La plupart des humains évitent de penser sérieusement à la création. Ils ne sont guère disposés à reconnaître que Dieu est l'unique créateur, mais ce pouvoir qu'ils Lui refusent, ils l'attribuent volontiers à la matière. Ils croient que l'homme tire son origine de la matière et doit en sortir par un développement graduel.
La Science Chrétienne affirme que l'univers n'est point le produit de forces matérielles; que l'homme n'est pas de la poussière devenue organique. En Science, on voit que la matière est un faux concept, une image de l'entendement mortel, sans réalité. La vie matérielle n'est point tout-en-tout. Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout. L'Esprit étant le créateur, sans doute la création dans son ensemble, l'homme et le vaste univers, doivent être spirituels.
Ici certains demanderont: « La Bible n'in-dique-t-elle pas que Dieu créa un monde et un homme matériels? » Oui, d'après les apparences. Mais les chercheurs sincères se convainquent qu'il n'en est pas ainsi quand ils étudient sérieusement le premier chapitre de la Genèse et les explications qu'en donne Mary Baker Eddy. Son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, contient un chapitre intitulé « La Genèse. » Nous y trouvons ceci, à la page 502: « Considéré spirituellement, le livre de la Genèse est l'histoire de la fausse image de Dieu, que l'on nomme un mortel pécheur. Vue sous son véritable jour, cette déflexion de l'être sert à indiquer la vraie réflexion de Dieu et l'actualité spirituelle de l'homme, présentées dans le premier chapitre de la Genèse. »
Mrs. Eddy savait que par lui-même l'esprit humain ne peut sortir de la croyance à un moi matériel ni percevoir la vie véritable dont la substance est spirituelle. Mais grâce à son amour désintéressé, notre Leader put trouver la voie scientifique qui permet de laisser derrière soi la confusion du penser matériel. Elle explique clairement que l'homme réel est la ressemblance de son créateur, dont il est inséparable en tant qu'idée ou réflexion. Aux pages 515 et 516 du livre de texte, elle nous éclaire sur ce sujet, montrant que la Science Chrétienne est le miroir où l'on voit l'image reflétée.
Selon le premier chapitre de la Genèse, l'homme est l'image de Dieu; il doit donc être la réflexion de la substance divine ou de l'Esprit. En conséquence il ne saurait être corporel, matériel. Il n'y a pas deux espèces d'homme — l'un matériel qui souffre, et l'autre spirituel, parfait. Il n'y a qu'un seul homme exprimé à l'infini. Il ne peut y avoir qu'une réflexion, car il n'y a qu'un seul Dieu. L'homme mortel corporel n'est pas cette réflexion, aussi ne représente-t-il point l'homme véritable. En outre, l'image de Dieu n'est pas créatrice puisque Dieu est à la fois le Père et la Mère de tout ce qui existe réellement. L'image réfléchie, l'homme parfait, est toujours en rapport avec son origine dont il ne peut être séparé.
Dieu étant Vie, Son reflet, l'homme, doit exprimer la Vie qui est non point organique mais spirituelle, éternelle. Pour que la réflexion soit détruite, il faudrait que son origine, Dieu, fût anéanti — chose impossible. De mauvais éléments peuvent-ils s'exprimer dans la réflexion du Principe divin? Non certes, car ils seraient dans ce cas inhérents à l'être de Dieu, lequel est absolument bon. Dans la réflexion de l'Entendement divin, la maladie, la difformité, le péché, la crainte ne peuvent s'exprimer, pas plus que d'autres caractéristiques qui fausseraient les indices de la perfection.
La guérison par Christ se fonde sur la révélation de l'homme en tant que réflexion. S'appuyant sur cette vérité de l'être, Jésus accomplit les œuvres que relatent les Évangiles. Elles prouvaient que par son action sur l'entendement et le corps mortels, la Vérité détruit le péché et guérit les maladies. Mais la mise en œuvre du pouvoir qu'exerce la Vérité tomba dans l'oubli, de sorte que la guérison chrétienne pratiquée pendant les premiers siècles de notre ère prit fin jusqu'à ce que Mrs. Eddy eût à nouveau découvert ce pouvoir qu'elle appela Science Chrétienne. L'étude assidue jointe à l'inspiration divine lui permirent aussi de trouver les règles de cette Science.
Elle en fit elle-même l'application; guérissant des maux de tous genres, elle prouva sans conteste qu'aujourd'hui cette Science opère des guérisons où se révèlent à nouveau le pouvoir et la certitude qui caractérisaient les œuvres de Jésus. Autrefois Pierre pouvait dire avec une sereine assurance (Actes 9:34): « Jésus-Christ te guérit; » de même les Scientistes Chrétiens savent que la Science du Christ guérit parce que Christ, l'idée de la Vérité, est omniprésente comme l'est Dieu, et se révèle en tout temps au cœur réceptif.
Si Christ, la vraie idée de Dieu, révèle à la pensée réceptive la filialité divine — l'unité de l'homme réel et de son Père — ceci doit se manifester par des preuves tangibles. Tel est bien le cas. Les faibles recouvrent leurs forces, les affligés reprennent courage, le fardeau des opprimés s'allège, les malheureux trouvent la joie, les malades guérissent. Le Christ ne peut être séparé de sa manifestation qui détruit l'erreur charnelle.
Pour mieux comprendre son individualité véritable, un Scientiste Chrétien approfondit le sujet de la réflexion. Pendant cette période d'étude, un matin à son réveil, il se trouva fort incommodé, et les symptômes d'une douloureuse maladie se présentèrent. Il aborda ce problème avec une confiance égale à celle d'un mathématicien qui sait que la question sera résolue parce qu'il connaît les règles du calcul et leur application.
Le Scientiste se rendit compte qu'il lui fallait prouver qu'étant fils de Dieu, il était et serait toujours parfait. Il devait aussi démontrer que l'image de maladie est une illusion du sens matériel, sans origine ni loi; qu'il n'y a pas de terrain où cette fausse image puisse marquer son empreinte. La crainte s'évanouit grâce à la conviction que la maladie est irréelle et que la vérité, lorsqu'on s'y attache, vous libère des croyances maladives et détruit leur fausse image.
Puisqu'il disait: « Je suis l'enfant de Dieu, » il affirmait son vrai droit de naissance, son union avec le Père, l'Entendement divin. Comme fils de Dieu il pouvait déclarer: « Je reflète la substance divine; » il savait que celle-ci ne renferme aucune maladie, aucune loi qui puisse produire les maux ou les sensations de douleur. La réflexion est semblable à Dieu. Il pouvait donc proclamer avec joie: « Comme idée de Dieu, je reflète la Vie divine parfaite et je connais la paix de l'harmonie. »
A bien des reprises il médita chacune de ces pensées. Le matin même la guérison s'accomplit. La délivrance était venue parce qu'il avait reconnu la perfection de l'homme et s'était fermement attaché à ce fait. Le Scientiste avait prouvé qu'une inébranlable foi dans la Vérité détruit toutes les illusions et guérit les maux. Il avait vu que la loi de Dieu est opérante, il en avait senti les effets. Sachant que l'homme est la réflexion du Père, il avait rompu avec l'entendement mortel dont les effets ne pouvaient plus l'influencer. Il avait mis sa confiance dans le pouvoir infini de Dieu — dans la force qui sert de base à toutes les lois divines, aux règles de l'harmonie indestructible, aux déclarations de vérité spirituelle. Il ne peut en être autrement, car notre Leader déclare: « La règle et la perfection avec laquelle elle opère ne varient jamais dans la Science » (Science et Santé, p. 149). Le Psalmiste s'écriait (Ps. 119:142): « Ta justice est une justice éternelle, et ta loi n'est que vérité. »
Quiconque étudie sérieusement la Science Chrétienne et regarde dans ce miroir, aura de grandes bénédictions quand il contemplera son vrai Père-Mère Dieu et verra que la vraie substance de l'homme reflète la substance divine. On la reconnaît dans des qualités telles que l'amour, la vérité, la sagesse, l'intelligence, la compréhension spirituelle, l'activité, la force, la bonté, la joie, la paix, la pureté, la santé, l'harmonie. Elles sont toutes à la disposition de chacun; elles peuvent être manifestées individuellement et visiblement. Elles ne font jamais défaut. La conscience divine ignore la pénurie. Si quelque chose semble manquer, cela vient toujours de ce que l'on n'a pas entièrement compris la nature de Dieu et celle de l'homme en tant que réflexion divine.
Ceux qui se préoccupent uniquement du moi matériel ne peuvent ni reconnaître ni refléter la pure substance. Il faut regarder dans le miroir, c'est-à-dire étudier la Science Chrétienne, pour obtenir le vrai concept de la création. Alors on peut exprimer davantage la spiritualité, la substantialité qui se dérobent aux efforts purement humains. L'homme réel est la réflexion de son Père. A l'instar de Jésus, il faut s'identifier avec cette réflexion. En effet le Maître pouvait dire (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un; » et encore (Matth. 28:18): « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. »
Reconnaître que l'homme reflète l'omnipotence de l'Amour divin, la maîtrise de la Vérité, cela donne la force et l'intelligence nécessaires pour détruire rapidement toute forme du mal, toute fausse croyance qui veut s'imposer à l'esprit humain. De cette manière, les Scientistes Chrétiens démontrent que la création divine est la réflexion parfaite de Dieu; que l'homme, Son enfant, est parfait et bon comme le Père; que la gloire et la toutepuissance de l'Éternel lui sont toujours accessibles parce que, comme réflexion de Dieu, il les exprime.
Mrs. Eddy présente clairement la chose dans ce passage de Miscellaneous Writings (p. 183): « L'homme est l'image de Dieu, Sa ressemblance; tout ce qui est possible à Dieu, est possible à l'homme en tant que reflet de Dieu. A la clarté de la Science nous apprenons et recevons cela: nous apprenons qu'en toute circonstance, l'homme peut accomplir les Écritures. »
Sans se lasser, les Scientistes Chrétiens mettent en œuvre la révélation de leur Leader. Par la démonstration ils prouvent que la création de Dieu où l'homme est inclus est parfaite, intacte. Ils en sont capables parce qu'ils s'appuient sur une base solide — le vrai concept de la réflexion. Ce fait et sa démonstration ne peuvent être séparés; ils marchent de pair, comme le Christ et sa manifestation perçue par le sens humain. Plus le Scientiste est fidèle à la révélation de Mrs. Eddy, plus seront nombreux ceux qui rendront avec joie ce témoignage (Hymnaire de Christian Science, cantique 271):
Où règne Dieu tout est bonheur,
C'est Lui notre libérateur;
Le repos s'offre aux cœurs lassés,
Les pauvres sont rassasiés.