On entend souvent dire que telle ou telle personne avance en âge. Consultant le dictionnaire, nous voyons que le verbe avancer signifie « se porter en avant, » « progresser »; et le substantif avance a parmi ses synonymes « amélioration, » « progrès. » Avancer en âge pourrait donc vouloir dire marcher en avant, faire des progrès, se perfectionner. Tant que l'on progresse ou que l'on avance, il est impossible de reculer, de baisser ou de déchoir; il y a forcément une amélioration.
La Science Chrétienne fait voir que la spiritualisation de la conscience représente les progrès véritables. En étudiant la Bible et les ouvrages de Mary Baker Eddy, nous apprenons ce qui spiritualise la conscience. Marchant vers ce but, nous voyons s'améliorer dans une grande mesure nos circonstances humaines. Quand la pensée quitte la base matérielle pour adopter les fondements spirituels, la vie ne nous paraîtra plus être une suite d'incidents matériels, soit bons soit mauvais, où la santé alterne avec la maladie, jusqu'à ce que la vieillesse et la mort nous atteignent; ce sera plutôt une période de progrès. Nous y verrons un développement où le bien surmonte le mal, la vérité triomphe de l'erreur, la santé détruit les maux, la vie remporte la victoire sur la mort. Une compréhension meilleure de la vie spirituelle devrait être le fruit d'une croissance naturelle, heureuse, sans angoisse; il s'agit de renoncer aux choses anciennes en faveur des nouvelles, d'avoir toujours moins conscience de la matière, jusqu'à ce que l'on arrive à « la stature parfaite du Christ » (Éph. 4:13). A la page 485 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy nous donne ce conseil: « Émergez doucement de la matière en pénétrant dans l'Esprit. Ne vous imaginez pas qu'il soit possible d'entraver la spiritualisation ultime de toutes choses, mais entrez naturellement dans l'Esprit par l'amélioration de votre santé et de vos mœurs, et que cette amélioration soit le résultat de votre croissance spirituelle. »
Au jeune écolier, on propose d'abord des problèmes fort simples; lorsqu'il les a compris, il avance et peut résoudre des questions un peu plus difficiles. Puis viennent les examens où il doit prouver ses aptitudes et ses connaissances. Si les règles ont été bien apprises et sagement appliquées, il sera promu et passera dans une classe supérieure. La récompense est proportionnelle à l'obéissance et aux résultats obtenus. Des études suivies jointes aux efforts sincères et à l'application persévérante de ce qu'il apprend, élargiront ses connaissances et lui permettront de faire face à des situations variées.
Les Scientistes Chrétiens reconnaissent qu'ils sont des élèves, des disciples. S'ils prennent leur tâche au sérieux, ils savent que lire d'une manière intermittente, superficielle, la Leçon-Sermon hebdomadaire qu'indique le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, parcourir la Bible, les ouvrages de Mrs. Eddy ou les autres publications approuvées, ne leur permettra guère d'avancer dans la compréhension de cette Science. Ils se rendent compte qu'une étude systématique diligente, faite chaque jour dans un esprit de prière; un profond désir, un effort constant pour s'assimiler les préceptes de la Science Chrétienne et mettre en pratique ses règles — sont choses indispensables.
Dans son Message to The Mother Church for 1902 (p. 10), Mrs. Eddy parle en ces termes: « Lorsque l'entendement humain s'élève au-dessus de lui-même pour s'approcher du Divin, il subjugue le corps, assujettit la matière, avance et monte pas à pas. » L'alternative ne nous est point laissée; nous devons suivre la route ascendante marquée par l'Amour et résoudre ainsi notre problème de l'être. L'Amour exige que par une démonstration progressive nous prouvions sans cesse ce que nous avons compris. A mesure que s'accroît notre compréhension (c'était le cas du jeune élève), les tâches augmentent et nous devons résoudre de nouveaux problèmes. Viennent aussi des temps d'épreuve demandant une obéissance encore plus grande, et l'application persévérante de la vérité apprise précédemment.
Chaque fois qu'avec la Vérité nous surmontons une circonstance pénible, cela nous fait croître en grâce. Ce que nous avons saisi de la Vérité, que ce soit peu ou beaucoup, doit être mis en œuvre afin d'obtenir toujours davantage les bénédictions promises. Nous ne saurions nous reposer sur nos lauriers, sur ce que nous avons accompli précédemment, sur les bonnes œuvres ou les bonnes actions du passé; il faut au contraire atteindre les hauteurs. Mieux les leçons auront été apprises puis appliquées avec zèle, plus notre récompense sera grande. Nous aurons part aux fruits de l'Esprit dans la mesure où nous approchons de ce qui est parfait.
Quand la conscience se spiritualise, on reconnaît que la Vie est éternelle. Ainsi le sens humain de l'existence sera moins sujet aux malheurs de la mortalité, la longévité se marquera davantage, des joies plus élevées, une santé meilleure, une harmonie accrue viendront enrichir l'existence. « Les hommes et les femmes d'un âge plus mûr et d'une expérience plus étendue devraient en mûrissant acquérir la santé et l'immortalité, au lieu de se laisser choir dans les ténèbres ou la tristesse » (Science et Santé, p. 248).
Dans l'intérêt du genre humain, il importe d'apprendre qu'un mortel vieillissant est loin d'être l'image et la ressemblance de Dieu. Pour corriger ce faux concept humain, il faut revendiquer l'union avec Dieu. Notre Maître a dit (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un. » Jésus n'entendait pas que son individualité mortelle fût une avec Dieu. Il pensait au rapport unissant le Dieu parfait et l'homme parfait, à son individualité véritable qui ne pouvait être séparée de Dieu, de la Vie. Cette individualité réelle était droite, sans âge; elle n'avait pas subi les atteintes de l'entendement mortel, mais manifestait toutes les qualités divines du Père céleste. Ces qualités se verront chez nous dans la mesure où nous pourrons saisir et démontrer la nature de Dieu.
Quand nous apprenons à bien connaître Dieu, nous ne sommes plus tourmentés par les tristes tendances que prétend entraîner la vieillesse — changements, activité ralentie, décrépitude, déclin de la santé, manque d'initiative, perte des facultés, et cœtera. Soumis à la loi du Principe immuable, l'homme est toujours actif; ses forces ne s'épuisent point, il compte sur Dieu seul. L'homme reflète sans cesse l'agilité d'esprit, le discernement, les capacités de l'Entendement infaillible. Sa vie ne se mesure pas au calendrier; il demeure dans l'Ame où prévalent l'abondance, la beauté, la joie, la satisfaction complète. Il reçoit les bénédictions spirituelles, le pouvoir, la force, la santé que donne l'Esprit tout-puissant. Le livre d'Ésaïe contient cette promesse (40:31): « Ceux qui mettent leur confiance en l'Éternel prennent de nouvelles forces. Ils élèvent leur vol comme les aigles. Ils courent, et ne se fatiguent point; ils marchent, et ne sont jamais lassés. » La Vérité brise les chaînes de la chair et nous donne la stabilité, l'assurance. Chaque année déroule à nouveau l'inspiration qui se manifeste par la virilité, la continuité, le caractère indestructible, l'immortalité de la Vie éternelle.
Si nous sommes prêts à renoncer à l'humain en faveur du Divin, nous abandonnerons d'autant plus rapidement le témoignage des sens qui se traduit par l'égoïsme, l'opiniâtreté, la crainte, l'isolement. Quand la pensée s'éloigne du moi pour se tourner vers l'Amour infini, on trouve l'harmonie, le courage, l'amitié réconfortante, la réalisation du bien. Cette douce présence rend impossible le manque d'affection, la croyance que l'on est de trop. Chaque idée est indispensable au dessein sacré de l'Amour. Prions pour que les années successives soient couronnées de gloire grâce à la révélation intégrale de ce dessein. Efforçons-nous de suivre les enseignements du Maître; refusons d'attribuer soit à nous-mêmes soit à notre prochain la vieillesse ou la décrépitude. Attendons-nous à des progrès heureux, exempts de souffrances, car nous savons que Dieu agit en nous.