En Science Chrétienne la guérison, dans l'acception la plus radicale du mot, implique qu'il faut naître de nouveau, passer de la matière dans l'Esprit. Des conditions humaines améliorées accompagnent toujours cette évolution graduelle de l'humanité de la croyance à l'erreur à la vraie conscience de l'Amour jusqu'à ce que finalement la pensée se spiritualise totalement et que la matière disparaisse.
La renaissance spirituelle a lieu lorsque la croyance mortelle erronée disparaît sous la puissante lumière de l'Entendement immortel. Sous cette lumière, les erreurs du sens physique ne peuvent soutenir l'épreuve que leur imposent la logique divine et la compréhension spirituelle. Elles retournent à leur néant originel, ne laissant subsister que la conscience de l'être spirituel véritable qui est éternel, parfait, tout harmonieux.
Les discordances mortelles, la matière, la crainte, les peines, tout comme les délices des sens physiques, ne sont ni réelles ni substantielles. Ce sont des images faisant partie du rêve adamique qui dépeint l'univers y compris l'homme comme un composé de poussière matérielle, finie, inintelligente et destructible. Mais Dieu est Esprit. Il est le Tout-en-tout, le seul créateur, la source de toute substance et de toute identité. Son univers est spirituel, peuplé par les expressions individuelles de Son être immaculé. Tous Ses enfants reflètent Sa nature et Sa conscience impeccables. Jamais ils ne déchoient de la perfection dont Il les a doués. Jamais ils ne s'écartent de la sécurité inhérente à Sa juridiction. Jamais ne leur fait défaut leur statut divin. Ils demeurent en vérité invariablement célestes, satisfaits de la substance et de l'intelligence spirituelles infinies. Éternellement ils goûtent la plénitude, la santé, l'harmonie — la conscience céleste de l'omniprésence et de la toute-puissance de l'Amour.
C'est avec discernement que l'Ecclésiaste affirme ceci: «Voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours.» Eccl. 7:29; Ces « ils » auxquels se réfère le Prédicateur sont les erreurs de croyance qui construisent dans la pensée des images de rêve erronées, des images d'une vie mortelle et limitée, séparée de Dieu, la Vie divine infinie. Dans ces rêves, l'homme paraît être une forme organique — d'abord petit être infantile, puis adulte souffrant et décadent. Ils le dépeignent doué d'une nature variable, parfois bon et aimant, parfois méchant, exprimant des caractéristiques haïssables telles que la malhonnêteté, la jalousie, l'égoïsme. Mais ces représentations mortelles et matérielles de l'homme ne sont ni vraies ni substantielles. Elles sont le produit de l'imagination mortelle; Dieu, l'Entendement immortel ne les connaît pas; seuls, les « ils » cités plus haut les discernent, car ils sont les sens faux de la croyance mortelle erronée qui, la toute première, a inventé le concept matériel. Et ces sens faux sont détruits grâce à la compréhension et à la démonstration véritables de Dieu, le créateur, en tant qu'Esprit infini et de l'homme en tant que Son fils parfait, spirituel, ou idée, créé à Sa ressemblance.
Cet homme réel, spirituel, créé par Dieu, n'est jamais né dans la matière ou né à nouveau de la matière. Il demeure à jamais dans le ciel de l'Esprit divin. Mais le Christ, l'idée véritable, vient à la pensée humaine par la grâce divine, l'éveille du rêve de vie dans la matière à la perception que la vraie image de l'homme à la ressemblance de Dieu est présente. Dans cette naissance spirituelle, ou purification des fausses croyances, la nature parfaite de l'individu apparaît et l'imparfaite disparaît avec toutes ses caractéristiques dissemblables à Dieu, maladies, discordances et tendance à mourir.
Cette renaissance, ou émergence de la véritable image, ne s'accomplit pas sans effort. Elle ne s'opère point grâce à une simple connaissance intellectuelle du Christ, la Vérité. Elle exige la démonstration, dans la vie quotidienne, de la spiritualité. Elle exige aussi que l'on se débarrasse de toutes croyances matérielles, de tous plaisirs physiques, de toutes opinions humaines. Elle exige encore que l'on cesse de s'appuyer sur la matière pour sa santé et son bonheur, que l'on nettoie sa conscience de toute pensée basée sur la matière, de tout péché. Elle insiste enfin sur la nécessité de purger la nature humaine de la haine, de la crainte, de la luxure, de la jalousie, de la méchanceté et de tous les parasites qui font partie du moi égoïste qui minent le sens spirituel, appauvrissent, affaiblissent et rendent malade.
Il est parfois dur de se soumettre à semblable purification. Pour abandonner une manière de penser fausse, profondément enracinée et à laquelle on est très attaché, il faut de l'humilité, et le vouloir sincèrement. Mais c'est chose nécessaire pour renaître et pour être absolument libéré des inventions paralysantes de l'entendement charnel. Mrs. Eddy écrit: « Avec la naissance spirituelle, l'existence primitive, impeccable et spirituelle de l'homme commence à poindre dans la pensée humaine — à travers les douleurs d'enfantement de l'entendement mortel, les espoirs déçus, les plaisirs évanescents et l'accumulation des souffrances des sens — et grâce à cette naissance nous perdons toute conscience de nous-mêmes en tant que matière et acquérons un concept plus vrai de l'Esprit et de l'homme spirituel. » Miscellaneous Writings, p. 17;
Ce qui permet de renaître spirituellement, ce n'est pas l'acceptation intellectuelle de la vérité, mais la régénération de la pensée humaine — et l'on y arrive non pas à l'aide d'arguments, mais en parvenant à la conscience que Dieu est la seule Vie et la seule intelligence véritables. On ne peut s'emparer du royaume des cieux par la force. Il faut y entrer par la porte des pensées et des actes conformes à la nature du Christ. Il faut abandonner les pesanteurs terrestres — les croyances matérielles, les traits de caractère mortels et faux — et par une croissance spirituelle de chaque instant, il faut parvenir à la sereine conscience de l'universelle bonté, à la toute-puissance et à l'omniprésence de l'Amour divin.
Cette renaissance, pas à pas opérée, s'accompagne d'une libération progressive des douleurs qu'engendrent les peines mentales et les souffrances physiques de l'entendement mortel. La guérison de la discordance humaine extériorisée est fonction de la spiritualisation intérieure de l'intéressé. Lorsque l'Amour universel et détaché de soi transforme le caractère, lorsque la conscience est purifiée des « détours » du mal — lorsque les arguments du sens physique cèdent devant l'évidence de l'être parfait, spirituel — la santé l'emporte sur la maladie, l'abondance sur la pénurie, la joie radieuse en la Vie et l'Amour éternels remplace le chagrin et l'immortalité est substituée à la mortalité.
Quand Christ Jésus dit à Nicodème qu'il fallait qu'il naisse « de nouveau », Jean 3:3. ce dernier fut frappé d'étonnement. A travers les âges, dans toute situation inharmonieuse, tel est le grand besoin de l'humanité. La panacée qui met un terme à tous les maux d'ici-bas, c'est la renaissance par laquelle la conscience humaine émerge des croyances erronées à la vie dans la matière, croyances qui limitent, déforment et font souffrir les humains, et en arrive à la perception de l'être infini, céleste et couronné par l'Amour. Cette renaissance guérit mentalement, moralement et physiquement. Elle est le chemin qui mène au ciel — à la joie éternelle de l'harmonie universelle.