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La Retraite

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1940


A Notre époque, l'esprit humain s'agite beaucoup pour trouver des méthodes allégeant les épreuves et les problèmes de ceux qui ne sont plus jeunes, du moins quant au nombre des années. Si certains plans d'assurances sociales passaient dans le domaine pratique, on pourrait croire que l'idéal des mortels est d'arriver à un âge qui permette la retraite, l'abandon de tout travail.

Dans « la fièvre et le fracas des tâches mécanisées, » les hommes sont enclins à soupirer après l'heureux jour où cessera leur labeur et où ils jouiront d'un repos bien mérité. Pourtant l'expérience a prouvé maintes fois que l'heure de la retraite n'apporte pas le contentement et la délivrance. Une conscience habituée au travail, au service, à un certain oubli de soi-même, ne s'accoutume pas toujours facilement à l'inactivité, aux loisirs que risque d'absorber la considération du moi mortel, de ses désirs et de ses caprices.

Ainsi la retraite — la cessation du travail accoutumé — même si elle s'accompagne d'une aisance relative, présente un problème qu'on ne connaissait pas autrefois. Quelle en est la solution? Car certes il faut trouver une solution pour que les milliers de personnes qui se retirent en comptant sur une pension, sur une rente viagère ou des dividendes, goûtent au moins dans une certaine mesure la paix mentale, le bonheur, et le sentiment d'être utiles.

Ici les enseignements de la Science Chrétienne ont une valeur inestimable. Lorsqu'il apprend que Dieu est l'Entendement omniactif, que l'homme est l'image ou l'expression de cette intelligence infinie, le disciple ne tarde pas à voir que la retraite — si ce terme implique la cessation de l'activité louable — est inconnue soit à l'Entendement, soit à son idée, l'homme. La Science Chrétienne enseigne que la vie reflète la Vie, que c'est l'éternel déroulement du bien. Ainsi, au lieu de déchoir à mesure que les années s'écoulent et de devenir des non-valeurs, les humains qui pensent sainement devraient manifester toujours plus de sagesse, de perspicacité, d'activité bienfaisante. L'homme existe pour rendre témoignage au fait que l'intelligence est, que l'Amour est, que le Principe est. Peut-on jamais se retirer de cette glorieuse fonction?

« Dieu, sans Sa propre image et ressemblance, serait une non-entité, ou Entendement inexprimé. Il serait sans témoin ou preuve de Sa propre nature, » écrit, à la page 303 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, son auteur inspiré. Ainsi dans l'étude de la Science Chrétienne, une des premières et des plus belles vérités qu'on entrevoit, c'est le fait que l'homme a une occupation permanente, un but éternel. Il exprime ou reflète l'Entendement, il rend témoignage à la radieuse Vérité qui guérit, à l'Amour rédempteur et toujours actif. Rien ne peut ravir à l'homme cette activité voulue de Dieu. Il ne peut ni s'en retirer, ni diminuer outre mesure le temps qu'il y consacre. Depuis que « les étoiles du matin entonnaient des chants d'allégresse, et que les fils de Dieu poussaient des acclamations, » l'homme n'a cessé d'exister comme réflexion, et il en sera de même éternellement. L'homme existe pour l'éternité, il exprime la gloire radieuse de l'intelligence et du bien tout-puissant; il manifeste à jamais l'inlassable énergie de l'Amour divin.

Ici l'on demandera peut-être: En quoi ces vérités métaphysiques affectent-elles les problèmes du travail humain? Que direz-vous à ceux qui doivent quitter leur poste parce qu'ils atteignent ce qu'on nomme l'âge de la retraite? Peuvent-ils trouver une aide dans le fait que l'homme spirituel est la réflexion, le témoin de Dieu? Le Scientiste Chrétien s'efforce de savoir qu'il s'occupe des affaires de son Père, quelle que soit du reste sa tâche humaine — qu'il cultive un champ, dirige une banque ou soit praticien de la Science Chrétienne. Son occupation consiste à refléter le Principe, l'Amour, l'intelligence divine; à manifester là où il se trouve dans sa carrière humaine l'activité juste, l'harmonie, l'amour. Si telle forme d'activité prend fin, il sait que la maison du Père renferme beaucoup de demeures — beaucoup d'occasions de servir, bien des manières de se rendre utile. Donc il a devant lui une nouvelle perspective de refléter l'Entendement; elle est proche et ne manquera pas de se révéler. Si les lois ou les règlements humains l'obligent à quitter son travail, il attend avec confiance et dans l'humilité le progrès suivant; il sait que rien ne peut interrompre sa véritable occupation, qui consiste à refléter Dieu. Il n'y a sous ce rapport aucun changement. Le disciple s'occupe toujours de rendre témoignage à la Vérité. Comme autrefois les hommes de Dieu, il peut dire dans un esprit d'obéissance: « Me voici! » et s'attendre ensuite à ce que le Père le guide, le soutienne et l'emploie pour Sa gloire.

L'entendement charnel insinue-t-il que l'âge du disciple l'empêchera de trouver un nouveau travail? Qu'il prenne courage; qu'il considère l'exemple de Moïse, entreprenant sa grande œuvre à quatre-vingts ans et la poursuivant jusque dans sa cent vingtième année; et nous savons qu'à cet âge-là « sa vue n'était pas affaiblie, et sa vigueur n'était pas épuisée. » Ce qui peut également nous inspirer, c'est la carrière de Mrs. Eddy, qui, parvenue à l'âge mûr, découvrit et fonda la Science Chrétienne; elle avait été victime d'un accident qu'on croyait devoir être fatal; mais grâce à sa puissante compréhension spirituelle, elle prolongea d'environ cinquante ans la durée de son existence humaine; pendant cette période, elle accomplit une œuvre immense et publia d'admirables ouvrages.

La seule retraite qu'ait cherchée Mrs. Eddy, c'était le renoncement à certaines responsabilités et relations humaines, afin de trouver, comme elle nous le dit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 117), « le temps et la tranquillité permettant de poursuivre l'ascension infinie, — la compréhension de l'ordre divin et de la conscience divine en Science. » Voilà bien la seule retraite dont puisse se réjouir le Scientiste alerte. Ne devrions-nous pas être reconnaissants de ce que ni Moïse, guide des Israélites voici bien des siècles, ni Mrs. Eddy, Leader à notre époque du grand mouvement Scientiste Chrétien, n'ont cessé leurs labeurs à soixante-dix ans? Ces exemples ne sont-ils pas une inspiration qui nous pousse à ne point rechercher une paix léthargique, à ne jamais entretenir la suggestion que nous pourrions nous retirer du bienfaisant ministère chrétien? Notre Leader ne fait-elle pas entrevoir l'activité continue du Scientiste lorsqu'elle déclare que les Lecteurs par exemple, après trois ans de fonctions, se retireront pour entreprendre des tâches encore plus hautes? (Voir Miscellany, p. 250.)

Si une pension, des économies, des dividendes ou l'assistance pourvoient à nos besoins, ne sentons-nous pas d'autant plus l'heureuse obligation de consacrer notre temps et nos énergies à ce que Mrs. Eddy appelle la plus sainte de toutes les causes? En vérité, les campagnes sont déjà blanches pour la moisson. La famille humaine a grandement besoin de comprendre Dieu et Sa loi rédemptrice. Aujourd'hui comme à l'époque du Maître, il y a trop peu d'ouvriers. Il est temps que tous ceux qui professent la Science Chrétienne commencent à se retirer des pensées et des choses vaines pour entrer dans la joie de leur Seigneur — la joie et la satisfaction du service pour Christ, la joie qu'apportent la guérison chrétienne et la diffusion de l'heureuse nouvelle que le salut est possible aujourd'hui. Non pas que chacun doive nécessairement embrasser la profession de praticien; mais à coup sûr tous ceux qui étudient la Science Chrétienne devraient sans tarder et où qu'ils se trouvent pratiquer cette Science.

Plus que jamais, à l'atelier, dans les champs, au foyer, à l'école, au bureau des chefs d'industrie, au poste de manœuvre, au volant des automobiles, le monde a besoin d'hommes qui mettent en pratique la Science Chrétienne. Dans cette grande armée de bons penseurs il n'y a point de retraités, point d'activité qui penche vers son déclin, aucun manque de force venue d'en haut et permettant de servir Dieu. Ainsi tous ceux qui se retirent afin de « poursuivre l'ascension infinie » devraient revendiquer avec confiance ce qu'on appelle parfois un nouveau bail de vie. La longévité devrait s'accroître.

Au lieu de perdre les qualités qui les rendaient utiles, les humains, lorsqu'ils ont non seulement supporté la chaleur du jour, mais appris la sagesse par les épreuves, l'expérience et les victoires, devraient pouvoir rendre des services particulièrement précieux. Le déclin n'est pas conforme à la loi divine. Ce qu'on nomme le grand âge devrait non pas tomber dans la laideur, mais refléter le bonheur et la lumière du développement spirituel. Les lois et les règlements humains peuvent fixer une limite d'âge entraînant la retraite; mais par l'Écriture sainte, la voix de la Vérité élève notre conscience jusqu'à des hauteurs nouvelles et nous offre cette admirable perspective: « Tes jours auront plus d'éclat que le soleil à son midi, tes ténèbres seront comme la lumière du matin. » Voici ce que déclare Mrs. Eddy, par laquelle vint à notre époque la révélation de la Vérité (Science et Santé, p. 246): « Si l'on ne commettait pas l'erreur de mesurer et de limiter tout ce qui est bon et beau, l'homme vivrait plus de soixante-dix ans et conserverait toujours sa vigueur, sa fraîcheur et sa promesse. L'homme gouverné par l'Entendement immortel est toujours beau et sublime. Chaque année en succédant à une autre déroule la sagesse, la beauté et la sainteté. »

Ainsi la grande famille humaine peut apprendre à connaître la véritable retraite, s'éloignant du domaine où prévaut le témoignage discordant des sens matériels pour entrer dans les sphères bénies de l'Ame — dans la conscience spirituelle harmonieuse, immortelle — où tous peuvent « poursuivre l'ascension infinie » jusque sur les cimes de la transfiguration et de la perfection spirituelle.

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