Un petit groupe de Scientistes Chrétiens sincères habitant la banlieue d'une grande ville avaient eu d'abord leur réunion de témoignages une fois par mois; mais grâce aux progrès accomplis dans leur organisation, ils résolurent d'avoir des réunions hebdomadaires. Au sujet de cette décision importante, une jeune fille, membre du groupe, consulta une personne expérimentée, dans une autre partie du Champ; on lui dit que sa tâche consisterait à rendre les réunions aussi intéressantes que possible.
Comme elle méditait ce conseil, la jeune fille put entrevoir l'heureuse responsabilité de chaque Scientiste Chrétien en ce qui concerne les réunions du mercredi. Elle se rendit nettement compte que la vitalité et l'efficace de ces réunions dépendent en grande partie de la nature sincère et spontanée des témoignages donnés par ceux qui ont été guéris grâce à la Science Chrétienne.
Un autre fait se révéla lorsqu'elle réfléchit davantage encore: le culte du dimanche, exposant la théologie de la Science Chrétienne, doit être complété par la réunion du mercredi soir, où l'efficacité de sa doctrine curative est appuyée par des preuves pratiques. Dans le Manuel de l'Église (Art. XXX, Sect. 7) Mary Baker Eddy déclare: « Je recommande à chaque membre de cette Église de faire tous ses efforts pour démontrer par sa pratique que la Science Chrétienne guérit les malades promptement et complètement, prouvant ainsi que cette Science est en réalité tout ce que nous affirmons qu'elle est. » La jeune Scientiste se rendit compte de ce qu'impliquait ce vœu — le disciple doit saisir l'occasion qui lui est offerte le mercredi pour faire connaître à ses frères les preuves que lui-même a eues concernant le pouvoir guérisseur de la Science Chrétienne. Il doit, comme le dit saint Paul, « faire part » de ce qu'il possède (I Tim. 6:18).
Cette Scientiste et tous les autres fidèles travailleurs du même groupe virent se déployer le bien en abondance lorsque de semaine en semaine ils racontèrent leurs bénédictions et firent part des guérisons obtenues. Une de ces personnes constata que les témoignages donnés par d'autres l'enrichissaient; de plus, en prenant à l'occasion la parole, elle fut affranchie de la timidité qui l'avait empêchée de s'exprimer librement en public; elle avait souffert de cette faiblesse pendant toute ses années d'école et d'université. L'appréhension disparut devant le pouvoir libérateur de la gratitude et le généreux désir de partager les bienfaits reçus. D'autres membres furent également affranchis grâce à la nécessité de vaincre ainsi l'égoïsme. Il n'est pas étonnant qu'une église filiale prospère ait pu s'établir sur cette base de bienveillante générosité!
Comme les rites ne jouent aucun rôle dans notre église, ni cérémonies d'ordination ni glorification des personnes humaines n'entravent le développement de la spiritualité qui seule autorise les membres à exercer des fonctions et à poursuivre l'œuvre commencée. Tous ceux qui se joignent à cette église doivent être « des pierres vivantes. » Il y a pour chacun une place à remplir, un travail à faire.
Nul ne peut être le porte-parole d'autrui lorsqu'il s'agir de rendre grâces concernant les précieux bienfaits dus à la Science Chrétienne. Nul ne peut se faire l'interprète de tout un groupe en proclamant la gratitude que devraient exprimer individuellement ceux à qui la Science Chrétienne a fait du bien. Ne permettons pas qu'un sentiment de crainte ou de faiblesse étouffe les louanges et la joie sincère, en nous faisant croire que la reconnaissance muette suffit et que d'autres personnes peuvent donner des témoignages plus clairs que le nôtre; surtout ne nous laissons point endormir par les arguments trompeurs du sens matériel, qui dit que si nous allons à l'église le dimanche, nous pouvons facilement nous dispenser d'assister à la réunion du mercredi soir ou d'y prendre une part active.
On comprend mieux l'immense bien que peut faire la réunion si l'on étudie le Statut qui se rapporte aux témoignages, dans le Manuel de L'Église Mère, par notre Leader, à l'Article VIII, Section 24. Ce Statut révèle le pouvoir et la portée du témoignage authentique: « Il est plus qu'un simple récit de bienfaits; il escalade le pinacle de la louange et illustre la démontration du Christ, “qui guérit toutes tes infirmités” (Psaume 103:3). » Ces remarques véridiques élèvent la pensée de quiconque les fait ou les écoute; c'est plus qu'une narration de délivrance concernant le péché, la maladie, le chagrin; elles s'élèvent jusqu'au « pinacle de la louange » où l'on voit que Dieu, l'Amour universel se manifeste par l'idée-Christ qui nous délivre de toutes les croyances mauvaises.
Quand les soixante-dix disciples, pleins de joie, vinrent dire au Maître qu'ils avaient guéri les malades, il leur donna ce conseil (Luc 10:20): « Toutefois, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont assujettis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » Dans un certain sens, pour ceux qui rendent témoignage à la vérité, la gratitude consiste à reconnaître que le royaume des cieux est vraiment proche, que l'homme demeure maintenant même dans le royaume de l'Amour divin, où le péché, la maladie, la mort sont à jamais inconnus parce que Dieu est tout.
Le pouvoir infini de cette reconnaissance s'étend plus loin que les murs d'une église ou les limites d'une commune: il touche les cœurs réceptifs dans le monde entier. L'heureuse occasion d'exprimer cette gratitude est offerte pendant la réunion du mercredi à tous ceux qui veulent faire part des bénédictions reçues en Science Chrétienne. Pouvons-nous négliger la grâce qui s'offre à nous?
