Aimer constitue toujours la vraie méthode pour vaincre le mal; voilà ce que démontrait clairement Jésus le Christ et ce que prouvent aujourd'hui d'innombrables Scientistes Chrétiens. L'amour qui surmonte le mal, ce n'est point le sens matériel d'affectin que cultivent souvent les humains, mais la démonstration spirituelle et scientifique de l'amour exprimant la compréhension spirituelle du fait que Dieu est Amour.
L'épître aux Hébreux (1:9) affirme que Jésus le Christ aimait « la justice » et haïssait « l'iniquité »; et les Évangiles contiennent maints récits indiquant que Jésus comprenait et manifestait parfaitement le divin Amour. Le Maître exprimait sans cesse le discernement, l'affection, la sagesse et le pouvoir spirituels; aussi pouvait-il immédiatement guérir les maux, détruire le péché, ressusciter les morts, délivrer des craintes ou des faux plaisirs la conscience réceptive qui se tournait alors vers un idéal et des procédés plus élevés.
Parce que son expression de l'amour reposait fermement sur Dieu, le Principe, rien ne pouvait forcer Jésus le Christ à ne plus aimer. La malveillance d'une hiérarchie religieuse, la trahison de Judas, l'abandon de certains disciples, l'injustice de la sentence prononcée par Pilate — aucune de ces choses ne suscita chez lui la haine. Il exprimait un amour supérieur à tout ce que le monde peut connaître, et sa vraie démonstration de l'amour le protégea, le guidant à travers la crucifixion jusqu'à la résurrection et l'ascension. Il prouva d'une manière concluante que pour vaincre le mal, pour parvenir à la vie éternelle, aimer représente le seul chemin et la voie parfaite.
Malgré le sublime exemple du Maître, nous sommes quelquefois tentés de croire que telle circonstance, telle action d'autrui justifie chez nous des pensées ou des actes contraires à l'Amour. Or Mary Baker Eddy, qui marcha sur les traces du Maître et prouva pendant de longues années qu'aucune épreuve ne pouvait l'empêcher d'aimer, déclare nettement dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (pp. 278, 279): « Ce qui fait entrer dans la pensée ou l'action humaine un élément contraire à l'Amour n'est jamais requis, jamais nécessaire, et n'est point sanctionné par la loi de Dieu — la loi de l'Amour. »
Étudiant la Bible à la lumière du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, nous arrivons à comprendre qu'il nous faut avant tout aimer. Nous apprenons que l'amour consiste à discerner toutes choses spirituellement, à voir ce que Dieu voit, à connaître ce que Lui-même connaît. Il faut comprendre la totalité de Dieu, du bien, et le néant du mal. Il faut travailler avec zèle pour vaincre les prétentions du mal afin de prouver qu'il n'existe pas. Il faut exprimer la miséricorde et la justice divines. Plus nous aimons, mieux nous voyons l'homme et l'univers spirituels, et le faux sens matériel des choses perd son emprise. Manifestant toujours davantage les qualités de Dieu, par exemple l'intégrité du Principe, la pureté de l'Ame, la fidélité de la Vérité, la sainteté de la Vie, nous dépouillons les caractéristiques fâcheuses; nous suivons les traces du Maître et de notre Leader, démontrant à notre tour que la seule manière de vaincre le mal c'est d'aimer.
L'Amour divin surmontera tous les maux qui peuvent se dresser devant nous, car dans une phrase souvent citée, notre Leader nous assure que « l'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours » (Science et Santé, p. 494). Il est bon toutefois de réaliser que cet Amour répond à nos besoins dans la mesure où nous l'exprimons en le démontrant.
Si notre pensée est agitée par la colère, le tumulte prendra fin quand nous réaliserons et que nous exprimerons la sérénité de l'Amour. Si la rancune nous consume, ce feu pénible s'éteindra grâce à la manifestation de la patience, de la bonté, du pardon qu'inspire l'Amour. Quand règne la discorde, l'harmonie s'établira si nous sommes à l'unisson de l'Amour et que nous en proclamions le message, en pensée ou en paroles. L'argent, les aptitudes, les perspectives favorables semblentils ils nous manquer? Accueillons amplement dans la conscience les idées de l'Amour, et que des actions généreuses, pleines de grâce, remplissent nos journées. Alors l'abondance que l'Amour prévoit pour chacun se répandra dans notre vie. Si soit à dessein, soit sans le vouloir, on s'enfonce dans les sables mouvants du péché, il faut saisir la corde solide tendue par l'Amour — corde d'honnêteté, de droiture — et l'Amour opérera le sauvetage.
Dans la lutte contre le mal, il est parfois nécessaire de réprouver l'erreur et de reprendre son prochain, en ayant une attitude chrétienne. Au fond c'est souvent ce qui manifeste le plus d'amour, comme le montre Mrs. Eddy dans ce passage de Christian Science versus Pantheism (p. 13): « Bienaimés aimés frères, l'amour de notre Seigneur n'a jamais été plus manifeste que dans sa sévère condamnation de toutes les erreurs, où qu'elles se trouvent. Je vous le conseille, reprenez-vous, exhortez-vous les uns les autres. » Ayons soin de remarquer toutefois que l'Amour réprimande non pas une personne mais l'erreur. Souvent celui dont les actes sont blâmables est la victime du mal qui prétend dominer, régir les humains; il doit donc être affranchi, régénéré plutôt que condamné et puni.
Guidé par l'Amour, le disciple dénoncera sans hésitation le péché, fera voir combien sont fausses les théories et les pratiques de la médecine matérielle, réprouvera les inconséquences des doctrines et des cérémonies de la théologie scolastique; mais l'Amour nous permettra d'aider avec compassion ceux qui ont encore besoin d'être vraiment éclairés. Prions donc afin de refléter le véritable amour du Christ qui détruira le mal, son histoire apparente, sa croyance au châtiment: c'est ainsi que l'amour du Christ Jésus sauvait et guérissait les hommes.
Dans le Manuel de L'Église Mère, notre Leader donne des conseils précis quant à la manière de corriger avec amour une autre personne. A l'Article XI, intitulé « Plaintes, » elle mentionne à deux reprises les instructions de Jésus à ses disciples, que Matthieu 18:15–17 rapporte en ces termes: «Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul; s'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église, et s'il refuse d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme le païen et le péager. » Obéir à ces directions pleines d'amour aidera le coupable à se réformer, à s'affranchir de l'erreur, et de plus mettra fin aux faux bruits.
La voie de l'Amour est miséricordieuse autant que juste. Il ne punit jamais. Il ne cherche qu'à guérir, à sauver. Pour celui qui se laisse entraîner au mal, la mise à nu et la destruction de l'erreur par l'Amour peuvent sembler pénibles; mais ce qui lui paraît un châtiment, c'est ou sa répugnance à quitter l'erreur, ou le remords parce qu'il a cru à des choses contraires au bien. Néanmoins s'il est sensible à la douce et ferme correction de l'Amour, il verra s'établir chez lui la moralité, la joie et la santé.
Que la réprimande soit mentale ou s'exprime en paroles, elle sera efficace si elle est vraiment inspirée, motivée par le Christ. Cela fut prouvé au cours d'un procès concernant ce qu'on prétendait être la mauvaise administration d'une hoirie. Pendant une longue période, deux hommes avaient géré une fortune considérable léguée à plusieurs personnes. Comme les opinions touchant cette gérance étaient très différentes, les héritiers étaient pleins de rancune et d'animosité à l'égard des administrateurs et même les uns envers les autres. Pour finir ils portèrent plainte, accusant les administrateurs de fraude et de malversations.
L'affaire traînait depuis quatre ans et devait bientôt être décidée par le tribunal; en cette occasion l'avocat d'un des administrateurs eut recours à la Science Chrétienne dans l'espoir qu'elle aiderait à régler la chose. Il craignait que, faute d'une solution rapide, la lutte ne devienne encore plus amère et le conflit irrémédiable.
Après son entrevue avec un praticien de la Science Chrétienne, l'avocat se rendit compte qu'un arrangement serait produit par l'amour de Dieu démontré dans les affaires humaines. Aussi résolut-il d'aimer — de voir toutes choses spirituellement. Exprimant le désir sincère de voir triompher la justice de Dieu, il réprouva la croyance que la volonté divine pleine d'amour pût être entravée. En outre il chassa la croyance d'après quoi l'homme pourrait exprimer le mauvais vouloir ou l'animosité, puisque l'Amour infini gouverne tous les enfants de Dieu. A l'égard du procès, il eut la calme assurance que Dieu est l'unique législateur; il appuya sa foi sur le fait que Dieu dirige les événements.
Quand les parties plaidantes se présentèrent devant les juges, il fut heureux de voir que l'antagonisme manifesté précédemment avait disparu; que chacun était calme, prêt à coopérer. Le jour même on régla l'affaire d'une façon équitable; l'inculpation de fraude fut retirée; les plaignants et les défendeurs se déclarèrent satisfaits de l'arrangement approuvé par le tribunal.
Apprenant à vivre l'Amour qui est Principe et le Principe qui est Amour, nous ne serons pas des gens mous, faciles à duper, ni des personnes dures et cruelles; nous exprimerons au contraire la douce justice et la juste douceur qui reflètent vraiment Dieu. Ce faisant, nous prouverons notre maîtrise sur le mal; nous suivrons avec joie notre Maître et notre Leader, sur le bon chemin qui mène à la réalisation de la vie éternelle.
