En Science Chrétienne bâtir un temple n'est pas tenu pour une banale entreprise de construction. Si l'on construit un temple c'est parce que des guérisons se sont produites — les malades furent rétablis, ceux qui étaient dans l'affliction furent consolés, ceux qui étaient morts dans les fautes et les péchés retrouvèrent la vie, les démons de la fausse croyance furent chassés; bref, dans une certaine mesure on a suivi l'ordre du Maître. En effet, c'est grâce à la reconnaissance que s'élèvent les temples Scientistes Chrétiens. Mary Baker Eddy déclare dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 162): « Si nous bâtissons des temples, c'est pour que les chrétiens y viennent adorer Dieu — non pour qu'ils adorent un édifice! »
Au sens chrétiennement scientifique, la construction nous oblige à nous élever au-dessus du témoignage des sens matériels, à ne plus penser ou agir conformément à leurs arrêts. Il faut chercher « l'assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas » (Hébr. 11:1). Dans l'épître aux Romains (8:24), nous lisons: « C'est en espérance que nous sommes sauvés; or, voir son espérance réalisée, ce n'est plus de l'espérance: ce que l'on voit, pourquoi l'espérer encore? » L'entendement mortel ignore les choses « qu'on ne voit pas; » il s'oppose au Christ, reste toujours dans la ligne de la matière et veut nous faire croire que seuls les moyens matériels, les méthodes humaines, les plans de ce monde peuvent mener à bien la construction d'un édifice.
Si l'argument du tentateur est démasqué puis exclu, les membres ne perdront pas la merveilleuse inspiration qu'éprouve tout travailleur fidèle et sincère, lorsque après avoir prié, l'on décide de construire. Chacun devrait sentir qu'il lui faut prouver le pouvoir de l'Entendement sur la matière, de l'Ame sur les sens matériels; qu'en face des limitations et des obstacles apparents, il doit démontrer l'abondance de l'Amour.
Dans ce passage de Miscellaneous Writings, notre bien-aimée Leader fournit un guide très utile pour la pensée et l'action, puis met en garde contre les méthodes erronées (p. 135): « Le Principe et non la personne occupe la première place dans nos cœurs, sur nos lèvres et dans nos vies. Nos mots d'ordre sont la Vérité, l'Amour; si nous demeurons en eux, ils abonderont en nous, et nous ne serons qu'un cœur — unis par des mobiles, un but, des efforts communs. Demeurant dans l'Amour, nul d'entre vous ne peut être séparé de moi; et la douceur d'avancer ensemble, de faire aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fissent, vainc toute opposition, surmonte tous les obstacles et vous assure le succès. Si vous vacillez, si vous n'obéissez pas à cette Règle d'or, même en élevant votre édifice jusqu'aux cieux vous aurez bâti sur le sable. »
Nous avons ici les conditions à remplir pour la construction véritable: se soumettre au Principe, demeurer dans la Vérité, dans l'Amour, et les démontrer. Cela demande beaucoup de notre part — non des théories abstraites, la répétition de beaux exposés métaphysiques, mais l'esprit du Christ manifesté chaque jour, à chaque heure. Il s'agit d'être juste et véridique, patient, plein d'amour dans nos rapports avec tous, en particulier avec nos compagnons d'œuvre. Notre Leader cite les lignes suivantes (ibid., p. 338):
« Il faut toujours être sincère
Pour enseigner la vérité;
Pour toucher l'âme de ton frère
Tu dois toi-même être touché. »
Mis en pratique, ce conseil produira l'unité des mobiles et des actes; nous éprouverons une gratitude, une appréciation légitimes envers Mrs. Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne — choses nécessaires si l'on veut avoir la compréhension correcte de cette Science. Enfin nous devons obéir à la Règle d'or. Adoptant cette ligne de pensée et d'action, nous avons la promesse du succès.
Dans I Chroniques, nous voyons que le roi David fit des préparatifs pour la construction du temple; que lui-même donna en abondance de l'or, de l'argent, des pierres précieuses; que les chefs des tribus, les capitaines, les intendants, firent des offrandes volontaires et que le peuple se réjouit. David bénit l'Éternel, Le loua et dit (29:12, 14): « La richesse et la gloire viennent de toi. Tu es le souverain maître de tout... Qui suis-je, en effet, et qui est mon peuple, pour que nous soyons capables de te consacrer de telles offrandes? Oui, tout vient de toi; c'est de ta main que nous avons reçu ce que nous t'avons donné. »
Cet ancien roi qui malgré ses péchés et ses faiblesses avait perçu le grand fait que l'homme ne possède rien qu'il n'ait reçu de Dieu, faisait preuve d'une compréhension scientifique dont nous sommes étonnés. Dans la langue imagée des Écritures, le chapitre vingt-neuf de I Chroniques laisse entrevoir le vrai statut de l'être: Dieu en tant que créateur, cause, dispensateur de tous les biens, et l'homme Son témoin, Sa réflexion, ayant tout ce que Dieu donne et Lui rendant gloire par la louange et la gratitude.
Dans les entreprises humaines, l'on admet généralement cette règle: Pour obtenir un dividende il faut investir quelque chose, et le profit devrait s'accroître en raison directe des investissements. La même règle est applicable à notre travail en Science. Que pouvons-nous engager dans la construction d'une église Scientiste Chrétienne, entreprise à la fois remarquable et profitable? L'or de l'amour et du dévouement sincère pour notre grande Cause, l'argent des paroles affables, des pensées innocentes et sages, les joyaux de l'inspiration et de la compréhension spirituelles démontrées par une vie que la Science Chrétienne guérit et régénère.
Comme membres de L'Église Mère et d'une église filiale, nous nous sommes engagés à servir fidèlement, à soutenir, à promouvoir de toute manière le mouvement que grâce à des luttes et des prières incessantes, notre Leader établit pour la rédemption des humains. Nous apportons les dîmes au trésor du temple lorsque avec reconnaissance, nous mettons à profit tout les bienfaits qui sont offerts aux membres — fréquentation régulière des cultes, soutien dévoué et perspicace de l'École du dimanche et des autres branches d'activité, aide financière généreuse, plus importante que la satisfaction des désirs personnels.
En tant que membres, nous avons assumé les obligations quotidiennes qu'indique le Manuel de L'Église Mère (Art. VIII, Sect. 1, 4, 6). S'il arrive que notre premier amour à l'égard de la Science Chrétienne semble se refroidir; si participer à la rédemption du genre humain ne nous apporte plus la même joie; si nous trouvons des excuses pour ne pas assister aux cultes et aux réunions de travail, pour ne pas servir l'église aussi bien que possible — il importe que nous étudiions avec une persistance accrue les Statuts qui parlent des devoirs quotidiens. Peut-être le magnétisme animal avec ses arguments et ses attraits insidieux a-t-il commencé son œuvre souterraine pour obscurcir notre penser; dans ce cas il est temps que nous laissions agir dans notre conscience les phares de la Vérité, qui découvriront l'erreur et la feront disparaître.
Il peut être utile de citer ici l'expérience d'une église filiale qui voulait transformer un édifice. Le bâtiment venait d'être acheté lorsque certains membres éprouvèrent des doutes, se demandèrent si la démarche avait été sage et dirent même qu'il faudrait le plus tôt possible se défaire de l'immeuble. Procéder à la transformation alors que les membres n'étaient pas unis, c'était chose inconcevable. Aussi le comité de construction dut-il avant tout prier avec ferveur pour être divinement guidé. L'on convoqua tous les membres, et la situation leur fut exposée. Le comité exhorta chacun d'eux à prier en silence pour obtenir la sagesse qui permettrait de reconnaître et de suivre la bonne voie; mettant de côté le vouloir humain, les plans et les notions préconçues, tous pouvaient savoir que le Christ, l'idée véritable, non seulement ouvre la bonne porte mais ferme celles qui conduiraient à l'erreur.
Dans cette partie de la ville, la construction était soumise à des restrictions sévères; pour tous les travaux, même partiels, il fallait obtenir un permis. Malgré les obstacles ce permis fut accordé; reconnaissants d'avoir obtenu la réponse à leur prière fervente, les membres résolurent d'entreprendre la transformation de l'immeuble. La chose était possible puisque l'unité régnait. Le travail était déjà bien avancé lorsqu'on s'aperçut qu'étant donné la hausse rapide des prix, la somme prévue permettrait seulement de peindre la salle. Encore une fois il fallut dans le secret communier avec le Très-Haut, prier, prêter l'oreille. La réponse ne tarda point. Un membre expérimenté offrit de faire les travaux nécessaires si d'autres prêtaient leur concours, tous donnant gratuitement leurs services. Le conseil directeur accepta la proposition; bien des membres accueillirent avec enthousiasme l'invitation à prendre part au travail et leur zèle se maintint jusqu'au bout, malgré la chaleur et la besogne ardue.
Cette église filiale eut vraiment lieu de se réjouir. C'était un privilège d'œuvrer pou la Cause du Christ, de travailler ensemble au nom du Seigneur, d'apprendre à mieux connaître les autres membres, de trouver parmi eux des amis, d'oublier le moi en se dévouant pour l'église; il en résulta l'inspiration, la joie, un doux sentiment de fraternité, d'unité dans l'Amour, de gratitude envers Dieu qui seront toujours de précieux souvenirs.
Cet incident montre bien que construire l'église peut apporter de grandes bénédictions; le travail offre à tous l'occasion de croître spirituellement, de subjuguer le moi, de récolter une belle moisson alors que les conditions matérielles semblent être l'aridité mentale, la résistance, les barrières, les limitations. Il fut donc de nouveau prouvé en Science Chrétienne que la loi énoncée par Paul est vraie (Rom. 8:28): « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. »