« Bon ! Un après-midi pluvieux, pensa Pierrot, un temps idéal pour mettre en route mon expérience scientifique scolaire.»
Il lui avait fallu plusieurs semaines de réflexion pour mettre exactement au point cette leçon de choses à préparer. Mais maintenant qu'il était décidé, rien ne pouvait l'empêcher de se dépêcher à mettre toute l'affaire en train.
Il retroussa ses manches et, en bas, dans le sous-sol, il rassembla rapidement tout ce dont il aurait besoin: de l'alcool et un réchaud, une boîte d'allumettes, un grand bidon plein d'eau bien propre, du sel et quelques petits os. Puis il mit la radio et les murs se mirent pour ainsi dire à trembler aux accents éclatants de la musique.
« Maintenant, voyons un peu. Où donc puis-je installer ce bidon d'eau pour le faire bouillir ? pensa-t-il. Ici, sur l'étau de papa. Voilà, cette installation est parfaite.»
Le petit réchaud à alcool fonctionnait comme il se doit, et peu après le bidon d'eau se mit à bouillonner. Il le surveillait, ravi du spectacle.
Puis, de ses bras il se mit à marquer le rythme de la musique. Soudain, il heurta le bidon et le fit tomber de son perchoir précaire. L'eau bouillante se déversa sur sa main ! Pierrot se prit presque à hurler, mais il se rappela rapidement que Dieu était son secours toujours présent.
Il remonta en courant les escaliers et raconta calmement à sa mère ce qui était arrivé.
« Maman, tu veux bien savoir la vérité à mon sujet ?» demanda-t-il. En réalité, il lui demandait de prier pour lui ainsi que le font les Scientistes Chrétiens. Sitôt qu'elle eut dit qu'elle le ferait certainement, il reprit son élan vers le fin fond de son atelier afin de s'asseoir et d'écouter sa radio.
« Attends une minute, Pierrot ! s'écria la maman; tu as ton rôle à jouer dans ce travail avec Dieu. Descends, arrête ta radio et reviens.» Il obéit, tout en secouant sa main.
Le regardant avec compassion, Maman cita ces paroles de la Bible: «Arrêtez, et sachez que je suis Dieu», Ps. 46:11; et elle lui suggéra de mettre sa main derrière le dos.
« Je savais que tu dirais cela, dit Pierrot, je dois cesser de céder à l'erreur en y faisant tellement attention, n'est-ce pas?» Maman sourit et fit signe que oui.
Ensuite elle prit leur livre d'étude, Science et Santé, et ils cherchèrent ensemble ce que dit Mrs. Eddy à propos du fait qu'il n'y a pas d'accident dans le royaume de Dieu. Ensemble ils y lurent ceci: « Sous la Providence divine, il ne peut y avoir d'accident, puisque dans la perfection il n'y a pas de place pour l'imperfection.» Science et Santé, p. 424;
Tandis que Maman tournait calmement ses pensées vers Dieu, Pierrot étudiait silencieusement la description de l'homme que Mrs. Eddy donne dans le livre d'étude et qui commence ainsi: «L'homme n'est pas matière », puis déclare ensuite: « Les Écritures nous apprennent que l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu.» ibid., p. 475;
Pierrot réalisa que cela signifiait qu'il était l'idée spirituelle parfaite de Dieu maintenant même, et qu'il ne pouvait jamais être moins que parfait. En tant qu'idée de Dieu, il ne pouvait jamais être séparé de toute la bonté de Dieu. Et il savait que ce qu'un corps matériel semble ressentir ne pouvait pas l'empêcher d'exprimer la domination sur tout ce qui n'est pas semblable à Dieu.
Il ne douta pas une seule fois que Dieu le délivrerait de cette situation. Il savait que l'amour de Dieu ne fait jamais défaut. Pierrot croyait fermement au pouvoir de Dieu et il était certain que prier Dieu guérit aussi efficacement aujourd'hui qu'au temps de Jésus. Parce que Dieu est toujours Amour, Il aime toujours. Pierrot avait très souvent été guéri en appliquant la compréhension qu'il avait de la Science Chrétienne à ses problèmes. Toutefois, sa main semblait encore lui faire terriblement mal. Alors il déclara vigoureusement à lui-même ce qu'affirme Mrs. Eddy: « Il n'y a pas de douleur dans la Vérité, et pas de vérité dans la douleur.» ibid., p. 113. II savait que la Vérité est un autre synonyme de Dieu. Il ne pouvait pas y avoir de douleur en Dieu.
Après quelques instants il se sentit beaucoup mieux et redescendit au sous-sol pour nettoyer tout le gâchis qu'il avait fait. Et plus tard ce soir-là il arriva en bondissant, frappant sa main de son autre poing et criant: « Eh, regarde ! Elle ne me fait plus mal du tout ! » Et dès le lendemain il n'y avait plus la moindre trace de brûlure à la main !
Tout comme Pierrot, quel bonheur de savoir que Dieu prend toujours soin de nous et qu'il ne fait jamais défaut !