Dans les affaires du monde, le temps ou la durée paraît jouer un très grand rôle. Ce facteur gouverne dans une large mesure la vie et les actions des mortels. Réfléchir au passé, faire des plans d'avenir, voilà ce qui maintes fois absorbe les pensées humaines. La joie présente est souvent amoindrie soit par les vains regrets concernant d'anciens malheurs, soit par l'appréhension de ce qui pourrait arriver. La Science Chrétienne est la Science de l'être véritable, la compréhension de ce qui est réellement, l'intelligence des choses éternellement justes, immuablement bonnes. Grâce aux normes qu'elle propose à notre penser, nous pouvons remplir nos journées de tout ce qui est noble, heureux, sain, joyeux, pur, satisfaisant et bon; nous pouvons d'autre part en exclure ce qui les gâterait, les rendrait stériles, tristes, malsaines, décevantes, mesquines. Toute science capable de produire ces excellents résultats, ces conditions désirables, mérite qu'on l'étudie sérieusement, qu'on s'efforce de la comprendre à fond, de l'appliquer fidèlement, de la démontrer d'une manière pratique dans la vie quotidienne.
Dieu est le bien infini. Le mot « infini » veut dire « sans limites quelconques;... sans bornes. » Dieu étant bon, illimité, ces paroles d'un prophète se justifient: « Y a-t-il un autre Dieu que moi? Il n'y a pas d'autre Rocher; je n'en connais point! » Le pouvoir de Dieu, du bien infini, doit être le seul pouvoir, car rien ne peut exister au-delà ou en plus du Tout infini. Il ne saurait y avoir de puissance restreignant ce qui est sans bornes. Puisque Dieu est le seul créateur, que la force Lui appartient, il n'y a point d'autre pouvoir qui puisse faire naître quoi que ce soit.
Parce que Dieu, le bien, est l'unique pouvoir, le seul créateur, il n'existe qu'une création, celle du bien. Cette création divine exprime la bonté de Dieu; elle manifeste la nature et le caractère du divin pouvoir parfait qui en est la source, l'origine, le commencement. Avec quelle simplicité Mary Baker Eddy, dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, résume toute la situation (p. 286): « Les Écritures déclarent que tout ce qu'Il fit est bon, comme Lui-même, bon en Principe et en idée. Par conséquent l'univers spirituel est bon, et reflète Dieu tel qu'Il est. » Évidemment les choses qui ne ressemblent point à Dieu n'expriment pas l'Éternel, le bien absolu; loin d'être comprises dans la création divine, elles sont irréelles, fausses, sans base.
Le Scientiste Chrétien connaît ce qui est bon, vrai; aussi, remplissant sa journée de ces vérités éternelles, il ne s'afflige point au sujet d'un prétendu passé malheureux, dont les fautes ont été corrigées; il n'entretient pas non plus de sombres pressentiments au sujet d'un avenir incertain. Il marche dans la lumière et la joie du jour de Dieu. S'occupant à contempler la belle création divine, toujours proche, il ne se laisse pas détourner de cette sainte vision en s'arrêtant aux ombres du passé ou en écoutant les tristes prédictions de l'erreur.
Si l'on conduit son automobile sur une route longeant la mer, il arrive parfois qu'on entre dans une couche de brouillard. Pendant quelque temps, une brume épaisse vous enveloppe, et l'on a de la peine à voir son chemin; puis tout à coup l'on retrouve le soleil. Cette expérience peut se répéter plusieurs fois avant qu'on atteigne sa destination. Mais l'aviateur qui vole bien plus haut que les brumes poursuit sa route avec sérénité; il est en pleine lumière, où rien ne met obstacle à la vue.
L'homme est la réflexion de Dieu, il demeure en Sa présence. Il est impossible que la réflexion soit séparée de l'original, ou que Dieu soit séparé de Son fils, de Sa manifestation. Ils sont coexistants, à jamais unis. L'homme ne passe point des ténèbres à la lumière ni de la lumière aux ténèbres. Il habite le royaume de la réalité où brille toujours la lumière divine, où resplendit continuellement l'Amour, où les rayons de la Vérité éclairent sans cesse le chemin. Le bien n'est pas sujet à disparaître pour reparaître ensuite; il est éternellement, toujours proche, accessible.
En termes fort nets, la Bible déclare: « Il arrivera qu'en ce jour-là, la lumière précieuse ne sera pas mêlée de ténèbres. Ce sera un jour unique, connu de l'Éternel seul; il n'y aura ni jour ni nuit, mais sur le soir la lumière apparaîtra. » L'éternelle présence du bien rend son absence impossible. La présence et le pouvoir du bien ne sont point sujets aux vacillations, aux fluctuations, à l'intermittence. Le pouvoir du bien, dont l'activité est universelle, remplit nos journées de son abondance, de ses richesses constamment accessibles. Nous le trouvons toujours, lorsque nous le cherchons d'un cœur pur, avec une entière sincérité.
Quand nous voyons que le bien est partout, sa bonté sans limites, ses riches trésors, ses merveilleuses bénédictions remplissent notre journée. Il n'est point nécessaire de renvoyer à plus tard ces pures jouissances, ni de nous résigner à ce que la manifestation en soit différée. « Ce sera un jour unique, connu de l'Éternel seul;... sur le soir la lumière apparaîtra. » Le seul jour que connaisse l'Éternel, c'est un bon jour; nous pouvons y trouver la joie, être reconnaissants de ses bénédictions, en rendre grâce à Dieu qui l'a rempli de Sa sainte paix, de Sa santé parfaite, de Sa force abondante, de Sa pureté, de Son amour et de Sa tendre miséricorde.
Aucun péché ne peut pénétrer dans le jour de Dieu, car c'est une journée sainte, entièrement bonne, absolument juste. L'homme se réjouit de la gloire qui couronne ce jour; et grâce à la force dont il est revêtu, il peut suivre la voie de la pureté, de la sainteté, de la perfection. La maladie n'entre point dans ce « jour unique, » qui doit être rempli d'harmonie, d'entente parfaite, de la joie constante que l'Esprit donne à toute sa création. Lorsqu'on vit pour Dieu, avec Dieu, la journée n'apporte aucune déception, car Dieu assigne à l'homme une tâche excellente, une récompense supérieure. Parce que le jour de Dieu est rempli par le bien, aucun bon désir n'échoue, aucune intention sainte n'est frustrée, aucune noble aspiration ne demeure stérile. Le jour qu'on vit pour la gloire de Dieu apporte d'amples rémunérations, nous élève jusqu'aux sommets, fait luire en nous et par nous la lumière divine. Marchant dans la lumière du jour de Dieu, nous suivons une route ascendante; notre journée est féconde en bons résultats, car nous discernons mieux la totalité de l'Amour, l'omnipotence de la Vérité.
« La lumière précieuse ne sera pas mêlée de ténèbres, » mais notre jour sera tout à fait clair, car nous percevrons nettement la beauté de Son amour, la bienveillance de Sa grâce, la sublimité de Ses idées parfaites, la grandeur et la gloire de l'être sans entraves. A chaque instant, les anges de Dieu nous guident, Sa tendresse nous entoure; Sa vérité est proche, nous protégeant au cours de toutes les épreuves. L'Esprit met à notre portée ses dons pleins de douceur; nous pouvons en jouir, nous les assimiler, et glorifier, ennoblir ainsi l'œuvre quotidienne qui nous incombe.
Poursuivant notre route avec fidélité, nous sommes toujours en compagnie du bien; sa gloire couronne tous les bons efforts, et nous goûtons sans cesse la paix de l'Amour, la joie de l'Ame. Mrs. Eddy écrit (Science et Santé, p. 584): « Ce déroulement est le jour de Dieu, “et il n'y aura plus là de nuit.” »
