Le véritable état de chacun est déterminé par la façon dont il sert Dieu. Par conséquent, le fait d'être un serviteur n'implique pas un état inférieur, pas plus que le fait d'être un maître n'implique la grandeur. De même la récompense de chacun n'est pas nécessairement proportionnée à la condition que le sens matériel lui a assignée dans la vie.
La Science Chrétienne enseigne que dans la réalité absolue il n'y a ni serviteurs ni maîtres, mais seulement des idées de Dieu, qui, dans l'Amour divin, n'occupent pas de positions inférieures ou supérieures. Toutes sont protégées et guidées par l'unique Entendement, leur Père-Mère Dieu, en qui est tout amour et toute sagesse, qui les connaît comme étant Ses enfants et qui se réjouit en elles. Elles sont toutes les préférées de Dieu, et il n'y a pas une seule brebis galeuse dans toute la famille infinie de l'homme.
Tous les enfants de Dieu Lui sont indispensables, et tous le sont les uns aux autres. Dieu assigne à Ses enfants leurs tâches individuelles, et chacun d'eux reflète l'amour qui leur permet de les discerner et les capacités nécessaires pour les accomplir. Par conséquent, l'état de chaque idée est un état plein de dignité et d'importance qui convient à l'image de Dieu, qui accomplit la tâche que lui a assignée Dieu avec l'intelligence et l'amour qui lui viennent de Dieu.
La compréhension de ces faits spirituels fondamentaux nous élèvera au-dessus du niveau du mécontentement et de la frustration, loin d'un faux sens d'infériorité ou de supériorité. Elle éliminera le faux sens de routine qui s'attache à une soi-disant situation inférieure, et la manifestation d'une autorité orgueilleuse découlant d'une situation plus élevée, et apportera à tous la joie spirituelle, la satisfaction et l'inspiration qui mènent au succès et à l'avancement spontané.
En servant Dieu, nous servons nos semblables. Et nous nous servons nous-mêmes. Servir Dieu, le bien infini, n'exige jamais de nous que nous reniions en aucune façon notre amour pour notre prochain. L'accomplissement des devoirs réellement humains — que nous soyons des employeurs ou des employés — ne peut pas être en contradiction avec la loi de l'Amour divin, car seul ce qui nous est imposé par cette loi est notre vrai devoir.
Si nous comprenons vraiment que seul le Principe divin gouverne, et non pas un sens de personnalité, nous ne nous rendrons jamais coupables d'une conduite inhumaine et injuste vis-à-vis de nos semblables, qu'ils soient du point de vue humain au-dessus ou audessous de nous; pas plus que nous ne manifesterons d'indifférence vis-à-vis de l'intérêt et du bien-être qui leur sont dus. Tout Scientiste Chrétien, qu'il soit dans une situation supérieure ou inférieure, doit toujours garder présentes à la mémoire ces paroles de Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 12): « Nous devrions mesurer notre amour pour Dieu par notre amour pour l'homme; et notre sens de la Science sera mesuré par notre obéissance à Dieu — accomplissant la loi de l'Amour, faisant du bien à tous; communiquant, dans la mesure où nous les reflétons, la Vérité, la Vie et l'Amour à tous ceux qui se trouvent dans le rayon de l'atmosphère de notre pensée. »
C'est la dévotion au Principe divin, mesurée par la démonstration de notre amour pour nos frères, qui efface également le faux sens de servitude et d'autorité, l'illusion d'infériorité et de supériorité. Elle détruit aussi bien la dépression que l'égotisme inhérents à la division de la société humaine en serviteurs et en maîtres, division imaginée par les hommes, et nous rend tous également joyeux, également nobles, et également humbles pour servir Dieu consciemment.
Mais une telle humilité ne doit pas être confondue avec l'humiliation. La vraie humilité n'inflige ni n'accepte l'humiliation, car elle est la vraie dignité de la pensée qui attire toujours et ne repousse jamais. L'humilité est l'esprit qui nous anime quand nous nous approchons vraiment de Dieu. Parce que tous les hommes, en réalité, sont égaux devant Dieu, l'humilité nous rend tous égaux les uns envers les autres. Christ Jésus donna une leçon de vraie humilité quand, après leur avoir lavé les pieds, il dit à ses disciples (Jean 13:13–17): « Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son maître... Si vous savez cela, vous êtes bien heureux, à condition que vous le mettiez en pratique. » Ces paroles pourraient être prises en considération aussi bien par ceux qui ont une situation élevée que par ceux qui en ont une inférieure.
Si lorsque nous rendons un service quelconque, nous le considérons simplement comme une chose que nous faisons pour une autre personne, alors le sens personnel — le nôtre et celui des autres — peut nous suggérer du mécontentement, de l'irritation ou du ressentiment. Mrs. Eddy donne un conseil scientifique sur ce point (Miscellaneous Writings, p. 310): « Rendre scientifiquement impersonnel le sens matériel de l'existence — plutôt que de s'accrocher à la personnalité — telle est la leçon d'aujourd'hui. »
Lorsque nous servons Dieu, nous comptons sur Lui, et non sur une personne, pour être appréciés et récompensés. Dans sa signification spirituelle, un avancement indique un élargissement de notre rayon d'utilité. Bien qu'un avancement semble intervenir par l'intermédiaire d'autrui, il se produit en réalité, en réponse à un ordre divin, et viendra sûrement au moment où nous l'aurons mérité. Une juste récompense ne peut être ni empêchée ni retardée, car elle n'est pas le résultat d'une préférence humaine ou d'une fantaisie, mais celui de l'opération irréversible de la loi de Dieu. Elle vient en tant que démonstration de la justice divine du Christ, qui est toujours actif dans la conscience humaine, et de ce fait gouverne les affaires de ceux qui écoutent.
Faire preuve d'une ambition avide pour obtenir une situation plus élevée, simplement dans le but de se faire remarquer, ou pour en tirer de l'orgueil, est incompatible avec la Science Chrétienne, car cela est contraire aux enseignements de Christ Jésus. A la femme qui demandait que ses deux fils puissent s'asseoir de chaque côté de Jésus, le Maître répondit que les places d'honneur seraient données par l'Entendement divin à ceux pour qui elles avaient été préparées. Puis il ajouta (Matth. 20:26, 27): « Que celui qui voudra devenir grand parmi vous se fasse votre serviteur, et que celui qui voudra être le premier se fasse votre esclave. »
Par la compréhension et la mise en pratique de cet enseignement, le serviteur sera un vrai maître. Il sera le serviteur de Dieu et de ses semblables. Notre Leader résume tout ce qui peut être dit à propos d'un tel avancement, lorsque, parlant de Christ Jésus, elle écrit (Miscellaneous Writings, p. 270): « La fidélité à ses préceptes et à son ministère est le seul passeport qui mène à son pouvoir; et le chemin de la bonté et de la grandeur traverse les modes et les méthodes de Dieu. ‟Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur.” »
