Quand notre Maître, Jésus le Christ, accomplit ses admirables œuvres de guérison, il prouva ceci: comprendre la perfection spirituelle de l'homme chasse l'illusion de la maladie, de l'erreur, et fait saisir aux humains l'harmonie de l'homme dans la Science de l'être. La guérison spirituelle démontre la vérité de l'être. Au lieu du faux concept de l'entendement mortel, l'idée divine s'avère présente et suprême.
Lorsque Jésus guérit un aveugle, il fit bien plus que de détruire la croyance à la cécité; il démontra positivement l'immuable faculté spirituelle de la vue. Jésus dit à l'aveugle: « Recouvre la vue » ! C'était comme s'il avait dit: « Tu as la vue. Recouvre ce qui a toujours été tien, ce qui est ici maintenant même. Reçois ta vue — que tu possèdes déjà, parce qu'elle est déjà créée. » Et celui qui avait été aveugle recouvra la vue — l'accepta sans argument ni délai.
Les facultés spirituelles ne dépendent point de la matière pour s'exprimer; ce sont des expressions de l'Ame ou de Dieu. Pour guérir la cécité, Jésus ne changea point la matière. Il ne la regardait pas comme un pouvoir, une réalité, une personne, mais il insistait sur la Science de notre être, sachant que rien d'autre ne pouvait s'exprimer chez l'homme ou en tant qu'homme. Il montrait ainsi que les facultés spirituelles de l'être sont présentes, permanentes; que la vraie vue n'a jamais abandonné l'homme, et que la révélation de ce fait spirituel était précisément ce dont l'aveugle avait besoin.
A la page 190 de Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy explique ce verset de Luc: « Jésus chassa un démon d'un homme qui était muet; et le démon étant sorti, le muet parla. » Pour nous aider à comprendre la guérison par Christ, notre Leader déclare en termes fort nets: « Ici c'était la plaie du mustisme, erreur des sens matériels, qui fut chassée par la vérité spirituelle de l'être; savoir, que la parole est le fait de l'Entendement, non de la matière; et le faux pouvoir ou le sens qu'on croyait perdu doit céder au sens droit, exister dans l'Entendement. »
La Science de l'être révèle le fait que la perfection de l'homme, image de Dieu, a toujours existé. Elle montre que l'être spirituel et réel ne se fond pas avec le concept humain, mais que la Science de l'être, spirituellement comprise, chasse les vues mortelles erronées. Elle fait voir que l'homme ne représente pas deux états de l'être, l'un mortel et l'autre immortel, mais que le spirituel constitue la réalité et le matériel l'irréalité. Sur ce point-là, le genre humain n'est-il pas resté longtemps dans les ténèbres? C'est pourquoi, au premier abord, il peut sembler difficile d'accepter la Science de l'être jusqu'à ce que la pensée se familiarise avec les choses spirituelles. Mais à mesure qu'on progresse dans l'étude de la Science Chrétienne, admettre la Science de l'être et la démontrer dans la vie journalière devient toujours plus naturel.
Cette Science nous oblige à connaître l'homme tel qu'il est. Dès le début, méditer la parfaite Science de notre être inaugure dans la pensée le déroulement des infinies capacités de l'homme gouverné par Dieu; l'on voit se révéler l'harmonie, l'intégralité, la perfection qui l'ont toujours caractérisé. Ainsi nous commencons à nous identifier avec notre véritable idéal. Nous vivons nos pensées. La spiritualisation du penser entraîne celle de la vie. Connaître Dieu a pour résultat la bonté. Prendre conscience de l'harmonie, de la paix, de la pureté, de la substance, c'est manifester graduellement ces qualités.
Quand la pensée s'attache au glorieux être spirituel de l'homme, nous avons le droit de savoir et d'affirmer: « Comme réflexion de l'Être suprême, je suis spirituellement parfait. Tout ce qui constitue mon être individuel trouve son origine, son activité, son soutien dans l'Ame, en Dieu. La conscience de mon véritable être spirituel est ma seule vraie conscience; c'est pourquoi je sais que ma santé est inaltérable, que mes ressources sont illimitées, que le succès couronne mon travail, car Dieu me gouverne et je demeure dans Son royaume. » Savoir cela est chose divinement naturelle, puisque l'homme de Dieu vit comme expression de la Vie, que sa sagesse est le reflet de l'Entendement, que ses actes manifestent la Vérité.
Dans la Science de l'être, l'homme n'est point accablé de problèmes, assailli par la crainte, tourmenté par le doute, frustré par les échecs. Connaissant l'individualité spirituelle de l'homme, Jésus le Christ put faire face aux erreurs de l'existence humaine, car il en comprenait la nature illusoire, il voyait que c'étaient des conditions fausses devant être niées et détruites. Jésus savait que l'homme spirituel n'a jamais perdu son harmonie dans la Science de l'être; aussi pouvait-il « dévoir » l'illusion matérielle concernant la maladie, le péché, la mort, reconnaître que ces prétentions sont illégitimes et s'avèrent impuissantes si l'on comprend la vérité scientifique — l'être réel de l'homme. Les œuvres de Jésus montraient que le divin Principe gouverne l'homme; que la guérison prouve la présence de Dieu, et que l'Amour divin rend possible la correction de toutes les erreurs. La richesse de l'Esprit entraîne la plénitude de la guérison; l'abondance spirituelle du bien produit la manifestation des ressources.
La Science de l'être n'est pas encore entièrement comprise par les humains, comme elle l'était par le Christ Jésus; mais les guérisons spirituelles qui s'accomplissent, améliorant les croyances de l'humanité, constituent un pas essentiel sur la route qui mène à une compréhension et à une pratique spirituelles plus élevées. Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy écrit, à la page 296: « Une croyance améliorée est un pas hors de l'erreur, elle nous facilite le pas suivant, et nous aide à comprendre l'état des choses selon la Science Chrétienne. » On peut donc se réjouir de ce que, par la Science Chrétienne, on sort pas à pas de l'erreur pour arriver à l'être réel de l'homme, qui représente un but glorieux. Dans la mesure où nous corrigeons l'erreur grâce à la règle parfaite de la Science de l'être, la vérité spirituelle a pour nous des effets pratiques.
La vérité spirituelle ne peut être comprise que par le sens spirituel; et celui-ci, lorsqu'on s'en sert, a pour résultat la démonstration. Le sens matériel disparaît à mesure que le sens spirituel rend témoignage à Dieu, source de la sagesse, des impulsions, des mobiles et des désirs justes. Avançant dans la démonstration de la Science Chrétienne, le disciple apprend à ne point s'appuyer sur sa personnalité ou son intelligence humaine, mais à compter sur Dieu, l'Entendement, la cause et la source de toute la création.
La démonstration est la manifestation de la loi spirituelle, la preuve visible de la présence et du pouvoir divins. Dans la démonstration scientifique, on s'élève plus haut que la croyance au faux sens mortel, on arrive à comprendre et à prouver la vérité spirituelle concernant l'homme. Notre démonstration individuelle de l'être véritable ne se trouve pas dans les concepts matériels, mais se produit lorsque nous sortons de la croyance d'après quoi l'homme serait dans la matière, en comprenant que l'homme est purement spirituel, toujours en présence de l'Esprit. Selon le sens humain des progrès, nous arrivons à reconnaître l'immuable réalité de notre être spirituel, et nous abandonnons le concept matériel.
L'ascension du Maître était due à ce qu'il reconnaissait et démontrait la vie spirituelle, indépendante du concept humain. Jésus comprenait spirituellement son union avec le Père, et c'est dans cette atmosphère spirituelle que se faisaient ses démonstrations. Il maintenait toujours le fait que le Père et lui-même étaient un. Au cours de sa carrière terrestre, il démontra progressivement la supériorité de l'Esprit sur la matière; il laissa derrière lui le sens matériel de l'être et comprit que l'être est spirituel. Il connaissait si clairement la Science de l'être que tous les faux concepts s'en trouvèrent effacés.
La spiritualisation de la pensée, la pleine acceptation du fait que dans la Science de l'être l'homme est maintenant même intact et parfait, voilà ce qui nous permet de vaincre les croyances mortelles et de recevoir en héritage notre vrai moi, créé par Dieu. Dans l'Apocalypse, Jean déclare: « Celui qui vaincra, héritera toutes choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. » Quelle œuvre profitable et magnifique que cette victoire, qui nous met en possession de tous les biens! Reconnaître et prouver que nous sommes fils de Dieu, c'est vraiment la Science de l'être dans sa plénitude.