Quand l'apôtre Paul dit aux Éphésiens (6:11): « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, » ils comprenaient sans doute que ces armes n'étaient pas l'armure matérielle utilisée dans les combats. C'était l'armure du salut, entièrement spirituelle, faite des qualités indiquées par Paul, telles que la vérité, la justice, la paix et la foi. En outre, ils savaient que revêtus de cette armure de Dieu et avec « l'épée de l'Esprit », ils pourraient aller de l'avant pour vaincre tout mal, car ils s'appuieraient alors entièrement sur le pouvoir de Dieu.
Paul savait par expérience ce qui attendait tous les guerriers chrétiens; pour être pleinement protégés, ils devaient être spirituellement préparés à toute attaque, imprévue ou autre. Lui-même avait prouvé que lorsque « toutes les armes de Dieu » étaient revêtues, il n'y avait pas de fente par où l'erreur pût pénétrer; que c'est seulement en étant préparé spirituellement qu'on trouve la parfaite sécurité. Ainsi Paul montra que la protection est notre héritage divin. La protection divine est aussi la leçon enseignée par la Science Chrétienne, car nous apprenons, grâce à la Science, que l'homme, reflétant et exprimant à jamais Dieu, est continuellement préservé et protégé; et c'est cette vérité qu'il nous faut défendre.
Au cours des siècles les hommes ont cherché principalement à se protéger du mal. La crainte du mal semble presque accablante pour certains. Pourtant celui qui comprend scientifiquement que Dieu est le seul pouvoir, voit cette crainte s'évanouir. Bien des hommes affirment que Dieu est tout pouvoir, et ils pensent qu'ils le savent; puis ils font volteface et admettent volontiers que le mal, la maladie, un événement funeste sont imminents et ont le pouvoir de nuire.
En étant spirituellement vigilants et en nous attachant fermement à la totalité de Dieu, nous sommes exempts de crainte; ainsi nous revêtons toute l'armure. La crainte est un des instincts primitifs les plus forts contre lesquels les mortels doivent lutter, et nous ne devons pas nous contenter de dire simplement que nous n'avons pas de crainte, nous devons le prouver.
En surmontant chaque petite crainte, nous serons à même de faire face à de plus grandes craintes et de les vaincre. Nous ne devons pas limiter notre confiance en Dieu. Il nous faut aller de l'avant, ayant en Lui une confiance accrue jusqu'à ce que, comme notre Leader, nous puissions dire avec cette conviction absolue qui soulève les montagnes de la crainte, de la méfiance et du mal (Science et Santé, p. 468): « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Efforçons-nous sans cesse de mieux comprendre « l'exposé scientifique de l'être » qui renferme la citation ci-dessus, exposé qui résume la Science Chrétienne et qui est connu seulement dans la mesure où il est prouvé.
Les mots « protéger » et « défendre » sont souvent utilisés indifféremment, cependant certaines de leurs définitions sont différentes. Protéger est « couvrir ou préserver du mal ou de la destruction », tandis que défendre signifie « repousser une attaque ou un danger présent ».
Dans l'allégorie du jardin d'Éden relatée au troisième chapitre de la Genèse, quand l'Éternel Dieu appela Adam et lui dit: « Où es-tu ? » Adam répondit qu'il avait peur parce qu'il était nu. Il se cacha parce qu'il pensait qu'il était sans défense et sans protection. Et l'Éternel Dieu dit: « Qui t'a appris que tu es nu ? » L'homme créé par Dieu n'a pas peur, et il n'est ni sans protection ni sans défense. C'est le sens mortel, corporel, erroné, qui crie parce qu'il a peur et prétend être sans protection. L'homme de Dieu est toujours en sécurité en raison de la nature même de sa relation à Dieu.
Il nous faut savoir qu'en tant qu'enfant de Dieu, l'homme est toujours en sécurité, toujours un avec le Père. Ne devrions-nous donc pas faire un travail mental scientifique avant de commencer la journée ? Certainement ! Nous devons toujours défendre notre héritage de protection. Il nous faut savoir que le pouvoir protecteur de Dieu est toujours accessible. Il nous faut être sans cesse conscients de ce pouvoir en affirmant la totalité du bien. Il nous faut nous défendre contre la crainte d'être sans protection.
Dans le Manuel de L'Église Mère par Mrs. Eddy nous lisons (Art. VIII, Sect. 6): « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser aller à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. Par ses œuvres il sera jugé, — et sera soit justifié soit condamné. » C'est seulement en étant conscients du fait que nous sommes protégés et exempts du mal, que nous pouvons obéir intégralement à cette injonction. Nous obéissons à ce Statut dans la mesure où nous sommes prompts à nous défendre contre la suggestion erronée que nous sommes sans protection.
Mrs. Eddy nous dit (Pulpit and Press, p. 2): « La vraie demeure dans laquelle “nous avons la vie, le mouvement et l'être” est l'Esprit, Dieu, l'harmonie éternelle de l'Ame infinie. L'ennemi qui nous confronte voudrait renverser cette forteresse sublime, et il nous appartient de défendre notre héritage. » Comme cette affirmation inclut tout, et quelle joie de comprendre que nous n'avons pas besoin de créer la sécurité et la protection, mais qu'il nous faut plutôt reconnaître et affirmer que Dieu est la source de l'harmonie éternelle, et que cet état de l'être harmonieux est ininterrompu. La protection est notre héritage, et nous ne devrions pas perdre de temps à nous condamner parce que nous n'en « créons » pas davantage, mais nous devrions nous réjouir de ce que, grâce à la Science Chrétienne, nous savons comment défendre cet héritage qui nous vient de Dieu.
Le travail métaphysique que nous faisons chaque jour de bonne heure devrait être joyeux, non pas pénible, ennuyeux ou motivé par la crainte. Il devrait être empreint de reconnaissance débordante envers Dieu pour tout ce que Dieu signifie. Nous devrions avoir des moments de soumission à la volonté divine, où le moi est subjugué, et où nous sommes prêts à obéir à Dieu avec cet amour débordant qui hâte la venue de la fraternité des hommes. Pour Christ Jésus, Dieu signifiait tout. Il nous faut chaque jour accroître notre sens de la totalité de Dieu — de Son omniscience, omnipotence et omniprésence. Alors, comme des triomphateurs invincibles, revêtus de « toutes les armes de Dieu », nous pourrons sans peine faire face aux prétentions importunes du magnétisme animal agressif et les anéantir.
Ce travail métaphysique ou affirmation scientifique, peut très bien commencer au cours des moments calmes qui suivent notre réveil, cependant nous pouvons continuer à le faire avec profit tout au long de la journée. Chaque moment de liberté devrait être passé à affirmer scientifiquement que la sagesse, la présence, et la puissance de Dieu gouvernent complètement toute l'humanité.
Une jeune mère emmena sa petite fille de trois ans rendre visite à des amis à la campagne. Peu de temps après leur arrivée, elle entendit les cris de l'enfant qui lui parvenaient d'un endroit éloigné, là où l'enfant était allée. La petite fille avait sauté dans un petit bac en caoutchouc où, au lieu d'eau, il y avait un essaim de frelons furieux. Ce bac en caoutchouc avait été utilisé pour boucher l'entrée du nid de frelons qui était dans le sol, afin de chasser les frelons. Mais les insectes essayaient frénétiquement de franchir l'obstacle pour regagner leur nid. Lorsque la mère prit dans ses bras l'enfant qui hurlait et qui était couverte de frelons furieux, le corps de la petite fille était littéralement couvert de piqûres de leurs dards.
Aussitôt la mère rejeta le tableau qui s'offrait à elle en déclarant sans cesse la vérité. Elle vit que la protection de cette enfant était gouvernée par la loi toujours présente de Dieu, le bien, et ceci avant, pendant et après qu'elle se fût jetée au milieu de l'essaim de frelons. La mère se rendit compte qu'il lui était impossible d'en vouloir à celui qui avait placé ce bac sur le nid qui était dans le sol. La joie innocente de l'enfant à l'idée de jouer agréablement, ne pouvait être renversée et devenir un accident dangereux. Son Père-Mère Dieu prenait soin d'elle, de même qu'il avait pris soin de Daniel parmi les lions. Elle fit face à la suggestion d'inflammation et d'empoisonnement, en reconnaissant la nécessité absolue d'honorer la loi de Dieu, le bien.
Ainsi la jeune mère refusa d'écouter la suggestion que nous ne sommes pas toujours en sécurité, qu'il y a un sens mortel de l'homme dépourvu de maturité qui exprime le manque de sagesse et qui est exposé aux attaques du mal. Elle réalisa que la protection de l'Amour encercle à jamais l'univers. Tandis que lui venaient ces vérités, elle les exprimait à l'enfant, et la petite fille déclarait avec elle la totalité et la bonté de Dieu.
Rapidement l'enfant s'endormit, mais bientôt elle se réveilla en pleurant, et la mère se tourna vers Dieu pour savoir quel autre travail il lui fallait faire. Elle reconnut aussitôt qu'elle avait cessé de prier lorsque l'enfant s'était endormie; elle avait eu le sentiment qu'il leur était arrivé quelque chose de très sérieux et d'erroné qui semblait en fait s'être produit. Lorsque cet argument de l'erreur fut combattu et détruit, grâce à la Vérité, l'enfant cessa de pleurer, elle sortit de son lit et joua gaiement tout le reste de l'après-midi. Il n'y avait pas de trace d'inflammation sur son corps, et la pensée de l'enfant ne fut pas troublée. Bien mieux, l'enfant n'a gardé aucun souvenir malheureux de ce qu'il lui était arrivé et elle n'a peur ni des frelons ni des abeilles.
Cette aventure aurait pu avoir une conclusion bien différente si la jeune mère avait commencé par se condamner pour n'avoir pas fait un meilleur travail de protection pour l'enfant avant leur départ. Au lieu de cela, elle commença par affirmer la vérité que l'homme est toujours en sécurité, et elle défendit cette position.
Notre Leader nous a donné de nombreuses règles journalières ayant trait au travail que chaque Scientiste Chrétien doit faire pour garder sa pensée en harmonie avec la loi de Dieu qui embrasse et environne tout, et maintient l'homme à jamais dans la compréhension de l'être harmonieux. Lorsque nous rassemblons ces règles de chaque jour et que nous leur obéissons joyeusement, nous avons un sentiment plus glorieux de liberté qui nous permet de progresser et de comprendre ce que le Psalmiste voulait dire en parlant de Dieu lorsqu'il chantait (Ps. 62:7): « Il est mon rocher, mon salut, ma haute retraite: je ne serai point ébranlé. »
