« Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune représentation des choses qui sont en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car je suis l'Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements » (Ex. 20:4–6).
Il arrive qu'un moniteur ou une monitrice trouve difficile d'expliquer à son groupe la fin du deuxième commandement, et néglige quelque peu cette partie des leçons. Or à la lumière de ce qu'enseigne notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, ce commandement tout entier occupe une place importante dans le Décalogue, où il suit immédiatement cette loi fondamentale: « Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face » (Ex. 20:3). La Science Chrétienne enseigne que Dieu est Esprit. Donc le second commandement nous somme de renoncer à tout ce qui est dissemblable à l'Esprit — d'abandonner entièrement les croyances matérielles, ce qui est la seule manière de n'être fidèles qu'au vrai Dieu. Ce commandement indique aussi d'une part, les mauvais résultats de la croyance à la matérialité, d'autre part les bienfaits que recueillent ceux qui n'acceptent pas d'autre réalité que l'Esprit et Sa création. Le second commandement insiste sur la nécessité d'obéir à tous les ordres de Dieu.
Peut-être le mot « jaloux, » employé dans ce commandement, embarrasse-t-il quelque peu le moniteur. Il est vrai qu'aujourd'hui ce terme dénote en général non pas les qualités de Dieu, mais plutôt tout le contraire. Cependant, nous trouvons dans un grand dictionnaire cette définition du mot jaloux: « Exigeant une dévotion exclusive; » et si on l'applique à Dieu, cette interprétation s'accorde avec le premier commandement. Un petit garçon qui fréquentait l'École du dimanche d'une église filiale avait saisi dans une certaine mesure le vrai sens de cette expression, car il dit: « Dieu est un Dieu jaloux parce qu'Il demande toute l'affection qu'on peut donner. »
Voyons aussi ce que signifie haïr Dieu. Ceux qui se disent chrétiens peuvent-ils croire qu'ils haïssent Dieu? Jésus le Christ montra qu'il est impossible de servir deux maîtres, car aimer l'un c'est haïr l'autre, et s'attacher à l'un c'est mépriser l'autre (voir Matth. 6:24). Paul à son tour déclara: « L'attachement à la chair... est inimitié contre Dieu. » Il dit en outre: « Les sentiments que fait naître la chair produisent la mort; mais les sentiments que fait naître l'esprit produisent la vie et la paix » (Rom. 8:6, 7). Ceux dont la pensée est charnelle croient à la réalité de la matière; ils se prosternent ainsi devant un faux créateur, servent un faux maître, se soumettent à une fausse loi et perdent l'harmonie de la loi divine.
Quiconque accepte la notion matérielle de l'existence accepte aussi les fausses croyances de péché, de maladie qui sont inconnues à Dieu. Transmises d'une génération à l'autre, ces croyances erronées passent souvent pour des maux ou des dispositions qu'on croit héréditaires. Ils sont hérités seulement dans le sens que l'erreur engendre l'erreur, comme Jésus l'indiqua en disant du diable: « Il est menteur et le père du mensonge » (Jean 8:44). Notre Leader nous dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 63): « Dans la Science l'homme est le rejeton de l'Esprit. Le beau, le bon et le pur constituent son ascendance. » Reconnaître ce fait, l'accepter comme le veut le premier commandement, cela dissipe l'illusion d'une existence en dehors de Dieu, du bien, et toutes les croyances que s'attribue cette illusion. S'il accepte la paternité et la maternité de Dieu, s'il s'attache toujours à cela, le disciple est gouverné par l'immuable loi de l'amour; il goûte la liberté et l'harmonie qui sont l'héritage légitime de tous les enfants du Père céleste.
Le deuxième commandement déclare avec force que Dieu délivre tous ceux qui L'aiment et Le comprennent, même si d'innombrables générations ont accepté de fausses croyances qui les asservissaient.
Mais est-il possible que Dieu punisse l'iniquité des pères sur ceux qui servent d'autres divinités, alors que la Bible déclare qu'Il a « les yeux trop purs pour voir le mal » et ne peut pas « regarder l'iniquité » ? Dieu ne connaît point le mal, mais cela n'empêche pas que Sa loi punisse et détruise le péché. Mrs. Eddy nous donne cette assurance (Non et Oui, p. 30): « Il n'est pas nécessaire que Dieu connaisse le mal qu'Il détruit, pas plus que le législateur n'a besoin de connaître le criminel puni en application de la loi. La loi de Dieu se résume en trois mots: “Je suis Tout;” et cette loi parfaite est toujours présente pour réprouver toute prétention d'une autre loi. »
Lorsqu'ils expliquent le second commandement, les moniteurs ou monitrices devraient appuyer sur le fait que Dieu est riche en miséricorde pour tous ceux qui L'aiment et gardent Ses commandements. Quant aux humains qui haïssent Dieu et ne Lui obéissent pas, ils peuvent en tout temps se détourner du mal et se joindre aux multitudes qui aiment Dieu et gardent Ses commandements.
Comme toutes les autres leçons à l'École du dimanche, ce commandement doit être présenté en tenant compte des aptitudes de l'enfance, qui peut saisir la loi divine sous ses aspects relativement simples. (Voir Manuel de l'Église, Art. XX, Sect. 2.)
