« Mesurer la vie aux années solaires, c'est spolier la jeunesse et revêtir de laideur la vieillesse. Le soleil radieux de la vertu et de la vérité coexiste avec l'être. L'état d'homme parfait en est l'éternel midi dont l'éclat n'est jamais obscurci par un soleil couchant. A mesure que s'efface le sens physique et matériel, le sens éphémère de beauté, la splendeur de l'Esprit devrait se lever sur le sens ravi, avec des magnificences resplendissantes et impérissables. » Ainsi parle Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 246).
Nous avons là les vérités fondamentales avec lesquelles nous pouvons faire face aux croyances à la vieillesse, qui présentent souvent des problèmes malheureux et angoissants, et vaincre ces croyances. En présence de ce qui semble souvent être la solitude et l'inutilité de la vieillesse, avec le besoin de soins et de soutien qui en résulte, la pensée peut s'infiltrer que l'on est un fardeau pour les autres et que, par conséquent, il vaudrait mieux mourir. Nous devrions au moins ne pas nous dérober à la question en croyant que la mort pourrait, de quelque manière inexplicable, être une solution au problème et de ce fait être un pas en avant. En d'autres termes, la tentation se présente parfois de croire qu'en certaines circonstances la mort peut être une amie.
Les enseignements de base et les démonstrations de Christ Jésus contestent ceci parce qu'ils sont absolument d'accord avec la vérité de l'immortalité et de la parfaite harmonie de Dieu et de l'homme. Jésus démontra cette vérité en guérissant la maladie et le péché et en ressuscitant les morts. Il ne montra jamais en aucun cas que la mort pouvait soulager de quelque condition difficile. Cela aurait contredit tous ses enseignements et annulé le but de ses œuvres. Il dit: « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance » (Jean 10:10).
Jamais, alors, aucune circonstance ne peut surgir qui rendrait la vie moins abondante. Cependant, n'est-ce pas ce que la croyance à la vieillesse prétend faire ? Nous reconnaissons que la maladie, le péché, et les diverses inharmonies de l'existence mortelle sont hors nature et dénués de vérité, et nous nous élevons en pensée pour les réfuter et les détruire avec la compréhension que la Science Chrétienne nous donne. Mais les croyances à la vieillesse viennent sous l'apparence de quelque chose de naturel et d'inévitable, et ainsi nous pouvons être mesmérisés au point de les accepter et de ne pas les repousser aussi fermement que nous le faisons avec ces maux que nous jugeons hors nature.
Mais l'homme est immortel. Et l'immortalité ne renferme pas d'élément ni de possibilité de mortalité, donc pas de germe naturel de décadence ou de décrépitude. S'il n'en était ainsi, l'immortalité serait un mythe. Manifestement et sans équivoque, la délivrance de toutes les croyances physiques dépend de notre ascension. Il n'y a pas d'autre moyen. C'est le but ultime que notre Maître atteignit lorsqu'il eut abandonné toutes les croyances à la vie dans la matière et prouvé sa domination sur chaque restriction que la matérialité essayait de lui imposer.
Comme disciples de Jésus, nous devons aussi atteindre notre ascension. Il n'y a pas, par conséquent, de sentier descendant pour y parvenir. Sur toute la ligne le chemin doit être ascendant. Ceci peut être accompli par la compréhension toujours croissante et la pratique journalière de la vérité qui nous est enseignée en Science Chrétienne. C'est une continuelle résurrection de la pensée grâce à laquelle nous abandonnons les croyances de la chair et nous vivons chaque jour d'une vie nouvelle.
Mrs. Eddy définit la « résurrection » dans le Glossaire de Science et Santé comme suit: « Spiritualisation de la pensée; une idée nouvelle et plus élevée de l'immortalité, ou existence spirituelle; croyance matérielle cédant à la compréhension spirituelle » (p. 593). Sûrement, alors, notre ascension est le résultat de notre résurrection — la spiritualisation quotidienne de notre pensée.
Après un certain nombre d'années, la tentation vient parfois de prononcer des négations subtiles de l'immortalité de l'homme. Nous les connaissons tous. Peut-être sommes-nous tentés de dire notre âge parce que l'entendement mortel essaye de nous duper en nous faisant croire que notre âge avancé est en quelque sorte un honneur pour nous. Soyons fermes en nous abstenant de toute parole qui ferait ressortir la croyance à l'âge et nier notre immortalité. Prions au contraire pour manifester ces qualités éternelles dont parle notre Leader à propos de l'être véritable, et dont quelques-unes sont mentionnées dans le passage cité au commencement de cet article.
Renouveler en nous les choses de l'Esprit et garder cette qualité inestimable qu'est la docilité nous apportera un sens plus profond de ce que signifie notre immortalité. Il ne peut donc y avoir de rigidité de pensée, de répugnance à avancer dans de nouveaux sentiers; nous ne pouvons écouter la suggestion qui nous dit que nous sommes trop vieux pour faire face à différentes phases de la vie moderne ou pour prendre un intérêt intelligent à ce qui se passe autour de nous, et qui si souvent demande nos prières consacrées.
Notre compréhension de l'inséparabilité de l'homme d'avec Dieu, la Vie divine, devrait nous permettre de faire la même ferme déclaration de notre utilité, qui n'est pas amoindrie, dans la plus grande de toutes les causes, la Cause de la Science Chrétienne, dont le but est d'apporter à l'humanité, par la démonstration, le salut délivrant de tous les maux et de toutes les limitations que l'existence mortelle essaye d'imposer au genre humain.
Les facultés de l'être, telles que la vue, l'ouïe, la perception, la mémoire, et ainsi de suite, ne peuvent jamais appartenir à la matière ni être à sa merci. Elles appartiennent à l'Ame, Dieu. Elles sont l'évidence indestructible de Sa présence et de Son pouvoir, et ne peuvent pas plus s'éteindre que ne le peut Dieu. L'homme est la manifestation de Dieu, et il ne peut être exclu ni séparé de l'Entendement toujours conscient. De toute éternité, l'homme a coexisté avec Dieu; il n'a jamais été séparé de Lui à aucun moment, et il n'a jamais cessé d'être Son reflet parfait.
« Pendant que les étoiles du matin entonnaient des chants d allegresse, et que les fils de Dieu poussaient des acclamations » (Job 38:7), nous étions là, et nous sommes encore là. Cette vérité est ce que nous démontrons lorsque, pas à pas, nous abandonnons et détruisons les fausses croyances selon lesquelles nous sommes jamais devenus conscients des fausses croyances imposées par la matière, et par conséquent avons été limités par elles. C'est le chemin d'une vision qui s'élargit continuellement, de nouveaux sentiers à suivre, d'une révélation et d'un accomplissement constants du bien.
Tout ce qui est vrai vient de Dieu. Cela est donc sans âge, jamais limité par ce que l'entendement mortel désigne comme étant la jeunesse ou la vieillesse. Rien ne peut nous priver des fruits de nos labeurs; le temps ne peut restreindre notre utilité, et il n'y a rien non plus en Dieu pour créer des facultés défaillantes ou des limitations d'aucune sorte. De notre trésor de choses nouvelles et anciennes, nous pouvons tirer les fruits inestimables de notre expérience pour enrichir, aider et bénir l'humanité.
Du livre de Job nous avons cette affirmation rassurante: « La vie se lèvera pour toi plus brillante que le midi, et l'obscurité même sera comme le matin » (11:17). Aucun nuage de flétrissure ou d'âge n'assombrit cette lumière matinale de la révélation spirituelle et de l'utilité qui en résulte.
    