Dans un des grands passages où elle expose scientifiquement la méthode curative employée par le Christ Jésus, Mary Baker Eddy cite les paroles du Maître: «Hâte-toi de te mettre d'accord avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui. » Puis elle interprète cet ordre, quant à ce qui regarde le traitement de la maladie. Elle écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 390): « Ne souffrez pas que les prétentions du péché ou de la maladie se développent dans votre pensée. Chassez-les avec la ferme conviction qu'elles sont illégitimes parce que vous savez que Dieu n'est pas plus l'auteur de la maladie que du péché. » A la page suivante, elle ajoute encore: « Effacez les images de la pensée mortelle ainsi que ses croyances à la maladie et au péché. »
« Effacez les images de la pensée mortelle. » Voilà, comme le montre Mrs. Eddy, la majeure partie du travail de guérison en Science Chrétienne. Il n'y a point de maladie réelle. Dans l'être véritable — dans la totalité de Dieu, de l'Esprit — la maladie est chose impossible, et comme expression parfaite de Dieu, l'homme ne saurait connaître les infirmités. Donc, lorsqu'elle se présente au sens humain, la maladie est une fausse image mentale, une illusion, qui ne paraît vraie que dans la mesure où on la tient pour telle. La guérison scientifique de la maladie, c'est le rejet ou l'effacement de l'illusion. Quand on comprend qu'il s'agit d'une fausseté qui n'est point incluse dans la conscience, le corps, objectification de la pensée humaine, obéit au bien, et la santé se trouve rétablie.
Les Scientistes Chrétiens savent qu'aucun processus intellectuel, aucune méthode purement humaine, ne peuvent produire la vraie guérison. « Je ne puis rien faire de moi-même, » déclara Jésus; mais il dit également: « C'est le Père demeurant en moi qui accomplit ses propres œuvres. » L'illusion de la maladie ne disparaît que lorsque apparaît l'intelligence véritable; or celle-ci est toujours l'Entendement ou l'Amour divin. Donc, lorsqu'on s'adresse à lui pour guérir la maladie, le Scientiste Chrétien reconnaît que sa tâche consiste surtout non pas à lutter contre quelque chose de réel, mais à s'élever dans l'intelligence et l'amour pour voir le néant du mal. Il s'efforce de prouver d'une manière complète qu'il n'a pas d'autre Entendement que Dieu. A mesure que se révèle à lui la réalité, — le point de vue de l'Entendement, — les choses qu'il doit connaître touchant le caractère de la maladie lui sont montrées, et il peut avec une entière conviction renverser toutes les suggestions fausses. Ainsi se trouvent effacées « les images de la pensée mortelle. »
Le praticien de la Science Chrétienne désire avec raison que le patient lui prête un concours sincère. La Science Chrétienne a souvent guéri des petits enfants ou d'autres personnes incapables de collaborer avec celui qui les traite; néanmoins, il est désirable que le praticien et le patient fassent tout ce qu'ils peuvent pour reconnaître la vérité et la mettre en pratique, dissipant ainsi les ombres de la pensée mortelle. Si la guérison se fait attendre, même après un travail sérieux poursuivi de concert, le praticien se rend compte de ce qui est nécessaire: il faut travailler mieux encore. Et tout en continuant d'aider le patient à faire sa part de l'œuvre commune, le praticien s'efforce aussi d'améliorer son propre travail.
Dans des circonstances de ce genre, les règles citées au début du présent éditorial se sont souvent avérées très utiles. Le praticien a-t-il été mentalement aussi catégorique qu'il pouvait l'être? A-t-il chassé la prétention de maladie d'une manière décisive, avec une « ferme conviction, » ou s'est-il arrêté à mi-chemin, en hésitant quelque peu? En n'importe quelles circonstances, il a le droit de voir qu'une fausse croyance n'est point une condition mentale persistante ou rebondissante qui puisse s'affirmer une fois qu'on en a reconnu le néant. Il sait en outre que la Science lui donne ce qu'il faut pour reconnaître le néant de toutes les croyances erronées. Donc, chaque fois qu'il traite une maladie, il est en droit de savoir à coup sûr que la fausse image mentale peut être effacée d'une manière complète, permanente, ce qui rendra la santé au patient.
Un praticien fut prié de secourir quelqu'un dont la maladie, remontant à plusieurs années, avait pris un caractère aigu et critique. Dans l'espace de quelques heures, il donna deux traitements, et chaque fois on l'informa que le patient n'allait pas mieux. En examinant sa propre pensée, il put voir qu'il avait admis la possibilité d'une chose pareille, la croyance que plusieurs traitements seraient nécessaires. En traitant pour la troisième fois, il eut soin de déclarer et de réaliser que la maladie, avec tout ce qui avait paru y contribuer, était complètement et définitivement bannie, car elle ne pouvait être incluse dans la vraie conscience. Il déclara et réalisa avec joie que Dieu, le bien, étant seul réel, la maladie n'avait rien qui lui permît tout d'abord de se manifester à lui-même ou au patient, puis de prétendre revenir. Ce traitement eut pour résultat immédiat une guérison complète et permanente.
La Science Chrétienne montre clairement que la maîtrise dont l'homme est doué comporte l'empire sur la maladie; même s'il arrive qu'après des efforts sincères et fidèles, la preuve semble tarder, cette maîtrise est démontrable à n'importe quel moment.
    