Un dictionnaire donne du mot « se consacrer » la définition suivante: « Poursuivre un but en s'y donnant tout entier. »
« L'Église », selon la définition spirituelle qu'en donne Mrs. Eddy, est « la structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède. » Science et Santé, p. 583; La consécration à l'Église a une influence directe sur la santé du corps. S'engager solennellement, c'est déjà rechercher la sainteté. Celui qui se consacre à tout ce qui « procède du Principe divin » s'engage dans un saint travail.
En anglais, le mot « santé » vient d'une racine qui signifie « intact » et qui est apparentée à la racine du mot « saint ». La Science Chrétienne nous apprend que la santé dépend directement de la conscience spirituelle, ou sainteté, de chacun. Il ne peut, en effet, en être autrement, car la santé n'est pas une propriété de la matière, mais de l'Esprit, de Dieu, que l'homme reflète. Nous pouvons prouver ce fait sur le plan humain si nous comprenons les principes de la santé, et si nous les appliquons à nos activités quotidiennes. En nous consacrant à « tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède » nous débarrassons notre pensée des croyances matérielles qui viennent de l'entendement charnel ou mortel, et nous apprenons à gouverner si bien nos corps que la maladie disparaît de notre vie.
Notre consécration est affaire entre Dieu et nous, car Dieu est l'unique Entendement. Dieu connaît et bénit la pensée consacrée, car elle vient de Lui. Mais en prétendant être consacré, alors qu'on se contente de remplir des devoirs sans ressentir une véritable dévotion, on ne saurait bénir personne. Dans la parabole des dix vierges, Christ Jésus raconte comment l'époux vient et dit à celles qui avaient oublié d'apporter de l'huile pour leurs lampes: « Je ne vous connais point. » Matth. 25:12;
Dans sa définition du mot « Église », notre Leader nous fait comprendre de quelle nature est cette huile dont nous devons remplir nos lampes. Elle dit: « L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Si nous nous occupons de l'église afin d'en retirer des avantages personnels, nous ne manquerons pas d'être déçus. Mais si nous travaillons dans notre église par consécration à l'idée spirituelle de l'Église, nous aurons beaucoup à donner et, ce faisant, nous nous intégrerons à la « structure de la Vérité et de l'Amour » — où la santé est un fait spirituel immuable.
Notre consécration à l'Église ne peut pas rester pure abstraction. Notre dévouement à « la structure de la Vérité et de l'Amour » doit s'exprimer en participant aux activités de cette « institution qui donne des preuves de son utilité. » Mais pour que notre travail prouve vraiment que nous sommes consacrés, il faut qu'il soit autre chose que la simple exécution d'une tâche. Il faut qu'il soit un acte inspiré.
Le travailleur consacré a toujours présent à l'esprit la structure spirituelle de l'Église. Quand il prend part à une activité quelconque, comme officier de l'église, ou au sein d'un comité, ou encore au moment d'une élection, il garde constamment à la pensée l'idéal du Christ, ou Vérité, et s'efforce d'appuyer les décisions de l'assemblée susceptibles de refléter le mieux l'action régénératrice de la Vérité. It s'attache également à réaliser l'idéal de l'Amour divin, qui consiste à exprimer, dans ses actes et dans ses pensées, la patience, la tendresse, et la bonté, aidant ainsi à faire de l'église la vivante expression de l'Amour.
La consécration nous permet de trouver la solution des problèmes se posant à notre église. En communiant avec le Père par la prière silencieuse, nous prenons conscience des erreurs de pensée qui pourraient cacher à nos yeux notre idéal spirituel; en même temps, les vérités qui doivent détruire ces erreurs nous sont révélées. Nous nous apercevons aussi que la puissante Vérité divine intervient sans cesse pour éliminer les erreurs qui pourraient se glisser dans les activités de l'église. C'est une force qui permet aux membres d'élever leurs pensées au-dessus de leurs difficultés intestines, et leur fait voir la fonction spirituelle de leur organisation et son rôle puissant pour promouvoir le bien général.
S'il est consacré à son travail, le membre de l'église verra dans les devoirs qui lui incombent, parmi lesquels celui d'assister aux services, autre chose qu'une simple obligation à remplir. Il y verra une ligne de conduite, un chemin, celui qui conduit à la santé. Participer à des activités qui ont pour but de « réveiller de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles », c'est un moyen d'apprendre à se connaître pour une idée divine. Mieux encore, c'est faire en sorte d'oublier le moi en faisant le bien.
Chaque service divin, chaque assemblée, chaque réunion de comité, la moindre tâche que le membre doit remplir peut devenir une occasion de prouver la totalité du Principe divin et le néant du mal. Si un seul membre fait preuve d'une profonde consécration à la Vérité, son exemple peut changer la pensée de toute une assemblée. Son dévouement, sa ferveur, pourront élever les pensées des autres, de ceux qui veulent s'en tenir à leur opinion personnelle ou qui aiment à discuter. A ceuxlà, il saura montrer ce qu'est un idéal spirituel et le rôle dynamique que joue l'église en « élevant la race ».
La consécration est symbolisée dans le Nouveau Testament par le repas pendant lequel Jésus rompit le pain, en donna à ses disciples, leur présenta la coupe et leur dit d'en boire. La tradition a voulu pendant longtemps, chez les chrétiens, que l'on serve aux fidèles le pain et le vin — sous différentes formes — pour montrer la volonté de chaque membre de l'église de faire siennes les intentions du Maître, participant ainsi, comme le dit Paul, à son corps et à son sang.
En Science Chrétienne, nous nous unissons au Christ, à la Vérité — car telle est l'individualité réelle ou spirituelle du Maître — grâce à la consécration, c'est-à-dire en travaillant avec dévouement pour la Vérité et pour l'Amour, telles que la Science Chrétienne nous les révèle, et en portant la croix avec le ferme désir de nous dévouer à l'œuvre qui est la raison d'être de l'Église. Quand, par l'étude et par la prière, nous élevons nos pensées jusqu'à contempler la réalité spirituelle, nous recevons le pain. Quand nous faisons face aux sombres arguments de l'erreur et que nous persistons à faire progresser l'Église, en « chassant les démons, ou l'erreur, et en guérissant les malades », nous recevons le vin.
Paul nous exhorte à être honnêtes quand nous nous disons unis au Christ. Il dit en effet: « Que chacun donc s'examine soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe. » I Cor. 11:28.