L'auteur du présent article assista, voici quelques années, à un congrès politique dont les séances s'ouvraient par une prière; un jour, comme c'était un Scientiste Chrétien qui présidait, il y eut un moment de prière silencieuse, après quoi tous les assistants répétèrent l'oraison dominicale. L'auteur surprit alors la remarque d'un voisin, disant que c'était la prière la plus raisonnable qu'il eût entendue. Les prières dites à haute voix par une autre personne ne sauraient faire le même bien que nos pensées qui s'élèvent; car c'est en montant jusqu'à la réalité spirituelle que nous sentons dans notre vie la bonne influence de la prière.
Lorsqu'on saisit le sens de la prière en Science Chrétienne, on peut voir sans peine comment et pourquoi elle guérit. Dans son premier chapitre, le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, traite le sujet à fond; tous ceux qui l'étudient verront l'importance de la vraie prière dans la vie quotidienne. Paul disait (I Thess. 5:17): « Priez sans cesse »; grâce à la compréhension de la prière révélée par la Science Chrétienne, ce précepte devient pratique et vital.
En Science Chrétienne, la prière est quelque chose de plus que les paroles ou le penser juste auquel on se livrerait périodiquement. Notre livre de texte déclare (p. 4): « Faire des efforts continuels pour être toujours bon, c'est prier sans cesse. » Soit au travail, soit dans nos heures de délassement, nous pouvons toujours prier. Les moments de repos eux-mêmes peuvent être consacrés à la prière, car celle-ci est le désir du bien, la communion avec Dieu. Sans aucun doute, la partie la plus simple de la prière c'est le désir. Travailler pour l'accomplissement de ce désir représente quelque chose de plus astreignant. Ici les efforts sont nécessaires; il faut de la persévérance, une action continue. Il faut que toutes les pensées soient mises d'accord avec le Christ, l'idée véritable de Dieu. Malgré le témoignage contraire des sens physiques, nous devons nous attacher au fait spirituel, savoir que l'homme reçoit de Dieu la santé, la sainteté, l'harmonie. Si nous voulons que la paix, la joie, la maîtrise soient nôtres, il ne faut pas permettre que le découragement s'introduise dans notre conscience. Cette fausse prétention de l'entendement mortel s'opposerait à une vie de prière.
Si nous voulons prier vraiment, il faut veiller sans cesse sur nos pensées. Prier d'une manière correcte, puis accueillir l'instant d'après des pensées fausses, cela nous empêcherait de démontrer la toute-puissance et l'omniprésence de Dieu, du bien, ainsi que le néant du mal. Consacrer sa vie, en pensées et en actes, à la cause du bien, de Dieu, cela représente le vrai christianisme qui sacrifie tout pour le Christ, la Vérité. Au reste, nous n'avons point à sacrifier des choses réelles ou bonnes. Il faut seulement renoncer au mal. Nous sommes d'habitude prêts à sacrifier la maladie; il nous faut également renoncer de bon cœur aux pensées qui ne sont pas spirituelles. Dans la mesure où nous sommes disposés à faire ce sacrifice, nous trouvons la joie, la guérison, et nos prières sont exaucées, comme le promettent les Écritures.
Notre vie prouve la sincérité plus ou moins grande de nos prières. Notre Leader écrit (Science et Santé, p. 13): « Si dans le secret du cœur nous n'avons pas le fervent désir de voir s'accomplir tout ce que nous demandons, si nous ne nous efforçons pas ouvertement d'y atteindre, nos prières sont de "vaines redites," comme celles dont se servent les païens. »
Si nos prières restent sans réponse, nous devrions les scruter sincèrement. Sont-ce de « vaines redites » — inutiles, sans valeur? Oui, à moins que nous ne travaillions pour que les bons désirs s'accomplissent. Une vigilance constante est nécessaire si nous voulons être certains que nous n'attribuons à nos peines aucune réalité. Les tenir pour réelles retarderait l'exaucement de notre prière. Dans un procès, nous ne tolérerions point que notre avocat plaide pour la partie adverse; pourtant, par négligence, nous permettons quelquefois que nos propres pensées agissent ainsi. Dans ce cas, il faut nous déclarer plus fermement pour les vérités qu'affirme notre prière, être bien sûrs qu'elles ont du pouvoir et peuvent nous délivrer du mal. Voilà précisément la prière incessante qui nous procure une santé meilleure, une joie plus profonde, d'amples ressources. Tout ce qui devait être guéri disparaît de notre existence quand nous refusons d'accorder à l'erreur une place et un pouvoir quelconque dans notre pensée.
Faire des efforts pour obtenir une compréhension plus complète de Dieu nous révèle la réponse à nos prières. Cette réponse est ici maintenant même, pourvu que nous mettions en pratique notre compréhension et que notre vie journalière rende témoignage à la vérité. Toutes choses sont possibles à Dieu, qui peut guérir nos maux quels qu'ils soient. Il suffit que par la prière nous ayons vraiment recours à la Vérité infinie; nous aurons alors la preuve de Sa bonté, de Son amour.
La vraie prière est donc toujours exaucée. Elle est inséparable de la démonstration. Comprendre et démontrer toujours mieux la Vie, la Vérité, l'Amour, cela nous permet d'être plus utiles et de vivre pleinement. Nous sommes récompensés dans la mesure où nous recherchons avec persévérance une meilleure compréhension de Dieu et de l'homme, où nous appliquons sincèrement cette intelligence dans notre vie journalière. Tous les bons désirs, Dieu les exauce. Leur droiture même en assure l'accomplissement, dont elle les rend dignes. Voilà ce que déclare la Science Chrétienne, qui demeure immuable au cours des siècles, la même pour tous les peuples!
