Toute créature désire un chez-soi. Qu'il s'agisse d'un oiseau, d'un animal ou d'un homme, chacun voudrait être là où il puisse se sentir à l'aise en exprimant le mieux possible son individualité. Le rouge-gorge fait son nid et chante là où il se croit en sûreté; le chien donne sa protection et garde la maison de son maître lorsqu'il s'y sent chez lui; l'homme reflète abondamment la joie, trouve son plaisir dans le bien lorsqu'il est heureux; et tous les jardiniers savent que dans un milieu favorable, les plantes fleurissent et prospèrent. Donc, le home favorise en chacun le développement du bien. Là où le bien se reflète, où Dieu Se manifeste, le home existe.
De nos jours, maints problèmes peuvent se ramener à un seul — le simple désir de trouver, de garder ou de maintenir un chez-soi. Des discords plus ou moins accentués accompagnent parfois ce problème. Pour obtenir ce qu'ils croient être une meilleure habitation, certains deviennent agressifs o même n'hésutebt pas à faire souffrir autrui. Quant à ceux qui durent s'enfuir pour échapper au péril, la crainte de perdre leur home ou l'ardent désir d'y retourner occupe parfois toutes leurs pensées. Tantôt ce sont des réfugiés qui ont perdu leur chez-soi; tantôt une famille cherche un logement dans un centre industriel surpeuplé; tantôt un soldat languit après sa famille; mais dans tous les cas, la solution du problème consiste à démontrer le vrai sens spirituel du home.
Puisque le foyer se trouve là où est Dieu, il ne dépend point de la justice humaine, du pouvoir militaire, des limites ou de l'emplacement. Aucune circonstance fâcheuse ne peut nous chasser de notre home, de notre unicité avec Dieu, car cette unicité existe dans la conscience et peut se démontrer d'une manière paisible et permanente lorsqu'on l'a clairement comprise. Écoutons ces paroles d'Ésaïe: « Alors la droiture habitera dans le désert et la justice établira sa demeure dans les vergers... Mon peuple habitera dans le séjour de la paix, dans des demeures sûres et des asiles tranquilles. »
Notre famille a maintes fois prouvé avec joie que le home est mental. En un certain cas, nous fûmes conduits dans une demeure harmonieuse parce que nous avions étudié le psaume quatre-vingt-onze et réalisé que nous habitions « dans la retraite du Très-Haut. » Une autre fois nous dressâmes la liste des vertus qui représentaient pour nous le foyer: la paix, la joie, l'hospitalité, la grâce, l'amour. Puis nous mîmes ces choses consciencieusement en pratique là où nous étions, et nous eûmes bientôt la demeure cherchée. A une autre époque, quand nous nous trouvâmes dans une maison incommode et dans un quartier peu agréable, il nous fallut refléter plus d'amour fraternel pour nos voisins et les voir comme enfants de Dieu, selon leur être réel. Par la suite, l'ambiance devint excellente. Chaque fois une préparation mentale consciencieuse fit régner dans la nouvelle demeure une paix plus grande. Nous eûmes aussi la preuve que l'amélioration de notre penser était nécessaire pour que le milieu s'améliore.
Une fois qu'on est bien logé, l'on risque peut-être de moins veiller sur ses pensées concernant le chez-soi; mais cette négligence est inadmissible: autant vaudrait croire qu'un bâtiment négligé restera toujours en bon état! L'harmonie ne régnera chez nous que si nous sommes toujours prêts à l'exprimer. Il nous faut maintenir notre paix en reflétant Dieu dans nos pensées et nos actions, en laissant briller notre lumière.
Nous savons tous que l'on apprend à mieux connaître une personne lorsqu'on la voit chez elle. C'est là qu'elle exprime son concept de la beauté, son activité, l'ordre, l'hospitalité, la sagesse — en d'autres termes son individualité. En Christian Science nous apprenons que notre individualité véritable est la réflexion de l'Ame ou de Dieu. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (pp. 477, 478): « Séparé de l'homme, qui exprime l'Ame, l'Esprit serait une non-entité; l'homme, divorcé de l'Esprit, perdrait son entité. Mais il n'y a pas, il ne saurait y avoir, une telle séparation, car l'homme coexiste avec Dieu. » Démontrant cette unité, nous ne saurions être séparés de notre demeure véritable.
Partager avec d'autres son chez-soi, c'est une joie très grande. Être hospitalier, c'est accueillir notre prochain, le faire participer à notre abondance. Ceux qui jouissent de la sécurité peuvent mentalement faire bon accueil au monde entier en invitant chacun au festin de la grâce divine. Comme Scientistes Chrétiens, nous pouvons sans cesse aider le genre humain en sachant que l'homme créé par Dieu est toujours abondamment pourvu et protégé.
A mesure que notre concept du chez-soi s'élève plus haut qu'une maison matérielle en un lieu quelconque pour embrasser dans son ampleur la réflexion spirituelle de l'harmonie, nous voyons que chacun de nous est maintenant même dans sa vraie demeure. Nous prouvons en ce qui nous concerne ces paroles de notre Leader (Science et Santé, p. 254): « Pèlerin sur la terre, ta demeure est le ciel; étranger, tu es l'hôte de Dieu. »
