« Que votre cœur ne se trouble point » (Jean 14:1). Ce sont les paroles que prononça Jésus quelques heures avant son arrestation, alors qu'il adressait ses dernières recommandations à ses disciples; et il prévoyait les réactions que son apparente fin ignominieuse allait provoquer chez ses amis. C'est pourquoi il met un accent si persuasif et si tendre dans les paroles qu'il leur adresse. Puis il leur explique ouvertement ce qui va arriver et leur expose les raisons pour lesquelles il ne doivent pas mettre en doute son enseignement. Il affirme à nouveau l'unité absolue entre le Père et le fils, entre Dieu et Son image, l'homme.
Jésus désirait que les disciples ne se laissassent pas gagner par le mesmérisme de la crainte, du doute ou de la tristesse. Lui-même savait que dans la réflexion de Dieu, de l'Entendement divin, se trouvent l'espérance, les réalisations, la joie. Pour lui le seuil de la tombe était l'annonce de sa victoire sur la mort; il démontra que « le dernier ennemi » ne peut rien contre le Christ, qu'il représentait.
Les paroles du Maître s'adressent aux disciples à n'importe quelle époque. Mary Baker Eddy, dans tous ses ouvrages, ne se lasse pas de répéter et d'amplifier les paroles rassurantes de Jésus. A la page 495 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle nous donne cet ordre: « Que ni la crainte ni le doute n'obscurcissent votre sens lumineux et votre calme confiance, que la perception de la vie harmonieuse — comme l'est éternellement la Vie — peut détruire tout sens douloureux de ce qui n'est pas la Vie, ou toute croyance en ce qu'elle n'est pas. » Si elle peut dire cela avec une conviction profonde, c'est que son enseignement a pour base le Christ, la Vérité. Elle savait et démontrait que le Principe gouvernant et tout-puissant, c'est l'Amour divin, devant lequel la matière doit faire place à la réalité divine.
Bien des Scientistes Chrétiens connaissent deux tableaux montrant Daniel dans la fosse aux lions. Le premier représente le prophète faisant face aux fauves menaçants qui reculent devant lui. Tout dans sa manière d'être indique la certitude de la maîtrise. Le second nous fait voir Daniel tournant le dos aux lions. Son visage se lève vers la lumière, ses traits sont illuminés par une attente sereine et par la paix qui surpasse toute intelligence. Quelle leçon pour nous! Pour cet homme qui comprenait que Dieu est la Vie présente, éternelle, toute-puissante et triomphante, les conditions extérieures n'étaient point une menace, mais une magnifique occasion de prouver ce qui est éternellement réel — de démontrer ce que Dieu fait pour l'homme qui met en Lui sa confiance.
Nous laissons-nous troubler par des images de guerre, de désordre, de souffrance — par la hantise de l'argent, de la gloire, de la position sociale, ou par la crainte des maladies, de la pauvreté, de l'incapacité? Notre prochain est-il pour nous un pécheur? Alors notre attitude est fausse, nous sommes tentés de croire au témoignage du sens corporel ou de l'entendement mortel. La Vérité ferme la gueule de ces lions que sont les erreurs des sens. Par la compréhension spirituelle de la totalité divine, il nous faut les regarder bien en face et en voir le néant. Puis il faut nous en détourner résolument afin que la réalité divine, la création de Dieu, remplisse notre pensée. Les images accusatrices et mensongères du sens corporel ne sont rien parce que Dieu est Tout.
La Science Chrétienne répète: « Que votre cœur ne se trouble point. » Les apparences du mal ne font nullement partie de la réalité, de la divine création spirituelle. Le premier chapitre de la Genèse nous dit (verset 31): « Dieu contempla ce qu'il avait fait, et il vit que cela était très bien. » Purifions nos pensées de tout ce qui ne ressemble pas au divin et remplaçons les faux concepts humains par les idées divines.
L'homme ne saurait voir ce que Dieu n'a point créé et ne peut voir Lui-même. Habacuc nous dit que Dieu a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1:13); et Job eut cette vision de l'Éternel: « Il regarde, lui, jusqu'aux extrémités du monde; il voit tout ce qui est sous les cieux » (Job 28:24). Par conséquent le mal ou l'imperfection ne peuvent faire partie de ce Tout et n'ont pas d'existence réelle. Les sens physiques ne perçoivent point la réalité. Paul déclare que maintenant « nous voyons comme dans un miroir, confusément, » c'est-à-dire d'une manière vague ou déformée. Quand nous savons qu'une chose est illusoire, mensongère, nous pouvons nous en détourner sans hésitation ni regret.
Bien des fausses images essaient de s'imposer aux yeux du monde actuel. Allons-nous les accepter comme des réalités menaçantes, doutant ainsi du pouvoir de Dieu? Savons-nous au contraire que ce sont des illusions, des mensonges sans pouvoir et sans lendemain? Mrs. Eddy déclare, à la page 518 de Science et Santé: « Le Principe divin, ou l'Esprit, embrasse et exprime tout, et tout est par conséquent parfait comme le Principe divin est parfait. »
Avec une fidélité renouvelée, une reconnaissance grandissante, rappelons-nous le commandement divin nous ordonnant de ne pas craindre, de ne point être troublés par les apparences, mais de nous appuyer sur le Christ, la Vérité, la vraie idée de Dieu qui est le bien total, infini. Les prétentions du mal seront toujours vaincues par le bien, car Dieu est Tout et le mal est néant. Aucune situation humaine, si inextricable qu'elle paraisse, ne peut s'opposer à l'action bienfaisante de la Vérité. Dieu, l'Amour divin, est éternellement vainqueur; et quiconque obéit à Ses commandements remporte à coup sûr la victoire.
