Ceux qui appliquent fermement la Science Chrétienne savent que l’exercice de la patience les aide à maintenir leur fermeté. Ils comprennent l’importance de la prière recommandée par Mrs. Eddy à la page 4 de Science et Santé, où elle déclare: « Ce dont nous avons le plus besoin, c’est la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l’humilité, l’amour et les bonnes œuvres. » La patience vient au premier rang des buts spirituels à atteindre. Imaginerions-nous la gentillesse et l’amour mêlés d’impatience ?
Bien souvent, c’est notre manque de patience qui trouble et accable notre pensée et nous empêche d’adopter le point de vue spirituellement scientifique. Quand l’incompréhension, l’apathie et l’opposition de la part de nos amis semblent répandre l’amertume sur nos joyeux efforts, nous devrions savoir qu’il est en notre pouvoir de chasser instantanément les pensées de désappointement et de malheur. Dans la Science Chrétienne, nous voyons l’homme comme l’image de Dieu et nions l’existence d’un entendement séparé de Dieu.
Dieu, le bien, est Tout-en-tout; rien ne peut donc s’opposer au bien. Les prétendus sens personnels ou physiques, qui nous présentent l’image d’un monde divisé entre le bien et le mal, n’exercent leur influence que s’ils obscurcissent notre vision de la réalité spirituelle et harmonieuse par l’impatience et la propre volonté. Nous devrions comprendre clairement que cet état trouble de l’entendement nous empêche de recevoir en don la grâce de l’Esprit.
Christ Jésus indiqua à ses disciples les bouleversements que subirait la pensée humaine, lorsque la vérité spirituelle s’opposerait à la résistance du sens matériel et il leur donna le conseil suivant: « C’est par votre patience que vous sauverez vos âmes » (Luc 21:19). Dans la poursuite de buts plus élevés, la pensée humaine peut se trouver en désaccord avec les faits spirituels. Mais si la pensée cède graduellement aux faits divins, ce combat est la cause de grands bienfaits.
La Scientiste Chrétien apprend à exercer la patience dans son travail d’église, car sans la patience il n’y a aucun lien d’amour, aucune fraternité ni aucun pardon véritables. L’entendement mortel cherche à changer la joie de se sentir prêt en désappointement et en amertume s’il ne peut réaliser sa propre conception du progrès. Tentés de croire à un tel retournement, nous pouvons prouver jusqu’où notre pensée a progressé vers l’idéal spirituel, vers la vie en Dieu. Nous pouvons le prouver par notre habileté à réduire au silence le sens personnel et à persévérer patiemment dans la vérité, croissant ainsi en grâce. Dans l’Épître aux Hébreux, nous trouvons cet utile conseil (12:14, 15): « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu; veillez à ce qu’il ne vienne pas à pousser quelque racine d’amertume qui pourrait entraver et infecter la plupart d’entre vous. »
Les fautes d’autrui ne sauraient obliger un Scientiste Chrétien alerte à les considérer comme réelles, ni à les attribuer à l’homme ni à s’en tenir ainsi à l’image d’un homme matériel et imparfait. Nous n’avons pas à souffrir des erreurs d’autrui, mais à corriger avec douceur, amour et patience la prétention erronée dans notre pensée et à l’y remplacer par l’image correcte de l’homme, qui rayonne à jamais de l’intelligence et de la pureté de l’Entendement, le Père. De cette manière, nous produisons les fruits de l’amour et nous aimons notre prochain comme nous-mêmes. C’est seulement ainsi que nous pouvons nous-mêmes être guéris du péché.
Pour Dieu, le mal n’existe pas. Lorsque nous comprenons cela, le désappointement et l’amertume disparaissent de notre pensée, n’étant que des prétentions irréelles de l’adversaire.
Avec quelle joie tous ceux d’entre nous qui semblent victimes de la froideur et de la méchanceté peuvent aligner leur espérance et leur confiance sur le grand fait que l’Amour divin est plus proche, plus grand et plus puissant que tout ce dont témoignent les sens matériels ! Paul déclare en effet (II Cor. 4:17, 18): « Notre légère affliction du moment présent produit pour nous le poids éternel d’une gloire sans mesure et sans limite, parce que nous ne portons pas nos regards sur les choses visibles, mais sur les invisibles. »
La Science Chrétienne nous équipe si bien de patience, de douceur et d’amour que tout désaccord avec les prétentions de l’entendement mortel est la cause d’une bénédiction. Le calme imperturbable, la persévérance, la domination de soi sont les fruits produits par l’exercice de la patience. Par ces qualités, nous croissons en grâce.
Au jardin de Gethsémané, alors que son Maître passait des heures difficiles, Pierre aurait voulu défendre Jésus par l’épée. Mais il lui donna cet ordre: « Remets ton épée dans le fourreau » (Jean 18:11). Même au service de bons desseins, les protestations et les combats de la volonté humaine ne sauraient produire les pures démonstrations de la Vérité. Ni l’endurance ni la souffrance, acceptées passivement, ne peuvent vaincre l’erreur. C’est la victoire patiente sur tout ce qui est dissemblable à Dieu qui compte.
Le Scientiste Chrétien est le plus puissant dans la bataille lorsqu’il prend, pour combattre, les armes du pouvoir irrésistible de l’amour. Il défend ses idéals avec la foi la plus grande s’il ne combat pas un mensonge, mais s’il le rejette patiemment et fermement comme un néant. Ce n’est ni l’effort humain ni l’endurance humaine, mais la victoire obtenue par l’amour spirituel qui représente la démonstration à son plus haut point. Mrs. Eddy cite à la page 267 de Science et Santé le passage de Jacques (1:12) en le commentant ainsi: « Heureux est l’homme qui endure [surmonte] la tentation: car quand il aura été éprouvé, [prouvé fidèle], il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. »
Lorsque nous sommes parvenus patiemment à la conception du vrai bien, celui-ci se manifeste dans le cours de notre vie. Et la guérison de notre pensée mène inévitablement à la guérison physique.
