Un détachement de jeunes soldats se vit assigner une tâche peu agréable: dans une caserne, il fallait nettoyer le plancher d'une grande salle dont les murs et le plafond avaient été peints au pistolet, avec une machine à air comprimé. Quelques hommes murmuraient parce qu'il fallait faire cela le soir, après le rude travail de la journée. Toutefois l'un d'eux se mit à l'œuvre sans se plaindre, estimant qu'un soldat doit en toute circonstance obéir de bon cœur.
Comme il faisait très froid, l'on avait bourré de combustible les deux poêles installés dans la salle, et l'on y entretenait un feu ardent. La peinture faite pour sécher très vite contient des huiles d'une grande volatilité, et comme on avait employé le pistolet pendant trois heures environ, l'atmosphère était chargée de vapeurs. Les soldats qui nettoyaient le plancher travaillaient depuis peu de temps lorsque soudain les gaz en contact avec les poêles prirent feu; en un instant d'immenses flammes remplirent toute la salle.
Le jeune homme qui s'était mis gaiement à la besogne se trouvait au fond du local, dans le seul endroit où le plancher fût encore intact; mais l'unique sortie était à l'extrémité opposée. Il marcha littéralement à travers les flammes, et il en sortit indemne; tout de suite il aida ceux qui roulaient dans la neige ses compagnons dont les habits brûlaient; plusieurs soldats qu'on jugeait très atteints furent transportés sans délai à l'hôpital du camp.
Connectez-vous pour accéder à cette page
Pour avoir le plein accès aux contenus du Héraut, activez le compte personnel qui est associé à tout abonnement au Héraut papier ou abonnez-vous à JSH-Online dès aujourd’hui !