Le 11 décembre 1943 — le premier jour d’hiver où il faisait vraiment froid — je travaillais comme ajusteur pour la période de guerre dans le plus grand chantier de construction navale en Nouvelle-Angleterre. Depuis plusieurs jours, j’installais « des couvercles en biais » dans les réservoirs à mazout d’un grand vaisseau. Dans les navires de guerre, ces réservoirs sont répartis au fond de la coque; ils occupent les seuls espaces disponibles et sont séparés par des cloisons étanches, incombustibles.
Ce qui rendait ma besogne difficile et fatigante, c’était précisément la manière dont les réservoirs étaient placés; il fallait souvent ramper à travers d’étroits passages et d’innombrables petites ouvertures ou « trappes de sortie. » Chaque fois que j’allais dans un compartiment pour mettre en place un couvercle sur cette ouverture, il me fallait traîner avec moi un câble de soudage ayant trente mètres de long; j’avais aussi un pare-étincelles, un cordon pour la lumière électrique, et un sac d’outils.
Je croyais avoir fini ma tâche en installant trente-neuf de ces opercules, quand je m’aperçus, en examinant ma liste, que j’en avais oublié un. C’était décourageant, car j’avais travaillé étendu sur le métal glacé et j’étais engourdi par le froid; je désirais beaucoup changer de travail, pouvoir me tenir debout et marcher.
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