Les pensées que nous entretenons ont une grande portée, due aux effets qu'elles ont sur notre santé physique et notre bien-être — c'est pourquoi nous devrions les maîtriser. Les bonnes pensées se manifestent par des situations et des corps sains et harmonieux, tandis que les pensées corrompues produisent la discordance et la maladie.
Les pensées mortelles ne se contentent pas de rester en sommeil dans des compartiments secrets de notre mentalité sans faire ni du bien ni du mal, quand bien même nous penserions pouvoir les maintenir cachées. Elles sont toujours susceptibles d'être objectivées aux sens physiques en tant que matière et conditions matérielles. Il est de la plus haute importance pour notre bien-être humain, par conséquent, de surveiller de près notre mentalité et de n'accueillir dans notre conscience que ce qui sera productif de santé et d'harmonie, et d'en refuser l'entrée aux mauvaises pensées orientées vers la matière, qui auront inévitablement pour résultat la discordance.
Mrs. Eddy rend ce point clair dans son livre Rétrospection et Introspection où elle écrit : « Le corps mortel n'étant que l'état objectif de l'entendement mortel, il faut que cet entendement soit rénové pour améliorer le corps. » Rétr., p. 34; Et dans Science et Santé, elle nous met ainsi en garde: « Nous devrions nous familiariser davantage avec le bien qu'avec le mal, et nous défendre contre les fausses croyances avec la même vigilance que celle qui nous fait barrer la porte aux voleurs et aux assassins qui s'approchent. » Et elle continue plus loin : « Il vous faut dominer les mauvaises pensées en premier lieu, autrement ce seront elles qui vous domineront en second lieu. » Science et Santé, p. 234;
Il est particulièrement désirable aujourd'hui d'observer avec vigilance ce conseil. Il est probable que l'humanité n'a jamais auparavant été soumise à un bombardement aussi intensif de paroles et d'images qui tendent à détourner la pensée de l'Esprit vers la matière. Sous cette influence nocive, la pensée, pour qui n'est pas sur ses gardes, plonge vers la terre pour considérer la nature physique plutôt que la spiritualité et pour s'abandonner aux tendances inférieures de l'entendement mortel, qui avilissent et produisent la maladie, au lieu d'exprimer les qualités supérieures de Dieu, l'Entendement divin, qui élèvent et guérissent.
Chacun n'a pu manquer de s'apercevoir, par exemple, de l'accroissement marqué intervenu récemment dans la mise à la disposition du public de matériel avilissant et pornographique, aussi bien par le texte que par l'image. L'exploitation actuellement faite de la sexualité et de la violence, parfois même au nom de l'art, a de quoi alarmer ceux qui se soucient non seulement de leur propre santé mentale et physique et de celle d'autrui, mais aussi du climat mental général de la collectivité et du monde.
Pour ceux qui comprennent quels sont les effets de la pensée sur le corps, il est évident qu'un mode de pensée sensuel se manifestera vraisemblablement sous forme de quelque lamentable condition physique. Ils savent que si l'humanité doit jouir d'une vie meilleure, plus heureuse et plus saine, il faut que soit renversée cette attirance terrestre de la pensée encouragée par ce qu'il y a de pire dans la littérature et au cinéma. Les influences pernicieuses doivent être maîtrisées et l'attraction naturelle que l'Esprit exerce sur l'homme réel doit être établie comme le seul pouvoir susceptible de nous affecter aussi bien dans notre existence humaine que dans la réalité divine.
La Science Chrétienne explique que la loi de Dieu fournit les moyens nous permettant de nous libérer, là où nous sommes et dès maintenant, de l'attraction mesmérique des sens matériels. Christ Jésus dit à ses disciples : « La vérité vous affranchira » Jean 8:32;, et la Science nous montre la vérité spirituelle, savoir que nous sommes déjà affranchis de l'influence de la matière et du sens matériel. Nous n'avons qu'à le prouver.
L'homme est l'image immortelle, ou idée, de Dieu, de l'Entendement divin. Il demeure dans l'Entendement et il est maintenu par les liens indissolubles de l'attraction spirituelle en rapport constant avec tout ce qui est bon et vrai — et avec rien d'autre, puisqu'il n'existe rien d'autre dans la totalité de la bonté de Dieu, et que nulle attraction ne s'exerce en dehors de celle de l'Esprit.
L'homme est exclusivement nourri d'idées purement spirituelles par l'unique Entendement. Dieu, l'Entendement, est Amour immortel, Vie éternelle, l'unique Principe ou source de l'être; donc les seules pensées que l'homme réel entretient dans sa conscience sont belles, vigoureuses et saines. Ces bonnes pensées émanant de l'Esprit divin constituent l'être de l'homme en voie de déroulement. Ses sens sont spirituels, et il est toujours pleinement conscient des idées spirituelles de Dieu qui lui procurent satisfaction et ont pour lui le goût du ciel.
Voilà la seule, l'éternelle vérité de notre être. Toute autre condition apparente du sens physique plutôt que du sens spirituel est imaginaire — c'est une sorte d'expérience évanescente tenant du rêve. Les images mondaines matérielles qui y sont dépeintes — qu'elles soient bonnes ou mauvaises — sont les images d'un rêve. Elles ne sont ni plus réelles ni plus permanentes que le rêve lui-même, et les images aussi bien que le rêve sont d'abord maîtrisées, puis détruites, lorsque Dieu, l'Entendement divin, est reconnu comme étant le seul pouvoir.
La Bible nous dit : « N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » I Jean 2:15–17.
Mais qu'advient-il si notre penchant humain nous fait nous attarder dans le monde des rêves, nous complaire dans ses images voluptueuses et nous abandonner aux plaisirs imaginaires des sens ? Qu'advient-il si nous n'avons nullement le désir de rechercher l'autorité absolue de l'Esprit sur la pensée humaine et d'établir le fait que seules les pensées élevées émanant de l'Entendement divin constituent la véritable conscience ?
Avec la grâce de Dieu, la scène change. Le tableau du plaisir dans la matière tombe en poussière, la douleur et la désolation s'installent à sa place. Alors nous sommes davantage prêts à renoncer à notre rêve et à accepter l'autorité qu'exerce l'Entendement divin sur l'entendement humain, l'Ame sur les sens, l'Esprit sur la matière.
Tout d'abord la conséquence de cette régénération de l'entendement est une amélioration pour le corps. Le corps, étant l'objectivation de la conscience, réagit salutairement à la pensée meilleure, plus spirituelle. Mais cela n'est que le début. Soumise à l'autorité de l'Esprit, notre pensée doit continuer à s'élever jusqu'à ce que, finalement, nous nous élevions en conscience tout à fait au-dessus de la croyance à la matière au point d'accepter que l'Esprit est Tout. Ce point étant atteint, le monde passera et nous nous trouverons conformes à notre vraie nature, entièrement et éternellement éveillés à ce qui est spirituel et semblable à Dieu.