utilisant ce que l'on nomme mentalités personnelles limitées. Ce n'est pas quelque chose que certains peuvent accomplir et pas d'autres. C'est la propre expression de Dieu constituant la conscience de l'homme et se manifestant humainement sous forme d'intelligence, de confiance intuitive en Dieu et de compréhension spirituelle toujours grandissante.
Pour faire de la Vérité notre point de départ, il ne nous faut pas seulement rejeter l'idée que cela s'accomplit grâce à des mentalités personnelles, mais il faut que nous refusions d'accepter les difficultés de l'existence quotidienne selon leurs propres conditions. Ces problèmes peuvent se présenter, par exemple, sous forme de conditions désagréables, d'environnement défavorable et de craintes restrictives. Mais si Dieu est Vérité, ces sortes de difficultés ne sont-elles pas comme de faux concepts agressifs plutôt que de réels dangers menaçant notre bien-être ? La Vérité nous rend capables de les surmonter et de faire la preuve de leur impuissance.
Nous ne sommes pas obligés de chérir des points de vue limités. La Vérité ne promulgue aucune loi nous obligeant de croire à la maladie, à la jalousie, à la haine, à la mort et de nous abandonner à la crainte et à l'auto-obsession. Parfois il nous semble intuitivement que nous avons des « ailes », mais quel est l'oiseau qui pourrait voler enfermé en une coquille si exiguë. Il nous faut rompre nos coquilles de matérialisme et « avoir des vues plus étendues et plus élevées ».
Un obstacle en ce domaine consisterait peut-être en la tendance à se cogner la tête, pour ainsi dire, contre le mur qui nous emprisonne, au lieu de savoir pourquoi, en tant que ressemblance de la Vérité, nous ne sommes pas emprisonnés. En mettant la Science Chrétienne en pratique, il est essentiel de dénier toute réalité à n'importe quelle erreur, mais cela ne peut se faire qu'à partir du fait que puisque Dieu est la Vérité, l'erreur n'est pas réelle. Nier effectivement l'erreur, dans la vie tout comme en mathématique, c'est reconnaître ce qui est positivement vrai. Pareille dénégation participe de la nature de la Vérité, elle est donc normale. C'est comme si l'on demandait à propos d'un mensonge quelconque: « Quel est le rapport avec la Vérité ? »
Partant du point de vue que Dieu est Vérité, le problème ne peut jamais être ce qu'il semble être. Ce n'est pas un état de fait réel. Ce n'est pas la pensée de quelqu'un. Ce n'est pas une expérience par laquelle quelqu'un est passé. C'est une prétention à la substance, à la place et au pouvoir là même où la Vérité, Dieu, déploie Sa réalité, Sa présence et Son efficacité. Il nous faut parfois cesser d'essayer de savoir la vérité à propos d'un problème difficile et reconnaître que Dieu, la Vérité, forme activement toute condition réelle en tant qu'expression de Son être.
Il semble parfois difficile de savoir la vérité parce que cela exige un effort soutenu. C'est là que nous avons besoin de la Science Chrétienne, l'utilisation des qualités divines dont Jésus a donné l'exemple dans sa fidélité désintéressée envers Dieu. Il faut nous remémorer ses enseignements: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. » Jean 8:31;
De certaines façons qui peuvent être humainement appréciées, la Vérité, Dieu, manifeste la constance de l'être infini. Puisque la Vérité est vraie, elle rend toujours la connaissance logique de la vérité non seulement chose possible mais pratique, parce que, comme nous l'enseigne la Science Chrétienne, l'homme tel que Dieu le crée est l'homme que nous sommes réellement à l'heure même.
« Si vous demeurez ». Cette proposition conditionnelle que formula Jésus nous invite encore davantage à accepter sans réserve la conclusion logique que nous pouvons tirer lorsque nous faisons de la Vérité notre point de départ. Cette conclusion, la voici: l'homme doit être la propre expression de la Vérité et tout ce qui contredit ce fait — tout ce qui semblerait indiquer un caractère fini, temporel, insuffisant, dangereux, ou quelque chose d'analogue — équivaut simplement à une fausse représentation de la réalité. Il est inutile de détruire une fausse représentation; il faut que nous apprenions à cesser d'y croire. Ce qui nous aide considérablement, c'est d'apprendre à percevoir, en dépit de l'obscurcissement, la réalité spirituelle à notre portée.
Apprendre de pareilles leçons, c'est mettre l'amour en pratique. Demeurer dans la parole de Jésus implique inévitablement un amour plus vaste, parce que nous voyons que connaître la Vérité en tant que Dieu doit signifier que l'on connaît Dieu en tant que Vérité pour tous. Il semble parfois difficile d'aimer son prochain. Il est toutefois facile de laisser la Vérité l'aimer; ce « laisser » n'est pas en fait quelque chose de passif, il a lieu lorsqu'il rencontre cette sincérité qui atteste l'opération de la Vérité. A moins de nous réjouir de ressentir que la Vérité est active chez tous les autres comme elle l'est en nous-mêmes, nous ne pouvons imaginer que la Vérité est active et qu'elle est le Christ sauveur.
Ce n'est que du point de vue de la Vérité que l'on peut répondre à la question de savoir s'il est facile de connaître la Vérité — si la pratique du christianisme et l'application de sa Science sont faciles. Ce qu'on appelle communément un esprit indépendant peut être indécis, ou bien les efforts que l'on fait pour se libérer et sortir d'une coquille de prétendues limitations peuvent s'avérer décevants. Reconnaître que Dieu est la Vérité et que la Vérité elle-même nous fournit l'intelligence et l'inspiration nécessaires nous apporte dans la vie quotidienne une position radicalement nouvelle. Étant donné l'immensité de sa promesse, cette position ne vaut-elle pas la peine qu'on l'adopte ?
Ces paroles de Christ Jésus: « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions... car mon joug est doux, et mon fardeau léger » Matth. 11:29, 30; nous invitent à faire de riches découvertes au royaume de la Vérité. Mrs. Eddy résume brièvement les moyens à notre disposition et les simples exigences qu'ils comportent, lorsqu'elle dit: « C'est la Vérité qui accomplit le travail, et il faut à la fois comprendre le Principe divin de votre démonstration et y rester fidèle. »Science et Santé, p. 456.