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La guérison chrétienne perdue, puis rétablie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1973


En 1879, un petit groupe se réunit à Boston, Massachusetts, et prit une décision d'une importance considérable. « La motion suivante, présentée par Mrs. Eddy, fut adoptée: Organiser une église destinée à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, et à rétablir le christianisme primitif et son élément perdu de guérison. » Manuel de L'Église Mère de Mrs. Eddy, p. 17;

Plus de dix-neuf siècles auparavant, le Fondateur du christianisme avait instauré, à l'intention de tous ses disciples, la norme qui s'applique aux œuvres de guérison: « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. » Jean 14:12; Les Évangiles, écrits après que la croyance et les œuvres se furent considérablement écartés l'une des autres, indiquent cependant toujours que la guérison chrétienne primitive est chose naturelle et qu'elle ne devra jamais s'éteindre.

Cette expectative de guérison fut cependant de courte durée. Au troisième siècle déjà, les scribes ne faisaient mention que de « traces » de guérisons, et vers la fin du quatrième siècle, l'Église était prête à en justifier la perte. « Pourquoi n'y a-t-il personne maintenant pour ressusciter les morts et guérir les malades ?... Quand l'homme était plus faible et quand la Foi devait être implantée, ils étaient nombreux; mais il semble que Dieu ne veuille pas que nous dépendions de ces signes », Huitième homélie sur l'Épître aux Colossiens (Pères nicéens et post-nicéens) ; écrit saint Jean Chrysostome, patriarche sincère et partisan de réformes.

Mrs. Eddy ne s'attarde pas dans les limbes de la guérison qui se perd. Elle s'en rapporte directement à Christ Jésus, sans s'appuyer du tout sur les doctrines ou sur ce qui s'est pratiqué pendant les siècles intermédiaires. La Science Chrétienne, telle qu'elle l'a fondée, rejette le point de vue depuis longtemps accepté selon lequel la guérison chrétienne est un moyen de guérir spécial et miraculeux, efficace pendant un certain temps et dans certains cas. La guérison est de nouveau considérée comme étant inséparable du christianisme, comme étant l'évidence nécessaire des efforts de réalisation sur terre du royaume de Dieu, toujours présent.

En outre, la Science Chrétienne dépasse le concept limité et déclinant de la guérison chrétienne, auquel la plus grande partie des trois premiers siècles s'est tenue. Le Scientiste Chrétien d'aujourd'hui qui étudie cette période peut se rendre compte avec quelle fidélité Mrs. Eddy a accompli son œuvre et combien il est indispensable que sa découverte soit maintenue dans toute sa pureté et sa puissance. La guérison ne doit jamais se reperdre.

La guérison chrétienne, qu'est-elle en fait devenue après Christ Jésus ?

Quiconque étudie les écrits de l'Église primitive, en dehors du Nouveau Testament, ne tarde pas à remarquer que la norme universelle établie par Jésus, selon laquelle tous les croyants doivent accomplir des œuvres de guérison, n'est pas respectée. On n'y pense même pas. Il est souvent fait mention du devoir de visiter les malades et de pourvoir à leurs besoins, mais pas de les guérir.

En fait, la guérison est considérée comme un don spécial déjà à l'époque où Paul écrivit sa première lettre aux Corinthiens. Ce don est peut-être un peu supérieur à celui de l'organisation humaine, selon Paul, mais il est inférieur à celui de la prophétie et de l'enseignement. Il n'est pas particulièrement lié à l'amour chrétien, mode de vie accessible à tous. Voir I Cor. 12, 13;

Paul lui-même guérit avec autorité spirituelle. Sans doute considérait-il la guérison comme faisant partie de sa mission apostolique, activité qu'il estimait être le plus grand de tous les dons. Mais en voyant, dans les écrits ultérieurs de l'Église, la théorie de Paul concernant les dons se durcir dans le dogme, on retourne avec reconnaissance à cette norme unique et universelle, dont le rétablissement est possible aujourd'hui grâce à la Science Chrétienne. Chacun maintenant est capable de guérir et d'opérer toujours davantage de guérisons avec plus d'efficacité, d'après le modèle du Christ !

Ce que les premiers guérisseurs chrétiens avaient vu et perçu en Christ Jésus animait leur existence d'un pouvoir énorme. Ils guérissaient souvent en son nom: « Au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche », Actes 3:6 ; dit Pierre au mendiant boiteux qui se tenait à la porte du temple.

Plus tard, les chrétiens firent de l'expression « au nom de... » une formule pour guérir, usage favorisé à l'époque par la croyance aux démons ou esprits susceptibles d'entrer dans l'homme pour le tourmenter ou le rendre malade. De tout temps, les civilisations antiques exorcisaient les démons, les chassaient, en invoquant un certain « nom » doté d'un pouvoir présumé. La véritable guérison chrétienne, telle que Christ Jésus la pratiquait et telle qu'elle était opérée en son nom, risquait d'être engloutie dans cette pratique creuse.

Une grande partie de la guérison chrétienne pratiquée après l'époque des apôtres est un genre d'exorcisme. Il est remarquable, non pas que l'exorcisme chrétien ressemblât à la pratique des païens voisins, mais qu'il conservât en lui-même un certain degré de spiritualité. Au troisième siècle, Origène en fit une description des plus révélatrices: « Le nom de Jésus peut encore délivrer les hommes des troubles mentaux et chasser les démons, guérir également la maladie, apporter une merveilleuse douceur et un changement complet du caractère, une humanité, une bonté et une gentillesse...» Il explique que les chrétiens n'utilisent pas seulement le nom de Jésus, mais qu'ils répètent également des récits de sa vie: « ... car la répétition de ceux-ci a souvent permis de chasser les démons, surtout quand ceux qui les répètent y croient honnêtement et sincèrement. » Contre Celse, vol. 1, chap. 6 (Pères anti-nicéens) ;

D'après tous les récits, les chrétiens chassent les démons de façon non seulement plus efficace, mais sans médicaments, sans fumigations ni incantations. En outre, un écrivain chrétien, nommé Tatien, fait preuve d'une remarquable intuition en ne recourant à aucun moyen matériel pour guérir. Voici ce qu'il dit vers la moitié du deuxième siècle, à propos des démons: « Que celui qui désire les chasser renie la matière. » Il s'oppose fortement à l'usage de médicaments et encourage le lecteur à « céder au pouvoir du Logos ! » Discours aux Grecs, 16, 18 (ANF) ;

Le problème de la matière préoccupait beaucoup la pensée de l'époque. Ceux qui essayaient de nier l'existence de la matière se montraient apparemment incapables de prouver ce qu'ils avançaient, s'ils n'avaient pas la compréhension qui guérit et élève l'existence jusqu'à réduire les prétentions de la matière. Les docètes niaient la lutte de Jésus dans la chair; les gnostiques, eux, tombaient dans un excès soit d'ascétisme, soit de sybaritisme. Tatien lui-même quitta l'Église chrétienne pour être à la tête d'une secte ascétique.

Les martyrs chrétiens marquèrent un plus grand progrès en prouvant la suprématie de l'Esprit sur la chair grâce à une simple foi en Christ Jésus. Ils apportèrent à un âge matérialiste un idéal plus pur de l'existence et bien qu'ils n'aient pas recherché le paradis et la guérison sur terre, ils y trouvèrent un grand soutien spirituel. Une lettre des églises de Gaule, relatant les persécutions qui avaient lieu en 177 après J.-C., témoigne d'une étonnante résistance du corps, d'un renouveau de force et même, pendant un certain temps, de guérison physique. On pouvait voir ces chrétiens rayonner de foi, de joie et d'amour. Ils étaient « une sorte de modèle pour les autres » écrivaient les églises gauloises à propos d'un de leurs fidèles, « montrant qu'il n'y a rien de terrifiant là où règne l'amour du Père, rien de douloureux où la gloire du Christ prévaut. » Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, vol. 1;

Mrs. Eddy utilise plus d'une fois le mot « Principe » quand elle explique pourquoi la guérison s'est perdue au début de l'ère chrétienne. Voici ce qu'elle écrit à un endroit: « Dans la mesure où l'élément personnel et matériel se glissa dans la religion, celle-ci perdit le christianisme et le pouvoir de guérir, et les qualités de Dieu en tant que personne, au lieu du Principe divin qui engendre la qualité, absorbèrent l'attention de tous les temps. » Elle ajoute: « Parce que Dieu est le Principe de la guérison chrétienne, nous devons comprendre en partie ce Principe divin, sinon nous ne pourrons le démontrer en partie. » La guérison chrétienne, p. 3;

L'élément que l'on aspire à trouver dans l'histoire des premiers siècles du christianisme est une claire perception de Dieu en tant que Principe plutôt que personne ou concept fini de la personnalité. Cet élément faisant défaut, toute prière, aussi sincère soit-elle, devient une requête en vue d'obtenir une faveur qui sera ou ne sera pas accordée. La guérison devient un miracle et le pouvoir de guérir, un don personnel.

Bien avant le troisième siècle — quand l'Église revêt un certain matérialisme — les signes d'un profond changement apparaissent. On sent des forces en lutte qui veulent, par tous les moyens, séparer les chrétiens des exigences et des enseignements radicaux du Fondateur du christianisme. Jésus devient très rapidement un sujet d'adoration; on fait appel à son pouvoir, mais le peuple ne suit plus son exemple de guérisseur. Le royaume de Dieu, dont Jésus dit qu'il est « au milieu de vous », Luc 17:21; s'éloigne toujours davantage. L'Église devient un intermédiaire entre les chrétiens et le Christ.

C'est ce déclin mental que Mrs. Eddy corrige quand, grâce à une vision spirituelle radicale, elle retourne au christianisme curatif que Christ Jésus pratiquait lui-même. La guérison qu'elle rétablit n'est pas miraculeuse mais scientifique, à la portée de tous, universelle, et elle ne disparaîtra jamais plus.

« Le temps de la réapparition de la guérison divine est de tous les âges, écrit-elle dans Science et Santé, et quiconque mettra son tout terrestre sur l'autel de la Science divine, boira dès à présent de la coupe du Christ, et sera doué de l'esprit et du pouvoir de la guérison chrétienne.

« Selon les paroles de saint Jean: “Il vous donnera un autre Consolateur, afin qu'il demeure avec vous éternellement.” Je comprends que ce Consolateur est la Science Divine. » Science et Santé, p. 55.


Enseigne-moi tes voies, ô Éternel !
Je marcherai dans ta fidélité.
Dispose mon coeur à la crainte de ton nom.

Psaume 86:11

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