La croyance qu'ils peuvent subir des pertes est à la base de toutes les difficultés éprouvées par les hommes. Certains croient avoir perdu la santé, d'autres l'amitié ou l'amour, d'autres leurs ressources, et d'autres encore craignent de perdre leur vie même. Tourmentés par la crainte d'être privés du bien, nous acceptons la précarité de l'existence et réservons involontairement l'éventualité d'un avenir dépourvu de joie.
Christ Jésus rejeta complètement cette notion vague et mal fondée que le bien est une possession temporaire. Il savait que l'harmonie, étant le don éternel de Dieu, ne peut nous être ravie par les événements ou par les autres hommes. L'Évangile de Jean a recueilli le témoignage que le Maître était certain de la permanence des dons divins, il dit en effet à ses disciples (6:39, version Segond): « Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. »
La résurrection de la pensée hors du plan matériel révélera infailliblement la présence de ce qui, au sens humain, semblait être perdu. La pensée doit s'élever de la conviction que le bonheur est déterminé par les conditions matérielles, que la santé dépend de la matière ou des lois médicales, et que les ressources sont imposées par le sens personnel, à la vision de la nature intrinsèquement spirituelle des idées divines, qui n'est jamais entachée d'estimations mortelles soit d'insuffisance soit d'excès.
Comme expression individuelle de la Vie et de l'Amour, l'homme possède tout ce qui est nécessaire à l'expression complète du bien. Pas une des qualités divines formant l'être réel ne peut être séparée du tout indivisible. La gloire de la divinité enveloppe tout l'être et quand la conscience est touchée par le Christ, l'idée spirituelle de Dieu, elle s'élève à contempler la vie éternelle et incorporelle de l'homme, qui ne peut être privée d'aucun des éléments du bien.
Dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne [Christian SciencePrononcer ’kristienn ’saïennce.], écrit (p. 359): « Un Scientiste Chrétien et un adversaire de la Science Chrétienne peuvent être comparés à deux artistes. L'un dit: “J'ai des idéals spirituels, indestructibles et admirables. Lorsque d'autres les verront comme je les vois, sous leur vrai jour et dans toute leur beauté, — et qu'ils sauront que ces idéals sont réels et éternels, parce qu'ils sont dessinés d'après la Vérité, — ils découvriront qu'on ne perd rien mais qu'on gagne tout par une juste appréciation de ce qui est réel.” »
Le but de la Science Chrétienne [Christian Science] est de faire connaître Dieu à l'humanité, de lui apprendre qu'elle possède de toute éternité tout ce qui est bon: la santé, la joie, l'harmonie, la sainteté, et ainsi de suite. L'homme ne peut être privé d'aucune chose bonne, et la seule condition nécessaire pour que l'individu puisse en faire lui-même l'expérience est une juste évaluation du réel.
Puisque Dieu Lui-même est tout bien, le mal ne fait pas partie de Sa nature ni de Sa création, et ne peut se concevoir comme doué de réalité ou d'identité. La maladie, le péché, le fait de ne pas être heureux, de manquer de quelque chose, sont des croyances nuisibles, des suggestions mesmériques qu'il nous faut voir pour les illusions qu'elles sont et non pour des faits. Dans la mesure où elle prendra conscience de ces vérités, l'humanité aura une conception exacte de ce qui est réel et ce qui est irréel, et s'apercevra que le bien ne peut être perdu mais que sa présence perpétuelle est immédiatement démontrable.
Il faut s'en tenir au principe correctement posé que l'homme possède éternellement tout bien et ce dès maintenant même, et qu'aucune prétention illégitime et inharmonieuse de l'entendement mortel ne peut lui être imposée, car tout est Principe divin et déroulement infini de son autorité. La vie et la santé ne sont pas dépendantes de conditions physiques, elles sont gouvernées par les lois de l'Entendement omnipotent, qui sont éternellement efficaces et applicables dans l'existence humaine.
Ces vérités furent illustrées admirablement par une étudiante lorsqu'elle fit appel à une praticienne de la Science Chrétienne pour l'aider à venir à bout d'une maladie de peau déplaisante et de l'asthme, qui la gênaient tous deux depuis quelque temps déjà.
La praticienne fit ressortir que ces soidisant maux chroniques n'avaient pas gagné de pouvoir ou de réalité avec le temps, mais étaient dénués de réalité, d'identité, et de pouvoir. Elle insista aussi sur le fait qu'aucune croyance matérielle ni aucune théorie médicale ne pouvait empêcher cette jeune fille d'aspirer à longs traits ce souffle de l'inspiration divine qui est la Vie même.
Elles reconnurent au cours de leurs prières que le bien est la réalité sans défaut, qui n'est pas susceptible d'être défigurée ou déformée d'aucune façon. La perfection fut reconnue comme seule à la mesure de la réalité. Le passage suivant de Science et Santé procura un grand réconfort et beaucoup d'inspiration à la praticienne aussi bien qu'à la patiente: « Il est impossible que l'homme perde quoi que ce soit de réel, puisque Dieu est tout et que l'homme Le possède éternellement » (p. 302).
L'étudiante acquérait une conception de plus en plus spirituelle d'elle-même comme la ressemblance même de Dieu; elle cessait en même temps d'évaluer la santé et la beauté matériellement, et commença à manifester la perfection qui était réellement son état normal. Tant sa respiration sifflante que les imperfections de son visage disparurent, et la jeune fille démontra par ces résultats réconfortants l'impossibilité de perdre ces dons divins que sont la santé et la sainteté.
La seule chose qui puisse à proprement parler être perdue, est une fausse conception de Dieu et de l'homme et cette perte, compensée par les vérités rayonnantes de la réalité spirituelle, se révèle le gain le plus riche. L'homme réel donne son entière adhésion au Principe, il exprime l'Amour, et il définit la Vie. Il n'est jamais puni tandis qu'il adhère à l'expression et à la définition du bien infini, car l'obéissance à la loi apporte protection et non pénitence. A mesure que l'on comprend et démontre ce fait divin, l'impossibilité de perdre quoi que ce soit devient de plus en plus claire, et l'on éprouve que l'harmonie éternelle est la réalité et la substance de l'existence.
Mettons tous nos soins à reconnaître tout ce que l'Amour divin, Dieu, nous a donné ! Sans notre consentement rien ne peut nous être ôté, ni la joie, ni une juste activité, ni la santé, ni les ressources, et ainsi de suite. L'apôtre Jean écrit (II Jean 1:8): « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous en receviez pleinement la récompense. »
