Grace à l'étude de la Science Chrétienne, on apprend à manifester le calme. Le Scientiste Chrétien s'assimile cette qualité dans la mesure où ses actions s'inspirent du divin Principe, où la bonté, l'honnêteté, l'intégrité, la droiture, l'amour gouvernent son penser.
Le calme est toujours présent, parce que Dieu est toujours présent. C'est une qualité de Dieu, du Principe, qui doit également caractériser l'homme, Son expression. L'homme ne saurait manquer du calme qui constitue l'un des éléments natifs de son être. Cette qualité si nécessaire s'apparente à la quiétude. Voici, à cet égard, la promesse que nous fait Ésaïe: « C'est dans le calme et la confiance que sera votre force. »
Sortant après une averse, l'auteur du présent article remarqua, dans une flaque d'eau ayant à peine un centimètre de profondeur, le reflet intégral des grands peupliers qui bordaient la route. Elle comprit, en méditant la chose, que pour produire une réflexion aussi parfaite, la surface de l'eau devait être absolument calme. Elle reconnut en outre que la pensée calme peut réfléchir la réalité sans qu'il y ait de limite à ses profondeurs.
Nous apprenons en Science Chrétienne que l'homme est la réflexion de Dieu; que toutes les qualités de son être sont des reflets. Or, comme le fait ressortir l'exemple ci-dessus, il faut rester calme si l'on veut refléter la profondeur, la clarté, la force. Qu'est-ce qui pourrait interrompre notre calme natif si nous réalisons que le Principe et ses qualités sont toujours exprimés par l'homme, sont invincibles, irrésistibles, éternels, indivisibles, inséparables, indestructibles?
« Calme au milieu du témoignage discordant des sens matériels, la Science toujours souveraine déroule pour les mortels le Principe divin, immuable, harmonieux, — elle déroule la Vie et l'univers, toujours présents et éternels, » déclare Mary Baker Eddy, à la page 306 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures. Quand se dressent devant nous certains aspects du penser matériel, — anxiété, tracas, crainte, convoitise, hâte, égoïsme, vouloir humain, agression, contrainte, et cœtera, — même s'ils sont persistants, nous pouvons y faire face en sachant ce dont il s'agit: une inversion prétendue de la réalité, n'ayant pas plus de pouvoir que nous ne lui en accordons; alors, qu'est-ce qui peut troubler notre calme? Maintenir cette attitude mentale, c'est contraindre l'erreur à rentrer dans son néant, à reconnaître son impuissance. Bien souvent elle cherche surtout à mettre le désordre dans nos pensées, à les troubler, à les confondre, pour excercer temporairement son activité. Lorsqu'on lui oppose la calme compréhension de sa nullité, on lui résiste d'une manière efficace.
Quand on aborde avec calme un sérieux problème, on ne gaspille pas les forces, et le pouvoir de la Vérité s'affirme. Si l'erreur semble produire la confusion, les déceptions, l'anxiété, le doute, employer la contrainte ou le vouloir humain ne hâterait pas la guérison de ces maux; nous devons plutôt, d'une manière calme et positive, soit mentalement soit à voix haute, déclarer l'état réel des choses, tel qu'il existe dans le royaume de la Vérité.
Paul écrivait aux Corinthiens: « Aucune des tentations qui vous sont survenues n'a été au-dessus des forces humaines. Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez jamais tentés au-delà vos forces; mais il vous aidera à triompher de la tentation, en vous donnant la force de la supporter. » Lorsqu'on saisit la vérité de ces paroles, le calme du penser et des actes peut-il être vraiment troublé par quoi que soit?
D'après un dictionnaire, l'adjectif « calme » signifie « qui n'est point troublé par la passion, l'émotion. » Les Scientistes Chrétiens se rendent bien compte que la réalisation du vrai calme est un noble but. En réalité, le calme représente un élément constitutif de l'être — maintenant et toujours. Ce n'est pas une chose qu'il faille aller chercher, capturer, mais une qualité qu'on doit refléter chaque jour, à chaque heure. Le calme n'est pas toujours le résultat d'une ambiance tranquille, paisible, harmonieuse; il faut au contraire le manifester quels que soient l'entourage et les conditions; alors il maîtrise les inharmonies qui revendiquaient la présence, le pouvoir, l'activité. Jésus démontra le calme lorsque ses disciples le réveillèrent, pendant une tourmente qui soulevait les flots. Alors, comme le dit la Bible, « il se fit un grand calme. »
Maintes personnes vont au bord de la mer, dans les montagnes, dans des endroits reculés, pour y chercher la quiétude; mais souvent elles n'y trouvent pas la sérénité dont elles sentent le besoin. Si nous avons la paix intérieure, nous pouvons en jouir même au sein de la foule, ou dans le fracas du métro.
Tous les aspects de notre existence sont gouvernés par notre Père-Mère, l'Amour divin. Refléter ce paisible gouvernement nous permettra de trouver « un grand calme. » La fièvre, la confusion, l'anxiété, l'impatience, l'agitation, les douleurs des sens matériels, sont calmées et guéries par la présence angélique du calme. Le poète Whittier put entrevoir ces bénédictions, car il écrivit:
Répands un baume de fraîcheur
Sur nos désirs ardents;
Soumets la chair, les sens trompeurs,
Et parle, ô voix de la douceur,
A travers flamme et vent.
