Sans s'en rendre compte, les mortels obéissent à de fausses lois qui les privent de la liberté à laquelle instinctivement ils aspirent. C'est alors qu'ils voudraient avoir les ailes de la colombe pour échapper aux conditions dont ils se méfient ou qu'ils redoutent. Mais la Science Chrétienne nous apprend que nous avons à notre disposition quelque chose de plus sûr que les ailes de la colombe pour nous élever au-dessus de nos difficultés.
Mrs. Eddy écrit dans son livre Science et Santé (p. 454): « Les bons motifs donnent des ailes à la pensée, de la force et de la liberté à la parole et à l'action. »
Une telle liberté confirme ce que dit notre Maître, Christ Jésus (Jean 8:31, 32): « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Cette déclaration nous promet une abondance de bénédictions. Car si la vérité peut affranchir les mortels des croyances arbitraires les mettant sous le joug des limitations et des interdictions matérielles, c'est parce que la vérité émane de l'omnipotence divine.
En Science Chrétienne, nous apprenons que loin d'être constitué de chair mortelle, l'homme a une origine et une constitution entièrement spirituelles, ne comportant rien qui puisse donner prise aux attaques ou aux insinuations de l'entendement mortel. Par conséquent, plus tôt nous serons en mesure de nous défendre efficacement contre les tendances négatives de l'entendement mortel, plus tôt nous jouirons de la liberté qui témoigne de Dieu et de notre identité véritable en Christ, ou l'homme parfait, qui est hors de la portée de la maladie, des accidents, des catastrophes et des désordres de toutes sortes.
Dans les brouillards d'un soir de novembre, je fus renversé par une motocyclette. Sous la violence du choc, mon corps fut projeté sur la route humide et froide. Je restai étendu là quelques instants. Pour autant qu'il m'est possible de coordonner mes souvenirs de ce qui s'était passé, je dus me trouver pendant plusieurs secondes dans un état voisin de l'inconscience, car, presque tout de suite après avoir admis que le coup était fatal, j'éprouvai la sensation paradoxale d'un si grand bien-être physique, que je n'avais aucun désir de me relever. Mais cette réaction exclusivement humaine fut immédiatement contrebalancée et annulée par une pensée scientifique que j'avais méditée en route jusqu'au moment de ma chute. Cette pensée est exprimée dans Science et Santé (p. 209): « L'homme, étant immortel, a une vie parfaite et indestructible. »
C'est à cette instruction vraiment dynamique que j'attribue le fait que j'eus la force nécessaire pour me relever, pour rassurer la conductrice de la motocyclette dont l'inquiétude à mon sujet était très vive, et enfin pour rentrer à pied chez moi, à cent mètres de là. Ma femme ne sut rien de ma mésaventure jusqu'au lendemain, quand des voisines, informées de l'incident, vinrent prendre de mes nouvelles. Plusieurs personnes cherchèrent à me convaincre de la nécessité de soins médicaux, en raison de la gravité probable des contusions et pour prévenir toutes complications éventuelles.
Il va sans dire que je ne me laissai pas influencer par ces recommandations, si bienveillantes qu'elles fussent. Par contre, je mis à profit la circonstance pour travailler plus ardemment à éclaircir mon propre concept de l'homme réel, tel que nous le révèle notre Leader dans ses écrits, notamment dans Science et Santé, où nous trouvons ces lignes (p. 261): « Vous détachant des mutations du temps et du sens, vous ne perdrez ni les objets durables et les fins de la vie, ni votre propre identité. Fixant vos regards sur les réalités célestes, vous vous élèverez à la conscience spirituelle de l'être, de même que l'oiseau qui est sorti de l'œuf, et qui lustre ses ailes pour prendre son essor vers le ciel. »
Les maux de tête, les vertiges et autres dérangements physiques persistèrent quelque temps, diminuant toutefois chaque jour de fréquence et d'intensité jusqu'à leur disparition. Cette expérience me permit de constater que les maux physiques cessent de se faire sentir dans la mesure où la fausse image représentant l'homme comme une créature physique soumise à tous les aléas de la chair, se trouve effacée et remplacée dans la conscience humaine par la glorieuse révélation de l'homme en tant qu'expression de Dieu.
Cherchant à élever la pensée de ses contemporains jusqu'à la perception des merveilleuses possibilités de la compréhension spirituelle, l'apôtre Paul écrivit ces mots (Rom. 8:18–21): « J'estime que les souffrances du temps présent ne méritent pas d'être comparées à la gloire qui doit se révéler pour nous. En effet, c'est avec un ardent désir que la création attend cette révélation des enfants de Dieu. Car la création tout entière a été assujettie à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l'y a assujettie. Elle espère être délivrée elle aussi de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. »
 
    
