La Science Chrétienne ne révèle qu'un seul créateur, une seule création — l'Esprit et ses idées spirituelles. Cette révélation a pour tous les hommes une importance vitale. Acceptée par quelqu'un de sincère, elle commence immédiatement à corriger les erreurs du sens matériel, elle améliore l'activité et toutes les autres conditions de l'existence humaine. Concernant la nature spirituelle de l'existence, Mary Baker Eddy déclare (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 265): « Ce sens scientifique de l'être, qui abandonne la matière pour l'Esprit, ne suggère aucunement l'absorption de l'homme en la Divinité, ni la perte de son identité, mais confère à l'homme une individualité plus développée, une sphère de pensée et d'action plus étendue, un amour plus expansif, une paix plus haute et plus permanente. »
Qui n'accueillerait avec joie cet héritage — « une individualité plus développée, une sphère de pensée et d'action plus étendue, un amour plus expansif, une paix plus haute et plus permanente »? Or il est déjà nôtre par réflexion, car nous sommes fils de Dieu. Notre travail, notre vraie tâche consiste à reconnaître cet héritage et à prouver chaque jour que nous le possédons.
Dieu n'abandonne jamais Sa création; Il la maintient au niveau même de la perfection et de la fraîcheur constante par le Christ, le pouvoir et l'activité de Sa nature parfaite. Telles sont les affaires de Dieu. Celles de Jésus consistaient à révéler et à prouver aux hommes l'éternel amour de Dieu pour Ses idées et la manière dont Il pourvoit sans cesse à leur bien-être. A douze ans déjà, il dit à ses parents (Luc 2:49): « Ne saviez-vous pas qu'il me faut être occupé des affaires de mon Père? » Sa mission avait un double aspect: d'une part maintenir toujours le sentiment d'unité avec l'Esprit, démontrer le pouvoir du Christ; en outre réprouver les erreurs du sens matériel, établir dans la vie des hommes l'harmonie du sens spirituel. A cette tâche, Jésus consacra sans réserve sa pensée et son énergie; au fond c'est la vraie tâche de chacun d'entre nous, homme, femme ou enfant.
Faut-il en conclure que l'on doive renoncer à son travail au foyer, à l'école ou dans d'autres sphères, et devenir moins actif? Non certes! Mais en aucun cas nous ne devons perdre de vue les faits spirituels de la création; il faut en démontrer l'influence dans tous les domaines du travail humain. Voyons comment cela peut être mis en pratique dans une branche spéciale de l'activité — dans ce qu'on nomme généralement le commerce.
Celui qui a un magasin, une fabrique, ou qui exerce une profession — quiconque remplit une tâche — sait qu'un bon début est chose importante. La meilleure manière de commencer la journée, n'est-ce pas de bien comprendre que Dieu est Esprit, que l'intelligence, les ressources, l'activité, les relations parfaites ont toujours en Lui leur origine? Sachant que l'homme est non pas un mortel limité, déçu, insignifiant, négligeable, mais le fils de Dieu, Son image et Sa ressemblance spirituelle, le disciple reconnaît qu'il peut exprimer la maîtrise de l'Ame, la puissance absolue de l'Amour divin qui pourvoit à tout en abondance.
Ayant établi dans sa pensée la vraie compréhension de Dieu, de l'homme et de l'action juste, le commerçant est prêt à faire face aux événements de la journée. Il sait que spirituellement considérées, les affaires ont leur source dans l'Entendement divin; qu'elles sont parfaites, utiles, indestructibles, progressives et fécondes. Gouvernées par l'infaillible loi et l'ordre du Principe divin, elles sont soutenues par les ressources illimitées de l'Ame. Le négociant alerte reconnaît avec une profonde gratitude que les forces de l'Entendement divin, telles qu'il peut les comprendre en Science Chrétienne, attirent à lui et à son entreprise tous les aides capables, laborieux, intelligents dont il a besoin pour atteindre un but louable.
Parce qu'il reconnaît la plénitude et la toute-puissance de l'Esprit, il sait qu'aucun pouvoir contraire ne peut produire la pénurie, l'inaction, la détérioration, les malentendus ou les controverses. Au sujet de tous les hommes et de lui-même, il accepte sans réserve les paroles de Jésus (Jean 5:30): « Je ne puis rien faire de moi-même, » et encore (14:10): « C'est le Père demeurant en moi qui accomplit ses propres œuvres. »
Ainsi loin d'être sans cesse limité par les suggestions discordantes de la crainte, du dénigrement de soi-même, des risques et des incertitudes, il constate que ses affaires et lui-même sont soutenus et progressent, parce qu'il reconnaît la force et le pouvoir de l'Entendement dont la présence est universelle. Dans les affaires le Scientiste marche toujours sur les traces de Jésus; en toute humilité il obéit à la loi de Moïse, au Sermon sur la montagne, aux commandements du Maître. Ces règles fondamentales amplifiées par la prière et l'étude quotidienne de la Bible et des ouvrages de Mrs. Eddy fournissent une base d'action solide, un réconfort toujours nouveau, précieux, pour quiconque tient à réussir dans une tâche légitime.
Connaissant la valeur de la Science Chrétienne pour toutes les phases de l'activité humaine, Mrs. Eddy écrivait (Miscellaneous Writings, p. 252): « Elle encourage le commerçant, augmente ses aptitudes, assure le succès de l'honnêteté. C'est la joie des enfants, leur forte citadelle; le dictionnaire spirituel du sage; les richesses du pauvre; la perle inestimable dont le Maître dit que celui qui la trouve s'en va, vend tout ce qu'il avait, et l'achète. »
Quel est ce « tout » que nous devons vendre — ce prix à payer afin de travailler pour Dieu et de réussir dans une entreprise louable? Il faut être prêt à renoncer aux opinions humaines limitées, aux croyances et aux méthodes traditionalistes, au sens matériel de l'existence. Il faut accueillir l'Entendement qui était en Jésus-Christ. Il faut souvent consacrer du temps à la prière silencieuse, à la communion avec Dieu, au désir de faire Sa volonté.
Voilà le prix que nous devons payer pour obtenir la maîtrise spirituelle et le succès véritable. Alors il nous sera possible de dire avec l'apôtre Paul (Phil. 4:13): « Je puis tout par Christ qui me fortifie. » Laisser régner en nous le pouvoir du Christ — telle est notre tâche véritable, les affaires du Père sur quoi doivent se fonder les efforts et les réalisations des humains s'ils veulent parvenir au succès.
