« Oh! si seulement j'avais une place, si j'avais l'occasion de servir quelqu'un! » Ce cri plaintif, qu'ont prononcé des milliers de personnes habitant des régions bien différentes, incite tout penseur sincère à considérer sérieusement le sujet des occasions favorables. L'ordre social a subi de profonds changements. Pour gagner du temps et réduire les besognes fastidieuses, on a maintenant des machines diminuant le travail manuel. Dans bien des domaines, les nouvelles méthodes de production et de transport ont éliminé nombre de travailleurs. Tout cela a créé une certaine confusion. Les gens désirent travailler. « Mais, » disent-ils, « où trouverons-nous une place? » Beaucoup sont honnêtes, humbles, et seraient heureux d'apprendre comment ils peuvent sortir du chômage. Pour eux, la Science Chrétienne offre une réponse démontrable et satisfaisante. La règle à suivre est simple mais positive; les résultats en sont toujours pratiques et certains.
Être employé, c'est servir — aider autrui par des actes constructifs. A ceux qui nous sont chers, comme nous rendons spontanément de bons offices! Nous cherchons, même dans les petites choses, l'occasion de leur être agréables. Leur bien-être nous tient à cœur, et nous nous y vouons sans limite. La seule récompense que nous attendions, c'est leur amour. Ces faits n'indiquent-ils pas qu'un amour sincère et profond pour toute l'humanité nous ouvrirait des perspectives de service continu?
Comment apprendrons-nous à aimer nos semblables? La Science Chrétienne montre qu'il faut d'abord comprendre que l'Amour est le divin Principe, Dieu, le Tout-en-tout de l'être. L'homme, c'est-à-dire le vrai moi de chacun de nous, a d'une façon complète la vie, le mouvement et l'être dans l'Amour divin. Il est donc naturel et normal que nous exprimions l'amour d'une manière spontanée, en tout temps, dans n'importe quelles circonstances, à l'égard de chacun. A mesure que nous comprenons ces faits et que nous cherchons sincèrement à les démontrer dans la vie journalière, cet amour véritable augmente dans notre conscience et nous découvrons bien des manières de rendre service à notre entourage. N'avons-nous pas tous quelque ami, quelque voisin? Si notre cœur est plein d'amour, nous voudrons rendre leur existence plus satisfaisante, plus belle et plus complète. Lorsque nous saisissons la présence de Dieu, de l'Amour divin, nous commençons à voir la possibilité d'être utiles, d'avoir partout du travail. Si les portes apparemment nous sont fermées, revendiquons notre unicité avec l'Amour divin.
A la page 494 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy a ce passage inspiré: « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours. » Pour les humains, une situation est certainement une des choses nécessaires, et le divin Amour y pourvoira lorsque nous nous laisserons gouverner par l'amour, reflet de l'Amour divin. Ce dernier n'est point un pouvoir en dehors de nous, agissant en notre faveur d'une manière mystérieuse. Il opère sans cesse pour nous lorsque nous reflétons l'Amour. Nous obtenons ainsi le bien permanent qui nous satisfait.
Refléter l'Amour rend notre vision plus nette et nous montre bien des formes de service que nous n'avions pas découvertes. Il est impossible d'assigner des limites aux bons procédés que les hommes peuvent avoir les uns pour les autres. Ces limites n'existent pas. Les formes de l'entraide peuvent changer, mais l'amour et l'inspiration du service ne varient pas. De minute en minute, il y a des choses que nous pouvons faire. Il se peut que la tâche soit fort humble et que sa rémunération visible soit minime ou nulle; mais c'est une occasion de faire du bien. Si nous en sommes reconnaissants et que nous la mettions à profit, nos perspectives spirituelles s'amélioreront et nous verrons croître les possibilités de servir.
Tel dira peut-être: « Tout cela est fort bien, mais quelle sera ma rétribution? Je ne puis travailler toute ma vie pour rien. » Sur la question des récompenses, nous avons ces paroles de Jésus, au chapitre six de Luc: « Aimez vos ennemis; faites du bien, et prêtez sans rien espérer en retour. Votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut. » Reconnaître spirituellement que nous sommes les enfants de l'Amour divin — pourrait-il y avoir une plus grande récompense? Les bonnes œuvres de Jésus lui valurent cette récompense spirituelle, car la Bible nous dit qu'une voix se fit entendre des cieux, disant: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. » La vision si claire de sa filialité divine donnait à Jésus la maîtrise spirituelle et lui faisait voir le néant du manque ou des limitations. Parce qu'il comprenait ces choses, il avait toujours à sa portée les ressources nécessaires. Jésus ne pensait jamais aux récompenses en fonction de la matière, mais bien plutôt en fonction du développement spirituel accentué.
Pour nous aussi, la manifestation visible de la récompense doit être un à-côté, une chose secondaire. La vraie récompense spirituelle est présente, comme l'est aussi l'occasion de faire le bien; car toutes deux sont les manifestations du divin Amour. Ni les occasions ni les récompenses ne subissent de retards. Dieu veut que nous aimions et servions nos semblables; mais omettrait-Il de nous récompenser lorsque nous Lui obéissons? Cela serait inconcevable! Nos efforts pour refléter l'Amour sont toujours récompensés par Dieu, qui nous donne une meilleure compréhension de notre maîtrise sur toute la terre. Ceci nous encourage à persévérer pour reconnaître mieux encore la présence de Son royaume. A ce propos, Mrs. Eddy déclare, à la page 203 du livre de texte: « Dans la Science du Christianisme, l'Entendement — l'omnipotence — a tout-pouvoir, assigne des récompenses certaines à la justice, et montre que la matière ne peut ni guérir ni rendre malade, ni créer ni détruire. »
La Science Chrétienne est une religion pratique. Si les occasions véritables se montrent à nous lorsque nous entretenons l'amour dans notre cœur, nous avons aussi des récompenses positives lorsque nous comprenons que l'Amour divin est présent, que son pouvoir s'exerce. Après avoir rendu des services utiles et satisfaisants, nous lamentons-nous de ce que notre récompense est insuffisante? Dans ce cas, nous n'avons pas vu que l'amour véritable qui se plaît à reconnaître le bon travail est aussi présent chez notre prochain. Après tout, ce qui nous récompense, c'est non pas une personne, mais l'amour entretenu dans notre conscience. La haine, la jalousie, la convoitise ne sauraient nous récompenser. Il faut voir le néant de ces erreurs et la totalité de l'Amour; alors nous comprendrons toujours mieux que la récompense est infinie, qu'elle se manifeste à nous dans la mesure où nous reconnaissons l'Amour et le reflétons.
