C'est un grand réconfort qu'apporte la méditation de ce fait spirituel: Dieu est « le même, hier, aujourd'hui, éternellement. » Et tant de coeurs aujourd hui soupirent après le réconfort dont ils sentent toujours le besoin!
Dieu n est pas une entité séparée de l'homme et de l'univers. Pour les chrétiens, le terme « Dieu » désigne la présence infinie, le je suis, l'unique Entendement, la Personne éternelle en qui réside toute individualité, toute identité. A plusieurs reprises, Mrs. Eddy affirme la totalité de Dieu dont nul n est exclu; elle dit dans Unity of Good (p. 3): « En Lui résident toutes les manifestations de la Vie, de l'Entendement; » dans Miscellaneous Writings (pp. 105, 106), elle écrit en outre: « Dieu est la somme totale de l'univers. »
Parce que la nature de Dieu est à jamais immuable, toutes Ses idées, grandes ou petites, doivent être immuables elles aussi; elles sont en Lui, de Lui, donc elles expriment éternellement la constance de la Divinité; elles y ont part. Ce qui contredit plus ou moins la nature de Dieu ne saurait demeurer en Lui.
Le sens matériel de cause et de création — le mensonge qui s'oppose au fait véritable — change constamment, et présage, une foule de malheurs. Si la journée présente est heureuse, il dit que demain sera peut-être pénible. Si l'on jouit de la santé, il est possible que la maladie ou même la mort lui succèdent bientôt. L'abondance d'aujourd'hui pourrait faire place à la disette. D'après ces suggestions, la tempête suit de près le calme, la paix est un avant-coureur de la guerre, la vigueur de la jeunesse fait pressentir la vieillesse et la décrépitude. Nos amis et nos parents, qui vont bien, pourraient être subitement exposés à de grands périls.
Par bonheur, tout ceci est le contraire de la réalité. C'est une série de mensonges au sujet de l'existence. De même que les erreurs sont toujours en dehors des mathématiques avec lesquelles elles ne peuvent se fondre et qu'elles ne réussissent pas à changer, les mensonges de l'entendement matériel qui représentent la création comme incertaine, peu stable, inégale, ne sauraient troubler l'immuable harmonie de l'univers et de l'homme que crée la Vérité. Les choses négatives et fausses n'ont aucun point de contact avec ce qui est positif et vrai; elles ne peuvent en approcher.
Comment nous libérerons-nous de ce concept instable de l'existence pour nous unir à ce qui est positif et vrai? En laissant toujours agir dans notre conscience le Christ, l'idée spirituelle de Dieu et de l'homme. Ne nous contentons pas de déclarations verbales, mais sachons à chaque heure que Dieu, 1 Esprit, est notre Vie, notre Entendement immuable, l'Ame et la substance éternelle de notre individualité, de notre conscience, de notre sensibilité, de notre activité. Affirmons avec vigueur et compréhension que l'homme en tant qu'idée reflète la sagesse de Dieu, la connaissance de Sa totalité et de tout ce qu'elle implique.
C'est notre devoir et notre droit de proclamer avec joie et persévérance le fait suivant: parce que le Dieu infini ne connaît pas la crainte, l'homme est incapable de craindre. Un Dieu qui ne craint jamais S'exprime par un homme qui n'est jamais en proie aux craintes. Puisque le Tout éternel est absolument sain, il doit en être de même en ce qui concerne l'homme, Son image. Parce que Dieu est substance, l'homme — Sa réflexion — est un avec la substance comme il l'est avec Dieu. Parce que Dieu est éternellement en sécurité dans Son infinitude, l'homme qui Lui est uni ne court aucun danger. Le Père-Mère universel assure la sécurité de l'homme que rien ne peut soustraire à Sa protection infinie. Ce ne sont point là des théories irréalisables. Ce sont les faits actuels que Dieu, notre seul Entendement, nous met à même de comprendre spirituellement et de faire ressortir toujours davantage.
Même si le sens matériel prétend que des êtres qui nous étaient chers ont disparu, Dieu, Son homme et Son univers n'ont pas changé. L'arrivée et le départ des mortels font partie de la scène terrestre, non de l'ordre divin. Nous pouvons le savoir, et aider notre prochain à s'en rendre compte. L'idée spirituelle de Dieu et de l'homme élève la pensée jusqu'à l'intégralité constante de l'univers où règne l'Amour et où ne pénètrent jamais les songes mortels. Grâce au sens spirituel, nous commençons à voir l'indivisible création de Dieu, dont la naissance, la mort, les séparations sont exclues, ne se présentant pas même à la pensée. Mrs. Eddy déclare (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 131): « Où Dieu est nous pouvons nous rencontrer, et là où est Dieu nous ne saurions être séparés. » Quelle joie nous goûtons « là où est Dieu »!
La Bible oriente nos pensées vers l'immutabilité de l'ordre spirituel — Dieu, l'univers et l'homme qu'Il a créés; en effet, voici ce que nous lisons dans l'Ecclésiaste: « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher. » L'infinité que remplit Dieu, la création unie à l'Entendement qu'elle reflète, est protégée contre toutes les vaines suppositions de la croyance matérielle, bien que l'erreur attribue faussement à ces choses une réalité, une existence effective.
Si le sens matériel, en nous ou à l'extérieur, insiste pour que nous fixions nos pensées sur ses luttes, ses chagrins, ses maladies, ses dangers, personnifiés chez les mortels, détournons-nous de ces arguments erronés; méditons sur l'infinie présence divine, et disons avec le Psalmiste: « Par ta grâce » tu as « affermi ma montagne. » La joie, la paix, la santé, la sécurité sont l'inaliénable, l'éternelle possession de tous les enfants de Dieu. Ce sont les vêtements de la justice dont Il revêt les Siens, jour et nuit. Les commotions du monde matériel, les cataclysmes des prétendues forces en conflit, la ruine des espérances humaines, la rupture des liens terrestres — ces choses ne sont d'aucun poids auprès de l'Être infini embrassant toutes les idées, toutes les identités véritables: Il ne connaît pas les fantasmagories des sens, mais Sa gloire éclate dans les faits de l'éternité.
Dieu est toujours le même, Son infinitude ne comporte aucun changement; ce fait spirituel exclut le mal et la matérialité, il ne leur laisse ni une place où ils puissent s'introduire, ni une occasion de mettre au défi le caractère universel de la réalité. N'ayant rien de commun avec Dieu, les fictions matérielles sont exclues de la totalité divine et condamnées à se détruire elles-mêmes; elles ne peuvent sortir de l'abîme et sombrent dans l'oubli que Dieu leur réserve.
Ces faits divins ne peuvent être saisis que dans la conscience individuelle. C'est là que sont perçues les révélations. C'est aussi le champ de bataille où le Christ, l'idée spirituelle de Dieu et de l'homme, doit détruire la croyance au menteur et au mensonge. Sur ce terrain, la Vérité remporte sa victoire éternelle. Dieu, notre seul Entendement, est toujours avec nous, pour nous; Il opère en nous par Ses légions d'anges, Ses idées spirituelles, pour révéler le fait le plus réconfortant — Sa totalité immuable, où tous Ses bien-aimés enfants trouvent un sûr asile. Aussi pouvons-nous chanter avec gratitude:
« Quand les flots mortels sont taris
J'ai part à tous Tes dons.
Ta plénitude me suffit:
Je rends gloire à Ton nom! »
