Dans les périodes de fermentation générale, quand il se produit des changements pénibles et qu'on voit disparaître les coutumes et les normes longtemps appréciées, plus d'une personne songe au passé avec un certain regret; elle voudrait voir revenir l'époque de calme et de tranquillité qu'on appelle parfois « le bon vieux temps. » De sa nature, l'entendement humain déteste l'agitation, le changement. Ces perspectives le font trembler, et il s'écrie, comme Félix parlant à l'apôtre Paul: « Pour le moment retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai. » Pourtant, dans n'importe quel domaine, les vrais progrès sont impossibles à moins qu'on ne quitte son port d'attache pour entrer avec courage dans des eaux nouvelles et peut-être agitées. Le progrès ne peut être statique. Les innovations dans bien des cas sont salutaires. Une maîtresse de maison amie du progrès ne change-t-elle pas quelquefois l'arrangement de ses meubles? Ne désire-t-elle pas renouveler ses rideaux, ses nappages, son service de table?
En vérité, nous vivons à une époque merveilleuse. A ses disciples, le Maître disait — et il pourrait nous le répéter aujourd'hui: « Je vous le déclare, beaucoup de prophètes et de rois ont souhaité de voir ce que vous voyez, et ils ne l'ont pas vu, et d'entendre ce que vous entendez, et ils ne l'ont pas entendu. » De nos jours, les prophéties s'accomplissent. Dans son poème, Locksley Hall, Tennyson écrivait, il y a plus de cent ans, ces lignes extraordinaires, que beaucoup d'entre nous connaissent:
Je vis le ciel plein de négoce et sillonné d'aéronefs,
Amenant de précieux fardeaux portés sur des ailes magiques.
Puis ce furent les cris de guerre et l'effroyable pluie de feu,
Tandis que dans l'azur central se heurtaient les flottes hostiles.
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